La France a menacé mercredi de faire pression pour que des sanctions plus ciblées soient imposées au Mali après avoir entendu un rapport officiel de l’ONU sur l’aggravation de la violence dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.
Le mois dernier, le Conseil de sécurité a mis trois personnes liées à des groupes armés sur une liste noire des sanctions de l’ONU, les premiers ressortissants maliens frappés par une interdiction de voyager et un gel des avoirs.
Les sanctions ont été imposées pour empêcher un accord de paix signé en 2015 par le gouvernement de Bamako et des groupes armés visant à rétablir la stabilité au Mali à la suite d’une brève prise de contrôle par les islamistes dans le nord du pays.
L’accord de paix n’a pas réussi à mettre un terme à la violence des militants islamistes, qui ont également organisé des attaques au Burkina Faso, au Niger et contre les forces de maintien de la paix de l’ONU.
L’ambassadeur de France, François Delattre, a déclaré lors d’une réunion du conseil que son gouvernement était “prêt à proposer l’adoption de nouvelles désignations (de sanctions) le moment venu si les attentes de ce conseil ne sont pas satisfaites”.
Les États-Unis ont de nouveau averti qu’ils allaient faire pression pour que la mission de maintien de la paix au Mali soit modifiée, voire par un retrait important s’il n’y avait pas de progrès.
Bintou Keita, responsable du maintien de la paix de l’ONU, a déclaré au conseil que la situation en matière de sécurité dans le centre du Mali s’était aggravée avec une flambée de violence intercommunautaire, alimentée par des groupes extrémistes.
Une attaque contre la communauté peule le 1er janvier a fait 37 morts dans la région centrale de Mopti.
L’aggravation de la violence a entraîné “une augmentation spectaculaire de 75% du nombre de personnes déplacées en décembre 2018 par rapport à juin 2018”, a déclaré Keita.
L’ambassadeur de Russie Vassily Nebenzia a toutefois averti que de nouvelles sanctions ne contribueraient “guère” au renforcement du processus de paix.
Plus de 13 000 soldats de la paix sont déployés au Mali dans le cadre d’une mission des Nations unies créée après la prise du nord du Mali par des milices islamistes en 2012. Ils ont été repoussés par les troupes françaises en 2013.
Le conseil prévoit une visite éventuelle au Mali en mars pour faire le point sur les échecs dans la mise en œuvre de l’accord de paix et envisager les prochaines étapes.
France24