Le frère d’un otage français au Mali, dont la mort avait été annoncée en avril, a critiqué mardi le gouvernement français en regrettant que Paris ne lui ait pas apporté depuis des preuves de ce décès.
La mort de Gilberto Rodrigues Leal avait été annoncée le 23 avril par le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest (Mujao), un groupe jihadiste qui avait revendiqué son enlèvement.
Le président François Hollande avait affirmé dans la foulée que la France ferait tout pour connaître la vérité sur ce qui était arrivé, mais qu’il y avait tout lieu de penser que l’otage était déjà décédé depuis plusieurs semaines du fait des conditions de sa détention.
Jeudi dernier, lors d’une conférence de presse, il avait à nouveau évoqué un otage dont la mort n’avait pas pu être confirmée véritablement. Il n’avait pas cité de nom mais semblait viser implicitement Gilberto Rodrigues.
« Depuis que le gouvernement nous a dit que Gilbert était probablement mort, il n’y a aucune preuve. Quand on appelle le Quai d’Orsay (le ministère frnaçais des Affaires étrangères), on nous dit que le dossier est vide », a déploré auprès l’AFP le frère de l’otage, David Rodrigues Leal.
« On ne veut pas remettre en doute (sa mort), mais on ne sait plus quoi penser. Comment le gouvernement peut-il annoncer la mort d’un otage et dire ensuite qu’il n’a aucune preuve? On est dans une situation où on peut tout imaginer. On se monte la tête. On se pose des questions », a ajouté M. Rodrigues Leal, déplorant n’avoir été reçu depuis l’annonce du décès que par « un général (qui) n’a pas apporté grand chose ».
M. Rodrigues Leal, 62 ans, avait été enlevé le 20 novembre 2012 par des hommes armés dans l’ouest du Mali, près de la ville de Kayes, alors qu’il circulait dans un camping-car venant de Mauritanie.