Comme présenté sur la deuxième de couverture du livre, « cette brochure [de Mariam Karim Diarra ndlr] est un premier pas pour la longue lutte qu’elle s’apprête à mener, une lutte qui ne sera pas facile. Mais le préalable c’est d’informer, de faire connaitre le problème ». En effet, parallèlement à la vie ordinaire dans la capitale malienne, ce livre présente un monde absolument inconnu par la population. Un monde où circulent toutes les drogues dures comme dans un cinéma (le cannabis, le OFF, le crack, la cocaïne, etc.) Un monde où la dépression, le vol et la prison sont les règles du jeu.
A travers « La drogue : Amadou et les autres », Mariam Karim Diarra présente également tout le calvaire que vivent au quotidien les familles et proches des addicts. Au-delà de l’arnaque et du vol de leurs propres biens pour satisfaire leur dépendance à la drogue, ces jeunes font de la peine et causent d’énormes torts à leur famille. Ce livre présente aussi comment ces familles se battent nuit et jour pour que les siens puissent retrouver une vie normale ou au contraire, échapper à la peine sévère qu’ils pourraient subir. Des sacrifices parentaux que la jeune auteure défend fortement et en fait la promotion. Car elle estime que ces sacrifices permettent d’aider ces personnes égarées à pouvoir se libérer des griffes de la drogue.
Mais ce que déplore l’auteure, c’est aussi le fait que « l’on ne prend pas suffisamment soin des personnes tombées dans la drogue, qu’aucune mesure de prévention n’est mise en œuvre pour les empêcher d’en consommer ». À ses dires, la société choisit de les rejeter, alors « qu’il s’agit de leur donner une seconde chance, afin qu’elles se reprennent en main ».
Toutefois, Mariam précise dans ce livre d’une centaine de pages que le phénomène de la dépendance juvénile à la drogue dépasse largement les seules frontières du Mali et qu’il ne concerne pas uniquement les enfants de la rue, comme peuvent le penser beaucoup de personnes. Selon elle, toutes les couches et les tranches d’âges sont concernées par ce problème, y compris les plus nanties qui échappent généralement aux attentions. C’est pourquoi la lutte contre la consommation de la drogue doit être faite de façon critique, selon l’ouvrage.
À noter qu’en plus de cet ouvrage, Mariam Karim Diarra a également créé une association de lutte contre la drogue dénommée « My Life Without Drug » (Ma vie sans la drogue). Une association qui se propose, selon la présentation sur la deuxième de couverture, de mettre en place un centre pour venir en aide aux addicts et à toutes les personnes susceptibles de s’adonner à la drogue, plus particulièrement les enfants de la rue et les orphelins.
« La drogue : Amadou et les autres » est disponible en vente auprès des éditions La Sahélienne, sise à Baco-Djicoroni ACI. L’ouvrage est également disponible dans les librairies maliennes et auprès de l’auteure elle-même.
Issa Djiguiba
Source: Journal le Pays-Mali