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La doctrine militaire du colonel Damiba

Dans son livre, “Armées ouest-africaines et terrorisme, réponses incertaines ?”, le colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba résume sa doctrine militaire et met en lumière ses premières actions politiques.

L’Essai bien documenté est subdivisé en trois  parties. Dans la première partie, le colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, diplômé de l’Ecole militaire de Paris (Ecole de guerre) en 2017 déplore la prolifération, ces dix dernières années, des groupes djihadistes qui ont réussi à s’implanter dans la quasi-totalité de la bande sahélo-saharienne, sans que les Etats n’aient réussi à les en empêcher.

Les Koglweogo sont accusés d’exacerber les conflits ethniques au Burkina

Il décrit, au fil des pages,  selon le journaliste Pascal Airault, les formes bâtardes du terrorisme en Afrique de l’ouest, à mi-chemin entre prosélytisme religieux, mouvement insurrectionnel et réseau criminel, et l’évolution d’un djihadisme de plus en plus localisé et communautarisé. “Ni les armées nationales, ni les coalitions multinationales ne parviennent à contenir et à annihiler le fondamentalisme islamiste et djihadiste”, explique le colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba que beaucoup d’observateurs décrivent comme étant un Homme aguerri au combat, entouré par les éléments des forces spéciales Cobra.

C’est pourquoi, dans la deuxième partie intitulée : Les réponses des armées ouest-africaines au terrorisme, l’auteur propose d’adapter les ripostes des Etats aux réalités locales, pour face à la mobilité, à la souplesse de ces djihadistes.

En clair, il préconise de bien connaître leur milieu et leurs méthodes avant de les combattre.

“Le colonel Damiba appelle à se départir des modèles occidentaux”

“Il (colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba) appelle à se départir des modèles occidentaux pour une sorte d’inculturation dans les réalités africaines. [Il préconise] une lutte anti-djihadiste, notamment au niveau du renseignement militaire, menée par des Burkinabè ou des Sahéliens et puis des opérations de terrain, très mobiles. Une sorte de contre-guérilla qui allierait des unités militaires spécialisées, avec des organisations. Il ne parle pas de milices, mais d’organisations de peuples en armes”, explique Michel Galy, professeur de géopolitique, chercheur au Centre d’études sur les conflits est l’auteur de l’ouvrage  “La guerre au Mali”. Il a lu l’essai du colonel Damiba.

Soutien aux armées nationales

Le colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba ne remet pas en cause le soutien apporté par les partenaires internationaux aux pays affectés par le péril djihadiste. Il estime que les armées africaines doivent d’abord compter sur elles-mêmes.

C’est pourquoi il plaide pour la reconstruction de ces armées, l’augmentation des budgets militaires, l’acquisition de matériels adaptés, la mise à niveau d’unités spécialisées. Michel Galy.

“Aucune technologie, avion de chasse ou char ne peut remplacer l’esprit patriotique. Il fait d’ailleurs un diagnostic sévère sur les armées africaines et celle du Burkina Faso qui, en général, manquent d’esprit de combat et d’initiative.”

Limites de la coopération régionale

Dans la dernière partie de son ouvrage, l’auteur critique les réponses militaires apportées par les armées ouest-africaines dans la lutte contre le djihadisme.

Même s’il les juge insuffisants, le colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba  reconnaît toutefois que des progrès ont été réalisés dans la convergence des politiques militaires, l’échange dans le renseignement, et les opérations conjointes transfrontalières.

Source: DW

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