Le vrai problème en Afrique, est bien celui de la confusion. Nous confondons tout, surtout lorsqu’il s’agit des lectures Politiques. Et malheureusement, nous ne nous donnons pas la peine d’analyser calmement et profondément, les discours et les actions Politiques. D’où la confusion.
En effet, il existe bel et bien, une grande différence entre les agissements de la conquête du pouvoir, et les agissements pendant la gestion du pouvoir. Et c’est dans cet esprit que les Partis et Mouvements à caractère politique sont créés. Ils sont créés à l’effet de d’abord conquérir le pouvoir. Ensuite, le gérer. Il existe donc deux phases dont la première est la conquête du pouvoir.
Alors, parlons-en !
Lorsqu’un Parti ou Mouvement Politique cherche le pouvoir, il œuvre à informer et sensibiliser la population en général, et les futurs électeurs en particulier, autour de sa vision et du projet de société qui en découle, et dont il est le porteur. N’ayant pas pour l’instant, le pouvoir à gérer, il se donne pour Mission Politique de dénoncer, de critiquer et très souvent de proposer. Du coup, face au pouvoir, il devient l’opposition (modérée ou radicale). Et toutes ses démarches visent la prise pouvoir, aux fins de le gérer.
Ainsi, face à la population et les futurs électeurs, il tient des discours qui répondent plus ou moins, aux préoccupations et aux aspirations de ces derniers. Toutes les actions qu’il pose, ont un rapport direct avec la conquête du pouvoir. D’où les promesses (espoir). Tout est Espoir, parce qu’il n’a pas le pouvoir, ni les leviers du pouvoir. Les critiques et les dénonciations portées contre tout pouvoir en place, est alors dans la logique de celui qui cherche le pouvoir (l’opposition). L’on comprend alors les discours de dénonciations, de contestations, de protestations, voire de revendications. Et cela peut être caractérisé par des réunions, des conférences, des meetings, des marches et même par des grèves.
Mais une fois que le pouvoir est obtenu, nous sommes alors, dans la deuxième phase, qui est celle de la Gestion du pouvoir. À ce niveau, le Parti ou Mouvement qui cherchait le pouvoir hier, l’a maintenant obtenu. Ce qui suppose qu’il a bénéficié de la confiance de la population et surtout des électeurs.
Dans cette deuxième phase, il s’agit de la mise en œuvre pratique de sa vision, de son projet de société et surtout des promesses faites. Devrait-on encore promettre ? Devrait-on encore dénoncer ? Critiquer ? Manifester ? Non ! D’ailleurs, les questions seraient les suivantes, entre autres : Il promet quoi encore ? Et à qui ? Il dénonce qui ? Il manifeste et proteste contre qui ? N’est-il pas déjà au pouvoir ?
En vérité, il c’est le moment de trouver des solutions, des réponses aux aspirations et préoccupations des populations. Et non, le moment de renouveler les Promesses. Il s’agit surtout d’agir pour satisfaire. Et non de faire encore rêver. C’est tout Parti ou Mouvement qui est déjà au pouvoir, il ne doit plus promettre, ni dénoncer. Sinon, il se dénoncera lui-même. Il ne doit plus protester ni faire la grève. Sinon, il ferait cela contre lui-même.
En clair, quand un pouvoir marche et proteste, il le fait contre lui-même. Et cela signifie son incapacité, voire son échec. Celui qui est au pouvoir dirige, engage et solutionne. Comme nous l’avons souligner dans les premières lignes de notre analyse, en Afrique, nous aimons la facilité et non la rigueur dans nos analyses. Et cela entraîne justement des confusions.
D’ailleurs, les populistes s’en servent beaucoup pour s’ériger en éclaireurs, sur la base du faux. La propagande et la manipulation sont, entre autres, les puissantes armes politiques des pouvoirs, face aux populations et aux électeurs, non avertis. Faisons donc très attention, car l’ignorance nous entraîne souvent, dans des confusions que nous croyons vraies.
La conquête du pouvoir et la gestion du pouvoir, ne sont pas les mêmes. Il ne faut donc pas les confondre.
MONOKO TOALY
Expert International en Communication et Marketing Politique
Source : Le Pélican