Arrivée la veille en provenance de Malabo où a eu lieu la remise d’un prix international sur la recherche en science de la vie, la directrice générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), Irina Bokova, a déclaré mardi s’être rendue à Yaoundé pour une visite axée sur la recherche de la paix et d’un développement durable. Invitée du président Paul Biya, selon le communiqué officiel camerounais, Irina Bokova est à sa première visite au Cameroun depuis son élection en 2009 à la tête de l’UNESCO où elle a été reconduite en 2013. Occasion pour elle de louer “l’importance de la coopération pour la paix” entre ce pays d’Afrique centrale et l’ institution onusienne, lors d’une rencontre avec le chef de l’Etat. Elle a particulièrement souligné les “liens forts” avec le Centre international de référence Chantal Biya contre les souffrances.
“Trèsactif dans la lutte contre le SIDA”, selon elle, cet organisme constitue l’une des étapes de sa visite de moins de deux jours. C’est l’oeuvre de la première dame camerounaise, elle-même auréolée depuis 2008 du titre d’ambassadrice de bonne volonté de l’ UNESCO. Dans ce pays, l’institution onusienne célèbre aussi le célèbre saxophoniste Manu Dibango comme artiste de l’UNESCO pour la paix depuis une dizaine d’années.
Avec le regretté Ferdinand Léopold Oyono,écrivain de renom et ex-ministre de le Culture, et de feu le révérend père Meinrad Hebga, prêtre très connu, Irina Bokova en a salué d’autres figures emblématiques du rayonnement de la culture. La visite de l’hôte du numéro un camerounais comporte un programme très chargé, qui prévoit l’inauguration de la représentation locale de l’UNESCO nouvellement érigé en Bureau régional pour les 10 pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale(CEEAC) après avoir été dédiée au Cameroun, au Tchad et à la République centrafricaine (RCA). Elle est aussi attendue à l’Ecole normale supérieure de Yaoundé puis au siège de la Commission nationale pour l’UNESCO, après avoir reçu les insignes de “Doctor Honoris Causa” à l’Université de Yaoundé I. Pour le président camerounais Paul Biya, cette visite témoigne de la relation ancienne que le Cameroun entretient avec l’UNESCO depuis les lendemains de son indépendance en 1960 et qui a permis l’inscription en 1987 du réserve de faune du Dja (à cheval entre les régions du Sud et de l’Est) sur la liste du Patrimoine mondial naturel et culturel publiée par l’organisme. “Le Cameroun apprécie hautement votre appui dans divers domaines de compétence”, a déclaré le chef de l’Etat camerounais à l’ endroit de son hôte dont la visite s’achève mardi soir après avoir été aussi ponctuée dans la matinée d’un entretien avec le Premier ministrePhilemon Yang. Cette visite intervient notamment à un moment où le Cameroun fait face à la menace de la secte islamiste nigériane Boko Haram qui multiplie les attaques meurtrières sur son territoire, terre de refuge d’environ 39.000 ressortissants nigérians fuyant de telles violences dans le pays, selon les statistiques communiquées par les Nations Unies. Aussi l’objectif de la “recherche de la paix et d’un développement durable” déclaré par la directrice générale de l’ UNESCO sonne-t-il comme un réconfort pour les autorités de Yaoundé.