Le 23 avril 2014, à l’Hôtel Olympe International, les acteurs d’Afrobaromètre, en collaboration avec le Groupe de Recherche en Economie Appliquée et Théorique (GREAT-Mali) ont rendu publics les résultats de leur Round 5 de 2013 consacré à la démocratie au Mali. Ces résultats démontrent qu’en 2013 seuls 49% des Maliens croient encore à la démocratie, nettement en hausse par rapport en 2012 (24%).
Cette série d’enquête a concerné toute l’étendue du territoire national. Les résultats obtenus font ressortir que la proportion de ceux qui croient à la démocratie au Mali a doublé, passant de 24% en 2012 à 49% en décembre 2013. Selon le document, ce résultat de 49% n’ayant pas atteint les 51%, signifie que les citoyens Maliens ont encore des doutes.
Dans le document, les acteurs affirment que 54% des Maliens du Sud rejettent le régime militaire contre 74% de nos compatriotes du Nord. De même, les Maliens du Nord sont plus favorables à la Démocratie que les Maliens du Sud. Suite aux élections présidentielle et législatives de 2013, les experts de l’Afrobaromètre estiment que 59% des Maliens ont reconnu que le pays était devenu à nouveau démocratique, avec toutefois des problèmes mineurs. Selon le même document, au Mali, l’offre et la demande de la démocratie en 2013 étaient respectivement estimées à 49% et 38%. « Cet écart met en évidence la fragilité persistante de la démocratie au Mali et la susceptibilité persistante de la prise du pouvoir par la force. En d’autres termes, les Maliens pensent que lorsqu’il s’agit de déterminer le régime politique au Mali, la décision revient aux élites politiques », soulignent les experts de l’Afrobaromètre. Pour ce faire, les experts révèlent qu’en 2013, 86% des Maliens ont affirmé que les dirigeants doivent être élus, 62% ont opté pour un gouvernement responsable plutôt qu’un gouvernement efficace et 61% ont déclaré qu’ils soutiennent le pluralisme politique. S’agissant de l’Assemblée Nationale, les experts ont déclaré : « Il y a plus de Maliens du Nord (83%) que de Maliens du Sud (69%) qui considèrent que la plupart des membres de l’Assemblée nationale sont honnêtes ». Cet écart explique toujours la fragilité de la transition du Mali vers la démocratie.
Par Ousmane Ballo
