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La crise burundaise se transpose à Québec

(Québec) La Ville de Québec est critiquée par une frange de la diaspora burundaise au Canada pour avoir loué un local à un groupe ayant invité un conseiller du président du Burundi, Pierre Nkurunziza. Son régime est accusé par diverses organisations humanitaires de mener une répression sanglante contre sa population.

 President burundi Pierre Nkurunziza discour

Willy Nyamitwe, porte-parole et conseiller en communication du président Nkurunziza, a participé samedi à une conférence-débat intitulée «Les vrais enjeux de la crise au Burundi». L’activité, organisée par la Communauté burundaise du Canada, section Québec, s’est déroulée dans un local du bureau d’arrondissement des Rivières de la Ville de Québec (centre Fernand-Dufour).

Cette situation n’a pas plu à l’Alliance des Burundais au Canada (ABC), qui a tenté à deux reprises de faire annuler la conférence, ou du moins de la faire déplacer dans un autre lieu. L’organisation, qui ne prétend pas parler pour la totalité des Burundais au pays, a fait parvenir deux lettres aux dirigeants de la Ville ces dernières semaines.

«Bien Cque nous prenions acte de vos préoccupations quant à cet événement, il appert que la Ville se doit de respecter son engagement contractuel, soit mettre à la disposition la salle louée selon les termes du contrat en vigueur», a répondu la directrice générale adjointe de la Ville de Québec, le 28 juillet. Elle assurait toutefois au président de l’ABC qu’aucun représentant de la Ville ne se présenterait à l’événement.

Selon les organisateurs, la conférence devait permettre de débattre de la crise qui sévit dans ce pays depuis maintenant 15 mois. Mais pour l’ABC, il s’agissait plutôt d’une activité de relations publiques du gouvernement burundais, qui serait en tournée dans les pays où vivent ses ressortissants.

La crise burundaise a éclaté lorsque Pierre Nkurunziza a annoncé vouloir se présenter pour un troisième mandat alors qu’un président ne peut normalement qu’en réaliser deux consécutifs dans ce pays.

«C’est un gouvernement illégitime qui a traficoté pour se maintenir au pouvoir en force. Les citoyens ont décidé de sortir dans la rue et de dire non. Mais le gouvernement n’est pas allé dans la dentelle. On a décidé de réprimer et de tuer. […] Maintenant, on assiste à une tournée de leurs lobbyistes», a dénoncé un membre de l’ABC qui a préféré garder l’anonymat par peur de représailles contre sa famille vivant toujours en Afrique de l’Est.

Donner sa version des faits

Willy Nyamitwe, en entrevue à La Presse jeudi, a expliqué qu’il venait rétablir certains faits sur la crise. «Il y a un besoin de pouvoir expliquer, de pouvoir donner une autre version des faits» qui, «souvent, ne sont pas conformes à la réalité du terrain», a-t-il dit, critiquant notamment les médias canadiens.

Le gouvernement du Canada n’a pas semblé apprécier la présence au pays de ce conseiller du président du Burundi. Toujours à La Presse, le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Dion, a affirmé que «toute tentative des autorités [burundaises] de déplacer le débat au Canada représenterait une distraction regrettable, inutile et inopportune», ajoutant que le gouvernement n’avait pas été informé des participants à la conférence par l’ambassade burundaise.

Les actions du régime burundais sont dénoncées notamment par les organismes Humans Rights Watch et Amnistie internationale. Vendredi, le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté une résolution dans laquelle il autorise le déploiement au Burundi de 228 policiers.

La Ville de Québec n’a voulu émettre aucun commentaire sur le contenu de la conférence. Joint samedi, le porte-parole David O’Brien a affirmé que Québec n’avait pas à être «juge et partie» et a répété qu’elle avait simplement honoré son entente contractuelle.

Source : lapresse

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