La chambre d’appel de la Cour, basée à La Haye, “a décidé de réduire de deux ans la peine initialement fixée à neuf ans”, a déclaré dans un communiqué la CPI, ajoutant que “cette peine sera donc purgée au 18 septembre 2022.”
Le Touareg Ahmad Al Faqi Al Mahdi avait en octobre demandé à être libéré, affirmant être devenu un autre homme en détention. Il avait été condamné en septembre 2016 à neuf ans de prison pour avoir dirigé intentionnellement des attaques contre la porte de la mosquée Sidi Yahia et neuf des mausolées de Tombouctou (nord du Mali), classés au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco et détruits à coups de pioche, de houe et de burin.
Les juges “ont tenu compte de plusieurs éléments tels que l’instabilité sociale que pourrait causer une libération anticipée dans le nord du Mali, les possibilités de resocialisation et de réinsertion de M. Al Mahdi, et la coopération dont il a fait preuve depuis qu’il a été remis à la Cour en septembre 2015”, a indiqué la CPI.
“Gardant à l’esprit les vues exprimées par la République du Mali et par les victimes, les juges ont estimé que la réduction ne devait pas s’appliquer à la totalité du temps qui reste à purger par M. Al Mahdi”, a-t-elle ajouté. “Les dispositions nécessaires à la libération de M. Al Mahdi seront prises le moment venu”, soit en septembre 2022, a précisé la Cour.
Né vers 1975, M. Al Mahdi était un membre d’Ansar Dine, l’un des groupes jihadistes liés à Al-Qaïda qui ont contrôlé le nord du Mali pendant environ dix mois en 2012, avant d’être en grande partie chassés par une intervention internationale déclenchée en janvier 2013 par la France. Il était chef de la Hisbah, la brigade islamique des moeurs.