Le souhait de Nkosazana Dlamini-Zuma, la présidente de la Commission de l’Union africaine, était que les chefs d’Etat africains s’emparent du dossier Boko Haram et demandent au Conseil de sécurité de l’ONU de prendre ses responsabilités. Et cela en donnant mandat à une force d’intervention multinationale sur le terrain et en créant un fonds spécial pour financer cet effort de guerre. Un souhait qui se réalise car, dans la nuit du 29 au 30 janvier 2015, le Conseil de paix et de sécurité de l’UA a appelé à la création d’une force militaire régionale de 7 500 hommes pour contrer le groupe islamiste qui est en train de semer la terreur et la désolation au Nigéria et dans les pays voisins comme le Cameroun.
Et selon un diplomate, l’ONU pourrait envisageait de participer à cette force régionale en y apportant «des conseillers et un appui logistique». Un responsable de l’UA a précisé qu’une réunion d’experts militaires africains aurait lieu du 5 au 7 février à Yaoundé (Cameroun) pour discuter des modalités de cette force. L’organisation panafricaine envisage de demander à l’ONU la création d’un fonds de financement de cette force.
Toutefois, précise Ban Ki-moon, la force militaire ne serait sans doute pas «l’unique solution» et qu’il faudrait «s’attaquer aux origines profondes de la propagation de cet extrémisme violent».
Il faut rappeler que le Nigeria, le Cameroun, le Niger, le Tchad et le Bénin avaient déjà convenu fin 2014 d’établir une force de 3.000 hommes pour lutter contre Boko Haram. Mais en raison de dissensions entre Abuja et ses voisins, cette force n’a jamais été opérationnelle.
L’insurrection et sa répression par l’armée nigériane ont fait plus de 13.000 morts depuis 2009.
M.B
source : LE MATIN