Quelques jours après l’attaque d’ampleur contre le camp d’Aguelhok et ayant coûté la vie à quatre soldats tchadiens de la MINUSMA, l’ONU hausse le ton et menace les responsables de cette agression de poursuites et de sanctions. La présence avérée de membres de la coordination des mouvements de l’Azawad aux côtés des assaillants fragilise la position du mouvement la plaçant dans le viseur des instances onusiennes.
Quels sont les faits incriminés ?
Tôt dans la matinée du 2 avril, après avoir été visé par une salve de roquettes, le poste principal d’Aguelhok a vu fondre vers lui près de 200 hommes armés répartis sur plus de 40 pick up. La réaction puissante et volontaire du contingent tchadien a mis en déroute ces vagues d’assaut, laissant une trentaine de djihadistes au sol et s’emparant d’un volume impressionnant de véhicules et de matériel.
Bien que l’attaque n’ait pas été revendiquée, l’identité de ses protagonistes ne fait aucun doute. Ainsi, parmi les assaillants tués dans les combats se trouverait un certain Abdoulah Ag Albaka, ancien membre du Haut Comité pour l’Unicité de l’Azawad et présenté comme un des bras droits d’Iyad Ag Ghaly. Ce haut cadre, affichant une si fréquente double bannière, n’était pas seul. Les informations recueillies sur place font état de la présence de plusieurs autres combattants affiliés à la CMA aux côtés des terroristes. Ces très fortes suspicions ont d’ailleurs poussé Bilal Ag Cherif, secrétaire général du MNLA, à sortir de sa réserve en admettant que des membres de son groupe pourraient s’être trouvés « fortuitement » mêlés aux combats.
Que dit l’ONU ?
Face à la violence de l’attaque terroriste et l’objectif affiché d’anéantissement total de la garnison de casques bleus, l’organisation des nations unies a très fermement réagi notamment par la voix de son porte-parole,António Guterres, qui a condamné dans les termes les plus forts cette attaque. M. Lacroix secrétaire général adjoint des NU a affirmé que « ce crime ne doit pas rester impuni ».
Les Nations Unies ont immédiatement exhorté les autorités maliennes à enquêter sur cette attaque et à traduire les responsables en justice. L’organisation a rappelé que « les attaques visant des soldats de la paix peuvent constituer des crimes de guerre au regard du droit international ».
Idrissa Khalou