Sur le rapport du ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, Col-major Salif Traoré, le conseil des ministres du mercredi dernier a adopté un projet de décret conférant valeur de carte nationale d’identité et de carte consulaire à la carte du Numéro d’Identification Nationale (NINA).
Ce projet de décret confère à la carte du Numéro d’Indentification Nationale (NINA) la même valeur juridique que la carte nationale d’identité et la carte consulaire pour l’identification des citoyens maliens à l’intérieur et à l’extérieur du Mali.
Le ministre Salif Traoré explique cette mesure par le fait que le taux d’enlèvement des cartes NINA reste considérable lors des échéances électorales. Mais aussi par le fait qu’elle comporte des éléments de sécurité notamment le numéro d’identification, le numéro de série, le code barre, les empruntes digitales qui en renforcent la fiabilité.
Une autre motivation de ce projet de décret est de contribuer à assurer l’accès du plus grand nombre de Maliens à un document d’identité nationale en attendant l’avènement de la carte biométrique de la CEDEAO.
Cette mesure, dès son annonce a été accueillie avec joie par les populations. Cependant, il reste maintenant pour le ministre Traoré de donner des instructions fermes à ses hommes sur le terrain afin que cette mesure soit respectée à la lettre au grand bonheur des populations.
Une mesure qui ne fait pas que des heureux
Cette mesure a été accueillie avec une grande joie par les populations.
« Cette mesure va mettre fin à la spéculation que nous connaissons depuis belle lurette autour de la carte nationale d’identité. », témoigne un jeune. Qui ajoute que l’annonce de cette information l’a beaucoup soulagé car cela faisait trois jours qu’il faisait des va et viens entre le commissariat du 10èmearrondissement et la brigade de gendarmerie de Faladié pour établir sa carte nationale d’identité qui arrive à expiration le 16 février prochain, il n’aura plus à se fatiguer davantage. Etant donné que la mesure prend effet à la veille, soit le 15 février prochain. C’est le cas chez cette dame qui raconte aussi ses déboires lors de ses déplacements à l’intérieur du pays à cause de sa carte d’identité qu’elle a perdue.
« J’ai voulu établir une nouvelle carte d’identité à Bamako mais on m’a fait savoir qu’il y’a pénurie et que le nombre de cartes à établir est limité par jour. Etant donné que je suis une commerçante, obligée de sortir très tôt les matins pour aller vendre mes produits, je n’avais pas le temps de me rendre au commissariat avant 9 heures du matin. Et chaque fois que je m’y rends, on me dit de revenir le lendemain au prétexte que le quota journalier est atteint. Jusqu’à ce qu’un jeune me propose la carte à 10.000 FCFA. Toute chose que je n’ai pas acceptée », explique-t-elle. Et de poursuivre que face à cette situation, elle était obligée de payer à chaque poste, la somme de 500 à 1000 lors de ses déplacements à l’intérieur du pays bien que disposant de sa carte NINA que les policiers et autres gendarmes ont toujours refusée.
« Cette mesure me va droit au cœur et je n’aurai plus besoin de payer de l’argent aux policiers car cela impactait beaucoup sur mes bénéfices », s’est elle réjoui.
Si cette mesure a été saluée par les populations, elle a plutôt été accueillie par certains corps habillés avec l’effet d’une douche froide. Surtout chez des policiers véreux qui font les descentes nocturnes sur le terrain à travers des patrouilles.
Selon un témoin, un policier, à l’annonce de cette mesure à la télévision nationale a clairement laissé entendre : « les autorités ont décidé cette mesure, mais le dernier mot revient à nous qui sommes sur le terrain ».
Même avis de réticence chez cet autre policier qui a requis l’anonymat mais qui donne des explications. Selon lui, la carte NINA ne contient pas les adresses des citoyens. Ce qui peut causer des problèmes pour les policiers dans l’exercice de leur fonction, surtout dans le cadre d’une enquête.
Après l’annonce de cette mesure, sur sa page facebook, la police nationale du Mali a réagi en ces termes : « A partir du 15 février 2016, la carte NINA sans remplacer les autres documents d’identification s’ajoute à eux valablement…A la question de savoir est-ce que les forces de sécurité sont outillées pour son exploitation, nous répondons par l’affirmative… ».
D . Diama
Source: Tjikan