Contrairement aux ambitions du Premier ministre, Moussa Mara, dans sa déclaration de politique générale, nos villes ne seront jamais des havres de sécurité, la peur de changera pas de camp et les malfrats ne seront pas terrorisés, si jamais les populations civiles sont mises en marge dans le cadre de la lutte contre l’insécurité. Malheureusement, c’est cette politique suicidaire, source de toutes les insécurités, que la patronne de la police judiciaire a entreprise en mettant à l’écart le personnel civil de l’Epervier du Mandé. Cela sous les yeux médusés du directeur général de la police, voire du ministre de la sécurité.
Qu’est-ce que le Premier ministre n’a pas dit sur la question ? Même au niveau de la politique de défense, qui est une autre dimension, Moussa Mara reconnait que la défense n’est pas seulement militaire, elle est aussi civile. Et d’ajouter qu’elle « mobilise tous les moyens de la Nation et met à profit de manière optimale le territoire, pour constituer un dispositif global assurant…la sécurité intérieure.»
Sur ce plan, certains responsables de brigades (police, gendarmerie) sont beaucoup avancés depuis des années avec des résultats tangibles. C’est le cas de Papa Mamby Kéita, surnommé par la presse malienne l’Epervier du Mandé. Porté sur les fonts baptismaux depuis plus de dix ans par Papa Mamby Kéita, le personnel civil de la Brigade d’Investigation Judiciaire a travaillé sans repos. Cette équipe dynamique, qui a provoqué une crise de jalousie, fut déterminante dans l’arrestation de plusieurs assassins, des bandits de grand chemin, de voleurs, des escrocs, etc.
Pas plus loin que le 15 avril 2014, le personnel civil de l’Epervier a mis la main sur l’un des assassins de Bourama Traoré. Il s’agit de Mohamed Kouma qui avait quitté le Mali après leur acte scrupuleux en 2010. Que dire de la saisie record de deux tonnes de drogues en 2011, visitées à l’époque par le ministre de la défense et ensuite par celui de la sécurité ?
Ces prouesses, grâce en partie au personnel civil de la BIJ, leur ont valu des reconnaissances nationales et internationales. Il s’agit de médailles du mérite national, des lettres de félicitations du pays et même de la métropole française.
Rappelons qu’en 2011 au camp militaire à Sévaré, tout le Mali vu le ministre de tutelle faire les éloges de l’Epervier du Mandé et de son équipe devant les forces armées et de sécurité.
Casser le rythme
La question qui est sur toutes les lèvres est de savoir pourquoi Ami Kane s’entête à vouloir briser par tous les moyens l’élan de l’Epervier du Mandé et son équipe brillante, dans la lutte contre la criminalité, sans que les autorités ne daignent lever le petit doigt ? Existe-il réellement un problème de personnel civil, ou l’épée de Damoclès d’Ami Kane cherche seulement la tête de l’Epervier du Mandé ?
Ce qui est sûr, il faut le reconnaitre, c’est que les enjeux de la lutte contre la criminalité, de la protection des personnes et leurs biens se posent actuellement. La sécurité est plus qu’une priorité aujourd’hui dans la vision du président Ibrahim Boubacar Keita. Si c’est le résultat que les autorités actuelles veulent, le chemin est connu, sinon elles peuvent se montrer indifférentes dans la crise qui secoue la BIJ, au grand bonheur des bandits. Dans ce cas c’est ce sont les paisibles populations qui vont injustement ramasser les pots cassés provoqués par la seule Ami Kane. Des voix se lèvent déjà pour demander le départ d’Ami Kane et l’interpellation du ministre de la sécurité, Général Sada Samaké, à l’Assemblée Nationale sur le sujet. Car c’est la sécurité de la population qui est en jeu. L’opinion nationale doit d’être informée. Elle doit savoir à qui profite le démantèlement du réseau patiemment tissé par le personnel civil de l’Epervier dans la lutte contre le grand banditisme. Un Etat sérieux ne saurait encourager que l’on mette des bâtons dans les roues de la machine répressive du banditisme.
Pourtant, nous le savons, Ami Kane n’est pas une sainte si on se réfère au mic mac entretenu avec les bars chinois. Sinon, l’on sait que l’ancien poste d’Ami Kane regorge de dossiers secrets détenus par ses anciens adjoints, dont l’autorité était bafouée, puisqu’elle se trouvait sous la protection de l’ancien régime.
Beaucoup de nos compatriotes se demandent aussi si certaines autorités ne sont pas complices de la situation? Nous nous posons la question : qui soutient Ami Kane au sein du gouvernement de Moussa Mara ?
Nous y reviendront, pour entendre ceux qui ont décidé de parler, de tout révéler. Parmi eux, l’un, écœuré, a même cherché un détachement dans une Ong. Tous ils étaient au parfum des agissements de la commissaire Ami Kane au moment où elle dirigeait la brigade des mœurs.
Ahmadou Maïga