La meilleure façon de tirer profit d’un combattant, consiste sans nul doute à récompenser les héros afin de stimuler les vivants. Ce n’est malheureusement pas le cas au Mali.
Nous sommes en fin avril 2015. Les négociations d’Alger piétinent à cause de l’intransigeance de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). Le Gatia décide alors de passer à la vitesse supérieure.
Le 27 Avril, il s’empare de Ménaka, contraignant ainsi les combattants de la CMA à abandonner la ville. Les vaincus se retirèrent en effet, non sans menacer d’user de ce qu’ils prétendent être leur «droit à l’exercice de la légitime défense». Moins de 48 heures plus tard, ils mirent leur menace à exécution.
Comme une meute affamée, ils lancèrent l’assaut sur la ville martyre de Léré dont le côté ouest en direction de la frontière mauritanienne était tenu par des éléments de la Garde nationale et une unité des Forces armées maliennes (FAMAs). A la suite des affrontements, ils s’emparèrent de la partie sud-est de la ville pendant que les FAMAs contrôlaient le nord et deux postes à l’ouest. Mais la CMA ne gardera pas très longtemps ses positions conquises.
Ils vinrent, virent et vainquirent
Il s’appelle Malick Drabo, sergent-chef des FAMAs et chef d’engin communément appelé Brdm. Avec trois autres membres d’équipage (les caporaux Abdourahamane Tangara, Sory Yattara et Mamadi Keïta), ils embarquèrent dans le véhicule à partir d’un poste à l’Est de la ville toujours aux mains des FAMAs et prirent d’assaut la position jusque-là tenue par ceux de la CMA.
Ce sont quatre hommes très déterminés qui attaquèrent ainsi l’ennemi le contraignant à se replier dans un premier temps et ensuite à abandonner totalement ses positions. La CMA abandonna en effet la ville.
Le lendemain 30 avril, le ministère malien de la Défense annonce neuf morts, six blessés, six «otages» et un véhicule endommagé dans les rangs des FAMAs et dix tués, seize blessés, deux véhicules détruits et deux autres récupérés dans le camp ennemi. La CMA, elle, affirme de son côté avoir fait une douzaine de prisonniers.
Une source sécuritaire mauritanienne confia à l’AFP, la présence à l’hôpital de Bassikounou (Mauritanie), de cinq blessés de la CMA, dont trois dans un état grave.
A Léré, la population a surtout reconnu l’engagement et la bravoure du sergent-chef Malick Drabo. Tout le conseil communal ainsi que le sous-préfet, ont tenu à féliciter les héros.
La hiérarchie, très fière de ses hommes, promit de les récompenser en les faisant passer au grade supérieur. Et l’histoire s’arrêta là. Finie la fête, adieu les Saints, dit-on. Nos héros n’eurent finalement droit qu’à l’oubli. Il aurait suffi d’une petite année. Dommage !
Source : La Rédaction
