La session politique de la Revue conjointe de la performance du portefeuille des programmes et projets de la banque mondiale au Mali a permis de mettre en place un plan d’action d’amélioration de la performance du portefeuille. La Directrice des Opérations de la Banque Mondiale au Mali, Mme Clara de Sousa, a réaffirmé l’engagement du l’institution bancaire à accompagner le Mali à travers le nouveau cycle de financement IDA 20.
Le ministre de l’Économie et des Finances, Gouverneur du Groupe de Banque mondiale au Mali Alousséni SANOU a présidé la session politique de la Revue conjointe de la performance du portefeuille des programmes et projets de la banque mondiale au Mali, qui s’est tenue ce jeudi 16 décembre 2021 à l’Hôtel Laïco L’amitié de Bamako, en présence de plusieurs membres du gouvernement, de la Directrice des Opérations de la Banque Mondiale au Mali Mme Clara de Sousa.
La revue conjointe de la performance du portefeuille est un exercice périodique conjointement organisé par le Gouvernement de la République du Mali et le Groupe de la Banque mondiale afin d’examiner, avec l’implication de toutes les parties prenantes, les progrès et les résultats atteints par les projets financés par la Banque au Mali.
Au-delà des réunions mensuelles conjointes de suivi du portefeuille entre le Bureau de la Banque mondiale à Bamako, le ministère de l’Économie et des Finances et les Unités de gestion des projets, la revue permet d’élargir les discussions autour du portefeuille aux acteurs autres que ceux directement impliqués dans l’exécution des projets.
« J’ai noté avec satisfaction qu’à l’issue des travaux, un diagnostic complet a permis d’identifier et d’analyser les contraintes et les difficultés majeures qui plombent la performance du portefeuille. Et conséquemment, des propositions de solutions pratiques et des recommandations pertinentes ont été faites et traduites dans le plan d’action d’amélioration de la performance du portefeuille » a déclaré le Ministre SANOU lors de la cérémonie de clôture.
La performance globale du portefeuille, les urgences et la mise en œuvre des projets et programmes en zones difficiles, les flexibilités et simplifications dans les procédures au niveau de la BM et le Gouvernement du Mali, le lancement des consultations sur l’élaboration de la Stratégie intérimaire de la Banque mondiale au Mali ont été les quatre principaux thèmes discutés lors des travaux de session technique de la revue qui a duré deux jours.
Quinze (15) contraintes majeures, d’ordre institutionnel ou opérationnel ont identifiées par les représentants des Ministères de tutelle des projets, de l’Autorité de Régulation des Marchés Publics et des Délégations de Service Public, du Secrétariat Général du Gouvernement, les services techniques du ministère de l’Économie et des Finances, des Cellules de Planification et de Statistique (CPS), des Collectivités Territoriales, de la Société Civile, des Partenaires Techniques et Financiers (dont la banque mondiale), des Institutions de la République.
Elles se rapportent, entre autres, à l’insécurité et à la crise sanitaire de COVID-19, aux lenteurs dans la satisfaction des conditions d’entrée en vigueur des accords de financement et des conditions suspensives à la mise à disposition des ressources, aux retards dans l’obtention des Avis de Non-Objection (ANO) de la Banque et dans l’approbation des PTBA par la Banque, aux insuffisances dans les capacités d’exécution des activités par certaines structures impliquées dans la mise en œuvre de certains projets.
A cet effet, un plan d’action de mise en œuvre des recommandations a été présenté lors des discussions afin d’améliorer la qualité du portefeuille.
Le ministre de l’Économie et des Finances a lancé un appel à l’ensemble des parties prenantes pour une mise en œuvre correcte des recommandations. « Il est plus que nécessaire que des dispositions pratiques et adaptées soient prises par chacun d’entre nous pour une bonne mise en œuvre des recommandations proposées. Ce qui nous permettra de suivre de près et à tous les niveaux, l’évolution du portefeuille et de l’assainir autant que possible et d’atteindre les objectifs de développement assignés à nos projets et programmes au bénéfice de nos populations » a dit le ministre Alousseni SANOU.
Le ministre de l’Économie et des Finances a rappelé l’importance d’une meilleure qualité et la performance d’un portefeuille pour un pays comme le Mali et l’impact des projets et programmes sur le développement socio-économique.
« Je ne cesserai point de rappeler que l’un des facteurs déterminants dans l’allocation des ressources du Groupe de la Banque mondiale entre ses différents pays membres est la performance du portefeuille mesurée par la capacité du pays à décaisser effectivement les ressources mises à sa disposition dans des délais requis. Je voudrais saisir cette occasion pour vous exhorter, une fois de plus, à poursuivre les efforts visant à une nette amélioration de la performance du notre portefeuille de projets et programmes à travers l’implication effective et personnelle de chacun de nous dans le suivi de l’exécution et de la gestion efficaces de nos projets » a expliqué Monsieur Alousséni SANOU.
Lors des discussions, les membres du gouvernement ont expliqué les cas spécifiques de difficultés liées à leur secteur et ils ont émis des propositions de solutions.
Quant à la Directrice des Opérations de la Banque, elle remercié les participants pour leurs recommandations et leur engagement lors des travaux afin de résoudre les contraintes identifiées et améliorer la performance du portefeuille. Elle a également réaffirmé l’engagement de la Banque mondiale à continuer d’accompagner le Mali, notamment à travers le nouveau cycle de financement IDA 20.
Avant de clôturer la revue, le ministre de l’Économie et des Finances a adressé, aux noms des plus hautes Autorités de la Transition et à son nom propre des vifs remerciements au Groupe de la Banque mondiale pour avoir conduit conjointement, avec la partie malienne, un exercice combien important pour le maintien de la qualité de notre portefeuille saine et performante.
Il a également rassuré de tout l’intérêt et de toute l’importance que les plus Hautes Autorités de la Transition du Mali attachent à la qualité et à la performance des portefeuilles des projets et programmes financés par les partenaires techniques et financiers compte tenu de leur impact significatif sur l’amélioration de la qualité de vie des populations maliennes.
- Alousséni SANOU a enfin invité les acteurs et particulièrement les équipes de coordination des projets et des chargés de projets au niveau de la Banque appelés communément les TTL, à s’investir davantage pour une meilleure gestion des projets et programmes en vue d’une amélioration continue des conditions de vie de nos populations, gage d’un développement durable inclusif.
⇨ Le portefeuille des programmes et projets financés par le groupe de la Banque mondiale au Mali.
Le portefeuille actif de la Banque mondiale au Mali compte trente (30) projets pour un engagement total de 1,9 milliards de dollars américains. Ce portefeuille est réparti entre vingt (20) projets nationaux totalisant un engagement de 1,32 milliards de dollars, soit 70 % du volume du portefeuille, et onze (11) projets régionaux pour un montant de 568.50 millions de dollars.
Le taux de décaissement global du portefeuille, à date, est de 49,04 %, tandis que le taux de décaissement pour l’année fiscale en cours (1er juillet 2021-30 juin 2022), s’établit à 7,62 %, et est projeté à 20 % au 30 juin prochain.
Les opérations financées par la Banque couvrent les secteurs de l’énergie et de l’eau, l’agriculture et l’élevage, l’éducation et la formation professionnelle, les transports, la santé et la population, la protection sociale, la gouvernance, les mines, l’environnement et les changements climatiques, le développement urbain, le développement social et les statistiques.
Elles s’inscrivent toutes dans le Cadre de Partenariat Pays (CPF), articulé autour de trois (3) piliers : (i) l’amélioration de la gouvernance (ii) la création d’opportunités économiques (iii) le renforcement de la résilience. La mise en œuvre du CPF contribue à la réalisation des objectifs du Cadre pour la Relance Économique et le Développement Durable (CREDD) du gouvernement du Mali.
En plus de ces opérations d’investissement, d’importants travaux analytiques sont conduits par la Banque en vue de promouvoir une meilleure connaissance de l’environnement économique et social du pays et de rendre son action plus efficace. Actuellement, la Banque a un portefeuille de quatorze (14) travaux analytiques pour un engagement total de 3,57 millions de dollars couvrant des sujets aussi variés que la protection sociale et l’emploi, les énergies et industries extractives, la santé, la nutrition et la population, les transports, le développement digital, l’agriculture, la macroéconomie, le commerce et l’investissement.
Source: MEF