Le Commissariat à la sécurité alimentaire (CSA) a organisé, hier jeudi 23 mai, au CICB, les travaux de la 16ème session du Conseil national de la sécurité alimentaire. Présidée par le Premier ministre, ministre de l’Economie et des finances, Dr Boubou Cissé, la cérémonie d’ouverture a regroupé, en plus des membres du gouvernement, les partenaires techniques et financiers (PTF) avec en tête le PAM, les gouverneurs des régions etc. Cette session a permis d’examiner plusieurs points inscrits à l’ordre du jours dont la validation du plan national de réponse 2019 qui va permettre de venir en appui à 955 000 personnes en insécurité alimentaire sévère dont 500 000 pris en charge par l’Etat à travers l’achat de 16 500 tonnes de céréales pour 6,8 milliards de FCFA et le reste sera pris en compte par les PTF.
Les travaux de cette 16ème session se sont tenus dans un contexte alimentaire favorable avec une campagne agricole 2018-2019 excédentaire (plus de 10 millions de tonnes de céréales). Cependant, le pays a connu des zones de faible production pour diverses raisons notamment sécuritaire et pluviométrique.
Dans son intervention, la Cheffe de file des PTF de la sécurité alimentaire et co-leader du sous-groupe sécurité alimentaire et nutrition, Mme Sylvie Karaso du PAM dira que ces sessions sont des moments importants, car elles fournissent l’espace de dialogue et de choix décisionnels qui permettront à plus d’un million de personnes de ne plus souffrir de la faim grâce aux interventions appropriées qui seront adoptées.
Elle a attiré l’attention que la réponse nationale du dispositif a été en deçà des attentes en 2018, car les distributions alimentaires gratuites n’ont pu se tenir par le gouvernement. Or, ajouta elle, « la sécurité alimentaire du Mali est structurellement précaire et demeure donc très préoccupante. Selon les données du cadre harmonisé depuis 2014, chaque année une moyenne d’environ 800 000 personnes ont été estimées en insécurité alimentaire sévère en période de soudure« .
30% des décès des enfants de -5 ans liés à la malnutrition
Evoquant la sécurité nutritionnelle, la cheffe de file des PTF d’estimer que l’étude 2017 sur le coût de la faim au Mali indique que plus de 30% des décès des enfants de moins de 5 ans sont encore liés à la malnutrition. Celle-ci représente également un manque à gagner de 4 points de PIB par an. Tout en réaffirmant le soutien des PTF, elle a encouragé le gouvernement à mobiliser les ressources nécessaires à la mise en œuvre du plan pluriannuel et du plan national de réponse 2019. Lequel plan est évalué à 6,8 milliards de FCFA.
Il doit se traduire par l’achat de 16 500 tonnes de céréales pour la distribution alimentaire gratuite à 500 000 personnes sur les 955 000 en situation d’insécurité sévère.
Selon le ministre Commissaire à la sécurité alimentaire, les principales zones concernées sont Ménaka, Bourem, Ansongo, Koro, la partie nord de la région de Ségou ainsi qu’une partie de la région de Sikasso.
Par rapport à l’année dernière dont la distribution gratuite n’a pas pu se tenir, le Premier ministre a précisé que l’Etat a pourtant décaissé les 3 milliards de FCFA prévus pour le plan de réponse ainsi que 50% des 4 milliards prévus pour le filet social.
Le problème a été que le marché de distribution des céréales fut attribué à des ONG de Bamako à des coûts trop élevés dépassant même le coût d’achat du stock de denrées à évacuer. Ce qui a expliqué le blocage dans leur acheminement.
Le Premier ministre, Dr Boubou Cissé d’ajouter que » la situation nutritionnelle, quoiqu’en nette améliora demeure toujours préoccupante dans le pays du fait de l’insécurité alimentaire, de l’insécurité civile et de la prévalence des maladies liées aux mauvaises conditions d’hygiène dans certaines zones. » Il est à noter qu’au cours de l’année 2018, 1 200 000 personnes ont bénéficié de l’assistance alimentaire et plus de 500 000 élèves répartis dans 3000 écoles ont bénéficié d’un appui dans le cadre de l’appui aux cantines scolaires.
Pour cette année, globalement 3 240 000 personnes sont en insécurité alimentaire modérée avec nécessité d’appui à la résilience, soit 1/5ème de la population malienne. 548 644 autres sont en phase 3 avec une assistance alimentaire gratuite.
Face à un besoin alimentaire extrêmement élevé cette année, avec une situation nutritionnelle préoccupante et plus critique dans plusieurs régions où le taux reste au dessus du seuil critique, il a donné l’assurance que le gouvernement mettra tout en œuvre pour honorer ses engagements en soutenant nos compatriotes en situation alimentaire précaire.
YC
Source: l’Indépendant