Le peuple malien en plébiscitant le président Ibrahim Boubacar Keïta avec près de 77,80% de voix à l’élection présidentielle de 2013, pensait trouver en lui un homme providentiel .Mais cela a été une erreur d’appréciation qui est en train de nous coûter chère. Le président IBK par son incapacité n’a pas pu gérer le capital de confiance placé en lui. La désillusion est générale et le découragement est total.
Malgré les nombreuses critiques, il n’arrive pas à se remettre en cause afin d’arrêter l’hémorragie.
Depuis son élection, la crise sécuritaire ne fait que s’aggraver autrefois circonscrite aux seules régions du Nord du Mali, maintenant la crise s’est étendue à tout le centre du Mali dans les régions de Mopti et de Ségou. La signature de l’Accord pour la paix issu du processus d’Alger n’a pas pu arrêter l’hécatombe de nos militaires qui subissent tous les jours la loi de l’ennemi.
IBK, au lieu de rassembler le peuple pour créer une union sacrée, il s’évertue dans la gestion unilatérale du pouvoir. Le manque de concertation, de dialogue et de débat démocratique est sont sport préféré. Il affiche du mépris pour les partis politiques jusqu’à ignorer son propre parti « le RPM » qui l’a soutenue pendant sa traversée du désert.
Sa dernière faute politique a été le projet de loi de révision constitutionnelle. Il a voulu faire un passage en force sans un consensus national. Bien que la constitution du 25 Février 1992 lui donne l’initiative de la révision constitutionnelle mais il n’a pas su bien gérer cette initiative. Il a oublié les origines sanglantes de cette loi fondamentale.
En s’associant au Ministre des Droits de l’Homme, le Président IBK a fait un mauvais choix qui risque de lui coûter cher.
En effet, le Ministre TAPO est un personnage controversé, violent et arrogant.
Qui ne se souvient pas du fameux coup de poing que ce personnage aurait donné à une brave militante de l’ADEMA. Cette altercation serait survenue suite aux choix à opérer pour le candidat que le parti aurait dû soutenir au second tour de l’élection Présidentielle de 2013. Cette militante a subi le courroux du Ministre TAPO parce qu’elle ne partageait plus le même point de vue que lui.
Un tel personnage qui ose porter la main sur une femme mariée, mérite – t – il d’occuper le poste de Ministre des Droits de l’Homme et de la Réforme de l’Etat. Rien n’est moins sûr si on est dans une démocratie normale. Les organisations de Défense des Droits de l’Homme et les Organisations Féminines auraient dû protester contre cette nomination.
Mais avec le président IBK, le ridicule ne tue pas parce qu’il n’est pas doué dans le casting du choix des cadres à promouvoir.
Par ce mauvais geste, Maitre TAPO apparait comme un homme violent et arrogant qui n’a aucun respect pour la gente féminine. Ce même comportement se ressent dans ses interventions à la Radio et à la Télévision.
Mais le président IBK, pour faire exécuter ses sales boulots a toujours fait appel à cette personnalité.
Je veux pour preuve, sa gestion calamiteuse des élections présidentielles et législatives de 1997 en tant que président de la Commission Electorale Nationale et Indépendante (CENI). Cette mauvaise élection aurait coûté des vingtaines de milliards de Francs C FA aux contribuables maliens.
Il vient ainsi de récidiver avec la mauvaise gestion du processus de révision de la constitution du 25 Février 1992.
Mais le président IBK doit comprendre que le peuple n’a pas pardonné à Maitre TAPO, le rôle central qu’il a eu à jouer dans le Front pour la Défense de la Démocratie et de la République (FDR) lors du Coup d’état militaire du 22 Mars 2012.
Ce personnage qui était contre le choix porté sur le candidat IBK au second tour de l’élection présidentielle par le parti ADEMA. C’est ce même personnage qui se retrouve sur la scène politique pour soutenir un projet controversé initié par son adversaire d’hier.
Où est la sincérité dans tout ça. Nulle part, si ce n’est que de l’opportunisme et de l’hypocrisie.
Donc IBK, doit comprendre que son entêtement et son paranoïa pour le pouvoir, vont lui faire subir la plus grande humiliation de sa vie. Bien qu’il soit un fin dribleur, s’il ne fait pas attention, le piège risque de se refermer sur lui.
Son manque de leadership et de vision fait de lui un piètre homme politique qui veut tout régler par la force. La gestion du pouvoir nécessite beaucoup de tacts et de leadership. Son pouvoir actuel est comme un œuf entre ses mains. Le moindre faux pas risque de faire tomber l’œuf et gare à lui, le danger est là.
Il ne faut pas qu’il écoute les oiseaux de mauvais augure qui ne vivent que dans le monde d’Epicure et de Bacchus.
Ils sont loin des réalités quotidiennes que vivent les citoyens lambda.
Cette initiative imprudente de révision constitutionnelle démontre à suffisance l’échec patent du régime actuel. On se pose la question de l’opportunité de cette initiative au moment où la crise sociale, la crise sécuritaire et la crise politique frappent de plein fouet le pays. Mais l’espoir n’est pas totalement perdu à cause du premier Ministre actuel qui est d’une grande sagesse.
J’ose espérer qu’avec son courage et son leadership, il parviendra à calmer le jeu en ramenant à la raison. Les extrémistes de la majorité présidentielle. La mission de stabilisation qu’il a entreprit avec tous les signataires de l’accord pour la paix issu du processus d’Alger serait un catalyseur pour ramener le calme au sein du gouvernement.
Tout l’espoir du peuple Malien repose sur lui pour créer une union sacrée autour des priorités du moment qui ont pour nom : sécurité, paix, autosuffisance alimentaire, retour des réfugiés, désarmement, réinsertion et retour de l’administration dans les régions du Nord et du centre
Yacouba COULIBALY
Administrateur des Postes à la Retraite
Kalaban-Coura – Bamako