Alors que l’armée fait de gros efforts depuis quelques mois pour dissuader et anéantir les forces du mal sur l’ensemble du territoire national, les intimidations et les sabotages se font toujours sentir dans plusieurs localités du pays. Ces derniers jours, les cercles de Koro et de Bankass sont sous des fortes menaces dues à des attaques perpétrées par endroits et l’absence remarquée par moments des forces armées maliennes dans ces différentes localités.
Juste après le revers de Mourrah, les groupes armés terroristes se sont déchaînés et multiplient les violences. Après les trois attaques simultanément perpétrées contre le camp militaire de Sévaré et celles de Bapho et de Niono le 24 avril 2022, ces assaillants continuent de menacer les populations avec parfois des dégâts matériels. C’est le cas notamment dans les cercles de Koro et de Bankass depuis quelques semaines.
Le 3 mai 2022, des hommes armés ont brûlé la direction de l’école fondamentale du village de Omo dans la commune de Bondo. Certes, aucune perte en vie humaine n’a été enregistrée, mais aujourd’hui, la panique est toujours là. Selon nos sources, au même moment, un magasin de World Vision a été éventré et tout son contenu emporté par des assaillants à Madougou, toujours dans le cercle de Koro.
Dans le cercle de Bankass, selon certains témoignages locaux, les violences sont devenues quasi quotidiennes. Le 27 avril 2022, les habitants de la ville de Bankass ont même manifesté leur ras-le-bol à travers des blocages de routes. En général, ces populations réclament la présence de l’armée sur place pour les sécuriser, ainsi que leurs biens. Adaman Diongo, président du collectif des Associations des jeunes du Pays Dogon (CAJPD), et ressortissants du cercle de Bankass, précise qu’il y a eu plusieurs attaques dans la localité de Parou et Songobia situés dans le même cercle. « Il y a eu quatre attaques dont la plus grave a été celle dans laquelle l’armée a perdu cinq éléments. Aussi, il y a eu une attaque au cours de laquelle un car et ses passagers ont été enlevés. Ensuite, un véhicule de marque 207 a été enlevé dans la même zone avec le chauffeur et son apprenti. La quatrième fois, c’était une tentative d’enlèvement d’une citerne. Heureusement, elle a été récupérée avec beaucoup de chance parce qu’elle s’est embourbée au cours de la route où les assaillants ont été obligés de l’abandonner », a-t-il expliqué.
Selon Diongo, l’armée se fait de plus en plus rare dans ces zones alors que les terroristes eux, intensifient leurs présences. « Après l’intervention de l’armée à Mourrah, la situation s’est pratiquement dégradée au pays dogon. Nous avons aujourd’hui l’impression que les djihadistes veulent se venger du revers subit à Mourrah. Les groupes armés se montrent très actifs dans cette zone. Ils ont même demandé ou exigé à des familles de fournir des bras valides pour renforcer leur rang. Au même moment, les actions de l’armée ont été très réduites dans ces localités, notamment dans les quatre cercles (Koro, Bankass, Bandiagara et Douentza) où la menace de l’insécurité a souvent fait beaucoup de dégâts », souligne-t-il.
Ainsi, l’armée est fortement sollicitée pour sécuriser ces localités, surtout à l’approche de cette période hivernale afin de permettre aux populations de cultiver leurs champs, sans quoi, il y a encore un grand risque d’aggraver l’insécurité alimentaire déjà accentuée dans ces zones concernées.
Amadou Kodio
Source: Ziré