Ce 10 décembre 2015 restera une date mémorable pour les habitants de la commune rurale de Konna. Ce jour, en effet, l’ONG ODI-Sahel et ses partenaires ont inauguré une unité de prise en charge holistique des femmes et filles, victimes des violences basées sur le genre, suite au conflit armé qu’à vécu notre pays en 2012 et 2013.
La cérémonie d’inauguration de l’infrastructure était présidée par le gouverneur de la Région de Mopti, Kaman Kané. Elle s’est déroulée en présence du conseiller technique du ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la famille, Boubou Gouro Diall, du président du Conseil régional de Mopti, Macky Cissé, et de son homologue du Conseil de cercle, Moussa A. Cissé, de Mme Coumba Bah, chargée à la communication à ONU-Femmes, du préfet de Mopti, Napory Bagayoko.
L’infrastructure a coûté 23 millions de Fcfa financés par ONU-Femmes avec l’appui des Pays-Bas et de l’Espagne et exécutés par l’ONG ODI-Sahel. Sa réalisation s’inscrit dans la dynamique de consolidation des acquis du projet dénommé « Projet d’appui à la lutte contre les violences basées sur le genre et la prostitution, du fait du conflit armé dans la commune de Konna Phase II ».
L’unité de prise en charge est composée d’une salle d’accueil conviviale, d’une salle de consultation médicale, d’une autre de consultation psycho-sociale, deux salles d’observation et d’hébergement l’une pour femmes et l’autre pour enfants. Une salle de réunion, un magasin et des toilettes complètent le dispositif.
A la cérémonie, d’inauguration, le 1er adjoint au maire de Konna, Demba Thiamoga, en souhaitant la bienvenue aux invités a salué l’érection dans la commune de cette infrastructure, première du genre au Mali en faveur des femmes et des filles.
La directrice de programmes de l’ONG ODI-Sahel, Mme Diarra Tata Touré, a indiqué que l’implantation de cette unité de prise en charge holistique est une réponse logique à la crise sécuritaire que la commune de Konna a vécue, au cours de laquelle les femmes et les filles ont été victimes d’exactions. En effet, certaines ont été violées, d’autres lapidées ou séquestrées. Ces violences traumatisantes peuvent laisser des traces psychologiques durables.
Selon Coumba Bah, la représente d’ONU-Femmes, les actes de violence basée sur le genre affectent une femme sur trois dans le monde et le cas du Mali a été exacerbé par la crise sécuritaire. La réparation et la justice pour toutes les victimes de la violence est un droit fondamental et ONU Femmes s’emploie pour un monde où aucune fille, aucune femme, n’aura à subir un acte de violence à cause de sa féminité et de sa vulnérabilité. Elle a remercié l’ONG ODI-Sahel qui n’a ménagé aucun effort avec l’appui des autorités régionales pour l’aboutissement de ce centre qui « donnera un peu d’espoir à toutes les martyres et pavera la voie vers la réparation et la justice pour les victimes de la violence basée sur le genre ».
Les bénéficiaires ont, par la voix de Mme Touré Aïssata Dia, exprimé leur gratitude envers les donateurs et leur engagement à faire jouer pleinement son rôle à l’infrastructure. Elle a sollicité d’ONU-Femmes et de l’ensemble des partenaires, une assistance pour la construction d’une enceinte de clôture pour l’unité, son alimentation en eau potable et son électrification.
En coupant le ruban symbolique marquant l’inauguration de l’unité, le chef de l’exécutif régional, Kaman Kané, a remercié tous ceux qui ont concouru à la réalisation de cette infrastructure qui, selon lui, apportera une réponse significative aux besoins prioritaires des victimes de VBG. Le gouverneur a par la même occasion exhorté les autorités communales et les associations féminines à prendre soin de l’infrastructure afin qu’elle soit pérenne et demeure un moyen de bannir la VBG sous toutes ses formes.
D. COULIBALY
AMAP-Mopti
Source: Essor