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Kolokani : Trois villages tournent dos à la défécation à l’air libre

A travers l’Assainissement Total Piloté par les Communautés (ATPC Plus) l’ONG Water Aïd s’est engagée à lutter contre la défécation à l’air libre, une pratique qui est à la base de graves problèmes de santé liés à l’hygiène et à l’assainissement. La phase finale du processus ATPC Plus (la certification) a motivé une mission qui s’est rendue du 1er au 3 février 2017 au plus près des communautés. Pour être certifiés, quatre villages de la commune de Kolokani étaient sur la liste: Tao Malifara, Falibougou, N’Galafougou et Tongoi.

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Grace à leurs efforts, trois villages de la commune de Kolokani. Il s’agit de Tao Malifara, Falibougou et N’Galafougou, qui ont été officiellement déclarés FéDAL (fin de la défécation à l’air libre). Cela fait suite à une mission d’évaluation qui s’est rendue à Kolokani, du 1er au 3 février 2017. Cette mission conduite par Siaka Kanté, le 1er adjoint au préfet de Kolokani, était composée de plusieurs personnes, notamment Youssouf Bathily (3è maire de la commune), Dramane Sangaré (DRACPN Koulokoro), Seydou Konaré (agent de mise en œuvre du projet ATPC à Kolokani). Water Aid participe à la mission à travers deux représentants : Moussa Alou Traoré (chargé de droits, équité et inclusion) et Mamadou Lamine Diarra (chargé de recherches et documentation). La certification de ces trois villages, sur quatre préalablement retenus, est l’aboutissement d’un processus en cours depuis 8 mois dans la localité.

A Kolokani, certaines Ong avaient déjà mené des activités dans le cadre de l’ATPC. Mais au regard de la persistance de certains mauvais comportements dont la défécation à l’air libre, Water Aid a décidé d’apporter sa touche en lançant, de son coté, le projet ATPC Plus, qui a le mérite de prendre, en charge, certains aspects qui n’étaient pas intégrés par les premiers intervenants. Parmi les innovations apportées par Water Aid figurela levée des barrières financières. Jusque là cette question était exclue de l’ATPC, tout comme l’implication des personnes en situation de handicap. C’est donc à travers ce projet, ATPC Plus, que l’Ong Britannique a décidé de prendre l’’initiatives d’un certain nombre d’interventions dont la finalité est de contribuer à l’amélioration des conditions d’accès des groupes vulnérables à des systèmes d’assainissement améliorés, en rendant les différentes phases et processus de l’ATPC Plus, accessible à tous.

Au tout début de l’initiative, un certains nombre de villages avaient été préalablement déclenchés, en vue de faciliter la mise en œuvre du projet. Au mois de janvier dernier, l’ensemble de ces villages (déclenchés) ont été évalués par une équipe de mise en œuvre et Water Aid. L’objectif visé était de voir, d’une part, leur état d’évolution dans le processus et signaler, d’autre part, les points en retard avant le jour fixé pour la certification de ceux qui auront été évalués certifiables. C’est cette phase finale du processus (la certification) qui a motivé cette mission qui vient de séjourner à Kolokani. Pour la certification, quatre villages étaient sur la liste : Tao Malifara, Falibougou, N’Galafougou et Tongoï.

A l’entrée de Falibougou, premier village certifié, ce qui frappe de prime à bord c’est surtout la propreté du village ; un village où il est désormais rare de trouver, au  sol, des crottes d’ânes ou de la bouse de vaches. Grace à une stricte application des informations reçues dans le cadre de l’initiative ATPC, la défécation à l’aire libre, est devenue une pratique bannie dans ce village où chaque ménage  s’est aujourd’hui doté au moins d’une latrine et d’un puisard pour empêcher l’écoulement des eaux usées sources de prolifération des moustiques.

Ce sont là des constats que les membres de la délégation ont fait par eux-mêmes, en débutant leur évaluation par une visite des habitations. Lors d’une cérémonie qui a mobilisé tout le village (femmes, jeunes, enfants et vieux) le représentant de la Direction régionale de l’assainissement et du contrôle des pollutions et nuisances, a déclaré FeDAL le village de Falibougou. Une nouvelle qui a été accueillie avec une liesse populaire par tout le village.

Ensuite, selon la procédure qui était prévue, le président des jeunes du village et la présidente des femmes, ont apposé leurs signatures au bas d’un document à travers lequel ils prennent l’engagement de continuer avec les bonnes pratique d’hygiène, notamment l’utilisation des latrines bien fermées, le lavage des mains au savon, la construction de puisards, le balayage régulier du village. Après cette formalité, l’acte de certification a été remis, dans une grande solennité, au patriarche du village qui l’exhiba très haut afin qu’il soit bien visible par chaque fille et fils du village ; une façon aussi de leur dire que ce mérite n’a pu être obtenue sans l’implication et l’engagement de chacun d’eux.

A Tao Malifara et N’Galagougou, également certifiés selon la même démarche, le préfet et le 3ème adjoint au maire de Kolokani, ont successivement pris la parole et félicité les habitants pour les résultats louables obtenus dans le cadre de ce projet. Ces autorités politiques et administratives ont, par la suite, exhorté les villages certifiés à redoubler d’efforts en évitant de retomber dans les mêmes pratiques, une chose qui peut, selon eux, perdre au village la reconnaissance qu’ils viennent de recevoir. Après la cérémonie de certification, chacun des villages a reçu sa plaque de certification ; une plaque qui est ensuite plantée à l’entrée et à la sorte du village. Quant à Tongoï, il n’a pu être certifié. Le village a très peu répondu aux critères, à savoir construire des latrines et des puisards, le balayage du village, l’abandon de la défécation à l’air libre…

Tirant la conclusion de cette mission de certification, le chargé de droits, équité et inclusion à Water Aid, Moussa Alou Traoré, n’a pas caché sa satisfaction. «On a vu de la mobilisation partout, avec des jeunes et des femmes pleinement engagés dans le processus. Nos constats sont donc positifs ; Parce que, pour nous, l’ATPC ne peut pas réussir sans la mobilisation de la population. On n’était venu pour la certification de quatre villages ; on a pu certifier trois, le dernier, Tongoi, qui a eu très peu de résultats,  n’a pas été certifié», a-t-il déclaré.

Oumar Diamoye

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