Violences, provocations et autres actions de défiance contre les forces armées maliennes : c’est le spectacle quotidien qui se déroule actuellement à Kidal, où règne un climat de terreur, dont les victimes sont les pauvres populations….
Le rapt, samedi dernier de quatre personnes (deux agents électoraux et deux élus) dans la zone de Tessalit est le prolongement de ce climat instauré à Kidal par les groupes terroristes du Mnla et du Haut conseil pour l’unité de l’Azaouad (Hcua).
Ces deux mouvements sont aujourd’hui à la base de toute la tension dans cette localité et les autres secteurs de la 8è région, à moins d’une semaine du 1er tour de la présidentielle. Malgré la libération annoncée, hier, des quatre otages, les enlèvements opérés par des inconnus (à Tessalit) confirme bien la présence dans cette zone d’individus qui, en réalité, ont toujours été en connivence avec les groupes terroristes et autres djihadistes. Les mêmes individus sèment actuellement des troubles à Kidal afin de transformer cette localité en zone de non droit, où ils auront toute la liberté de vaquer à leurs occupations favorites : trafic de drogue, d’armes et de produits…Ces terroristes et leurs commanditaires (à l’intérieur et à l’extérieur) n’ont aucun intérêt à ce que la paix et la quiétude s’instaurent dans cette localité.
Au moment où Kidal bascule dans la terreur et la violence, la communauté internationale, garante des accords de Ouaga, garde mystérieusement le silence sur les violations de ces accords.
Qu’en est-il du cantonnement des combattants des deux mouvements terroristes ? Et leur désarmement ? Rien de tout cela n’est fait à présent.
Au contraire. C’est l’armée malienne qui est étroitement surveillée. C’est l’armée malienne qui est cantonnée au camp n°1 de la ville. C’est encore l’armée malienne qui est soumise à des restrictions sur ses activités et ses mouvements.
Pendant ce temps, les autorités maliennes tentent de faire croire à l’opinion nationale que tout va bien à Kidal. Or, la réalité est toute autre : Kidal est assise sur une poudrière…
Et une explosion peut intervenir à tout moment. Excédés à cause des « brimades et exactions » perpétrées par le Mnla contre les populations, le mouvement arabe de l’Azaouad (MAA) hausse le ton et interpelle la Minusma (Mission intégrée des Nations-Unies pour la stabilisation du Mali). Les arabes dénoncent, en même temps, les violations de l’accord de Ouaga. Ils mettent en garde, et se disent prêts à agir.
C.H. Sylla
Source: L’Aube