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Kidal : IBK et ses mésalliances

Le Président Ibrahim Boubacar Keita donne de plus en plus l’impression de perdre sa boussole dans le traitement du dossier Kidal, hypothéquant encore un peu plus l’intégrité du territoire national. En effet, depuis la signature de l’accord préliminaire de Ouagadougou, aucun progrès notable n’a été enregistré sur Kidal., Paris conditionne toujours strictement tout déploiement malien  à la réalisation d’un accord politique définitif groupes armés  et gouvernement malien.

 

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Comment peut – on comprendre un tel échec d’IBK ?  L’homme est- il réellement en capacité de résoudre les équations posées ? Paris est a – t- il un agenda propre dans ce flou stratégique ?

 

Les raisons d’un échec

La plupart des observateurs  et  diplomates pointent  du doigt un manque de vision doublé d’un mode d’action lacunaire, côté gouvernement,  et déplorent la persistance des préjugés inféconds et des simplifications abusives.

 

 

Elle est trop manifeste pour s’y attarder. Les péripéties irréfléchies et les louvoiements entre Paris, Alger et Rabat se paient cash en tout état de cause et l’exécutif malien en fait aujourd’hui les frais

 

 

Cette conclusion résulte de l’analyse d’un certain nombre d’actes et d’orientations pris par le nouveau gouvernement d’où il ressort clairement que le Gouvernement éprouve de graves difficultés à identifier les différents intervenants et acteurs et qu’il ne dispose d’aucun agenda de règlement. On peut citer, sans être exhaustif, par exemple l’emphase exceptionnelle accordée par le gouvernement aux relations diplomatiques avec le Maroc jusqu’à la visite effectuée ces derniers par le Président IBK en Algérie, alors même que le royaume chérifien n’a que très peu d’influence sur les forces en présence au nord du Mali.

 

 

Ces errements stratégiques, qui surviennent après tant d’autres commises par l’ex -Président ATT, auront finalement fait perdre beaucoup de temps à notre pays.

 

 

Préjugés surannés et simplifications abusives

Pendant très longtemps, le Président IBK a affiché sur l’irrédentisme touareg et les crises cycliques auxquelles il donne lieu des opinions qui relèvent plus de l’incantation que du fruit d’une analyse objective des données du problème. Ainsi, après la signature de l’accord d’Alger, il a hurlé à l’abandon de souveraineté, répétant à qui veut l’entendre, qu’une fois aux affaires, il veillerait à ce qu’il en soit autrement. A ses yeux, toute concession faite par l’Etat dans le cadre de négociations avec les groupes rebelles était nécessairement une marque de faiblesse.

 

 

Aujourd’hui, le désormais Président de la République IBK doit faire face à la question touarègue et aux revendications qui y sont liées ; il en découvre la grande complexité. Mais surtout, il se rend compte que les postures idéologiques ou politiciennes ne sont d’aucun secours et que le Mali n’a pas toutes les cartes en mains.

 

 

Le pathétique de la situation, c’est que le Président prend son bâton de pèlerin pour se rendre à Alger dont il découvre brusquement le rôle – clé dans tout processus de paix durable au nord Mali. Lui qui avait jeté tout son dévolu sur la France socialiste, présentée comme un allié sûr face à une Algérie fourbe, est obligé de se rendre à l’évidence : Hollande ne croit pas au règlement de la crise par le seul tour de passe – passe d’un règlement militaire et  l’occupation de Kidal par l’armée malienne.

 

 

Le chef de l’Etat français croit à un règlement politique pour une paix durable et se méfie comme de la peste des déclarations aux relents démagogiques de son homologue malien. Mais surtout son agenda pour la résolution de la crise du Nord est arrêté et ne souffre pas des imprécisions et de l’amateurisme qui affectent celui du gouvernement malien.

 

 

Un agenda français  au nord Mali ?

En intervenant au Nord du Mali en janvier 2013, la France avait à court terme pour objectif  de libérer d’abord le pays des mouvements jihadistes qui s’étaient joints au MNLA pour l’envahir, et de le stabiliser par la suite. La question posée par la présence du MNLA à Kidal et le statut final de la région n’étaient que des objectifs de moyen terme. Elle n’a pas changé de calendrier d’action depuis cette date parce qu’elle estime que le statut final de Kidal et le sort du MNLA font partie des éléments dont elle a une maîtrise suffisante. N’est-ce pas elle, la France, la véritable amie du MNLA, à travers laquelle elle est désormais partie prenante à toute discussion sur l’avenir du grand nord… malien ? C’est donc en toute logique que le Président Hollande, convaincu que le temps et le contexte international jouent en faveur de la reconnaissance d’un statut pour minorités ethniques  ayant vocation à vivre libres et dignes sur leurs propres  territoires, ne montre aucun empressement à contribuer à un règlement diligent de la question.

 

 

Contrairement à IBK, il n’a pas surfé sur les blessures infligées à son peuple par des jihadistes et ne s’est pas fait élire sur la promesse de restauration de l’intégrité de son pays sur une partie occupée par des forces irrédentistes. Il n’a par conséquent aucune pression à l’intérieur de son pays pour un règlement rapide dudit dossier.

 

 

In fine, la France ne serait pas fâchée d’un gel lui permettant de suivre sereinement une éventuelle catalysation de la chaudière malienne. C’est pourquoi, elle ne s’alarme pas outre mesure des soubresauts affectant les négociations en cours, sachant  que le temps long ne lui fera aucun préjudice.

 

 

Kissima GAKOU

 

SOURCE: Vitales Infos

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