Quatre personnes ont été tuées et 36 blessées samedi à Nairobi par un engin explosif dans un bus, a annoncé le chef de la police de la capitale kényane, Benson Kibue.
« Nous essayons d’établir si l’explosion a été causée par une grenade ou une bombe artisanale, nous voulons également établir si l’assaillant se trouvait dans le véhicule ou s’il a jeté son engin », a déclaré le responsable policier, lors d’un bref point de presse sur les lieux de l’attentat.
Le ministère de l’Intérieur avait initialement attribué l’explosion à une grenade lancée à l’intérieur du bus.
Selon des témoins, le bus de 32 places venait du quartier d’Eastleigh, peuplé en majorité de Somaliens ou de Kényans d’ethnie somalie, quand l’explosion s’est produite dans celui de Pangani, voisin d’Eastleigh.
Selon un photographe de l’AFP sur place, ne subsiste de l’arrière du bus qu’une partie du squelette métallique tordu, totalement éventré. Toutes les vitres du bus ont été soufflées et plusieurs voitures qui suivaient ont été touchées par l’explosion.
Ce photographe a vu un corps extrait d’une voiture située juste à droite du bus et très endommagée par le souffle de l’explosion, apparemment puissante.
« J’attendais de pouvoir traverser la rue, quand soudain j’ai entendu une forte explosion. Du métal et d’autres morceaux du véhicule ont volé un peu partout, des gens hurlaient », a raconté un témoin, Peterson Mwaura. »Les gens appelaient au secours, ils criaient ».
« Plusieurs véhicules se sont percutés immédiatement après l’explosion », a-t-il également expliqué, alors que plusieurs voitures et minibus endommagés étaient visibles derrière le bus.
Il s’agit de la quatrième attaque en cinq jours au Kenya, qui fêtait jeudi le cinquantenaire de son indépendance.
Vendredi soir, une personne avait été tuée et trois blessées par une double explosion, apparemment de bombes artisanales, sur un marché de la localité de Wajir, à une centaine de km de la frontière somalienne.
Mardi, dans le département de Garissa (nord-est), huit personnes, dont cinq policiers, avaient été tuées dans une embuscade, à une vingtaine de km de la frontière somalienne.
Jeudi, une grenade a été lancée – sans exploser – contre un minibus transportant des touristes à Mombasa, deuxième ville du pays, majoritairement musulmane comme le reste de la très touristique côte kényane.
Les attaques se sont multipliées au Kenya depuis que Nairobi a envoyé en octobre 2011 son armée dans le sud somalien pour y combattre les islamistes shebab.