La ville de Kati a repris sa sérénité après une chaude journée de lundi 30 septembre 2013. Après avoir été momentanément suspendue dans l’après-midi d’hier, l’accès à la ville est finalement libre. Une entrevue du ministre de la défense et des anciens combattants avec les autorités militaires de la ville mais aussi les soldats frondeurs, a permis de baisser la tension en attendant les premières mesures.
Si le nord du pays est entré en ébullition avec des attaques répétées contre l’armée nationale notamment à Tombouctou et Kidal, il n’en demeure pas moins que la situation à Kati a contraint le chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keïta, à finalement écourter son séjour en terre française.
Non contents des récentes promotions intervenues au sein de l’armée malienne, des dizaines de militaires ont provoqué un incident dans le camp de Kati, ex-base du Comité national de redressement de la démocratie et la restauration de l’État (Cnrdre). Les brefs tirs de sommation qui se sont produits au niveau du Poste de Commandement N°I du Camp Soundjata ont suffit à mettre ladite ville et la capitale malienne en état d’effervescence.
Cependant, lors de ce tirs, le colonel Mohamed El Habib Diallo fut blessé et séquestré durant des heures dans un lieu qui n’a toujours pas été dévoilé au public. Notons que le colonel Diallo fut secrétaire particulier du général Amadou Haya Sanogo au sein du Comité militaire de la reforme des forces de défense et de sécurité.
Les mutins, selon nos sources au sein de la hiérarchie militaire, sont des éléments proches du colonel Youssouf Traoré et du capitane Amadou Konaré, deux têtes de proue de la fronde au sein du même camp qui a conduit au coup d’Etat du 22 mars 2012.
Le colonel Traoré, le capitane Konaré et le général Sanogo sont-ils devenus des ennemis jurés ? En tout cas, les fidèles des deux premiers accusent le dernier de n’avoir pas bien défendu la cause des différentes tendances de l’ex-junte dans la sortie de crise notamment dans la répartition des grades. Si le colonel Diallo a essuyé des tirs, l’objectif des frondeurs était de demander des comptes à son mentor, en l’occurrence le général Amadou Haya Sanogo. Donné pour introuvable, une source militaire bien introduite reste catégorique. « Avec le dispositif sécuritaire qui entour le général Sanogo, les frondeurs ne peuvent pas l’atteindre », a-t-il dit. Selon ce commandant de l’armée malienne, Sanogo est bien chez lui, sous haute protection.
Seydou Coulibaly
Source: Afribone.com