Depuis son arrivée au département de l’Agriculture, avec le deuxième gouvernement du Premier ministre Modibo Kéita, Kassoum Dénon a entamé une longue visite de terrain dans le pays profond pour prendre la température réelle de la campagne agricole et de la progression des travaux d’aménagement des terres. La zone cotonnière, l’Office du Niger, la zone Office riz, les Moyens Bani, Sélingué, Manantali, la zone CMDT de Kita, Koulikoro, Banamba, Sirakorola, Kolokani, toutes ces zones ont été déjà visitées par le ministre de l’Agriculture, dont la prochaine étape est le région de Sikasso, de source proche du département.

Le dimanche 7 Août prenait fin une visite du ministre Kassoum Dénon, qui l’a conduit au cœur de l’Office du Niger ; cette mission a parcouru toute la zone, l’Office du riz à Ségou, et la Station de Recherche Agricole de ces zones. A la lumière de ce parcours, le ministre a pu certifier que « l’hivernage au Mali s’est véritablement installé. On a démarré dans les très bonnes conditions, parce que nous avons constaté que les quantités d’engrais prévues pour la campagne étaient déjà disponibles au niveau des producteurs ». La physionomie de la Campagne agricole  se présente bien. L’hivernage est entrain de se dérouler normalement sur l’ensemble du territoire, et à l’image des zones visitées, il s’est véritablement installé, a déclaré le ministre Kassoum Dénon, à la rédaction de Les Secrets Bancaires.

Au cours de cette campagne agricole, le ministre de l’Agriculture, Kassoum Denon mise sur une forte productivité, « parce que nous avons mis suffisamment d’intrants à la disposition des producteurs. Nous voudrons à la faveur de la bonne pluviométrie que ces intrants puissent être utilisés pour aller à l’augmentation des rendements de production. Nous voulons faire une agriculture moderne compétitive et durable, cela ne peut pas se faire sans une intensification de l’agriculture ».

Le président de la République a promis d’aménager 100 000 hectares. A la suite des visites à travers les zones agricoles, le ministre de l’Agriculture donne des assurances, que cet objectif peut être atteint, à travers les petits barrages d’irrigation de proximité (IPRO) qu’il est entrain de construire. « Nous allons construire 56 petits barrages pour aménager 2 700 hectares dans toutes les régions, et même dans le delta intérieur, parce que nous avons un Programme d’Irrigation de Proximité à ce niveau qui va couvrir l’ensemble des zones où on peut faire des retenues de l’eau », a indiqué le ministre (lire notre article Mission gouvernementale en P6).

Le département met tout en œuvre pour obtenir une bonne production agricole, pendant cette campagne. Rien n’est oublié jusqu’aux réseaux de distribution, les canaux d’irrigation également revisités par le ministre Kassoum Denon. Au niveau de l’Office du Niger, les entretiens des ouvrages qui constituent un autre défi, sont faits à un niveau satisfaisant. Pour les canaux primaires et les canaux secondaires, les entretiens se font en deux phases, avec le dragage qui suit.

Il y aura ensuite le curage des canaux. « On peut faire plus, mais ce qui est fait permet l’irrigation cette année, sans problème », rassure le ministre. Au niveau de l’office du Riz de Ségou également, les entretiens sont effectués avec satisfaction. Les arbustes nuisibles qui encombrent ces canaux restent une préoccupation en zone Office du Niger. Du temps qu’il était Directeur Général à l’Office du Niger, beaucoup d’efforts avaient été faits et continuent de l’être.

Si actuellement, des canaux sont moins envahis, de nouvelles adventices aquatiques, encore plus dangereuses que celles qui ont été nettoyées viennent d’être aperçues dans certains canaux. Le ministre a donné des instructions fermes pour qu’on commence à les extirper, parce que leur enracinement est profond et peut atteindre jusqu’à 2 mètres. Quelques unes de ces adventices nuisibles pour la culture du riz, ont été observées au niveau de Siango et Niono. Parce que si on ne s’y prend pas à temps, si elles arrivent à coloniser les canaux, ce serait très dommageable pour les champs. La persistance de ces plantes est due au fait que l’eau reste dans le canal permanemment. Or à l’origine, on aurait asséché les canaux pour faire l’entretien. Avec la double culture (de contre-saison) maintenant, les chercheurs sont mis à l’épreuve pour voir comment arriver à assécher certains canaux, pour lutter contre les plantes aquatiques.

Une autre question cruciale reste celle liée à l’engrais. Tirant les leçons de la campagne dernière, sur instruction du président de la République, lors du conseil supérieur de l’agriculture, le ministre Kassoum Denon a eu aussi comme mission d’assainir le secteur : non seulement au niveau de la qualité mais aussi celui de l’utilisation de ces intrants. « Nous avons pris des dispositions non seulement pour sélectionner les vrais fournisseurs d’engrais, mais aussi, nous sommes allés à la base pour mettre en place des brigades de suivi et de la mise de ces engrais au niveau des parcelles. A cette date, tous les engrais sont en place. Cependant, nous avons constaté juste en début du mois d’Août, des insuffisances à certaines zones, pour lesquelles, le président nous a instruit d’augmenter le quota d’achat des engrais jusqu’à 10 milliards de FCFA ». Une première tranche de 5 milliards de FCFA, a été engagée. Tous ces engrais ont été mis en place, indique le ministre, qui a ténu à ce que des commissions réceptions identifiées puissent être à l’origine et dresser les rapports. Sur le terrain des magasins témoins sont mis en place, et qui permettent suivre la question de cautions et de savoir comment tout cela se passe. « Je pense que nous serons à bout de ce problème d’intrants qui fait couler beaucoup d’encre », a souligné le ministre Kassoum Denon. En tout cas, la qualité de l’engrais, cette année est bonne, atteste le ministre de l’Agriculture.

A un moment donné, certaines insuffisances ont été constatées en termes de normes d’éléments fertilisants, contenus dans les sacs. Un appel d’offres a permis de mettre les laboratoires en concurrence, notamment l’IFDC aux Etats Unis et un laboratoire au niveau des Pays-Bas. Des échantillons qui ont été prélevés ont permis de voir qu’effectivement, dans certains engrais, la teneur des éléments fertilisants était faible. Cette lacune a été vite corrigée, et les mauvaises qualités ont été retirées, avec un avertissement pour le responsable qui a pris le risque se voir sanctionné et écarté du système d’approvisionnement. A partir de cet instant les choses semblent être sur la bonne voie.

« Nous pouvons dire que le coton se porte très bien aujourd’hui. Le coton est à 112% de réalisation, on peut compter sur un record cette année. On est à 698 000 hectares déjà ensemencés et le coton est bienvenu. L’état végétatif est très bon, les traitements sont en cours », a expliqué le ministre Kassoum Dénon.

Les quatre traitements dans les zones sont recommandés pour avoir la qualité de la fibre. La campagne agricole a été précédée d’une campagne de sensibilisation auprès des cotonculteurs, dans toute la zone CMDT région par région, zone agricole par zone agricole, cercle par cercle pour expliquer le bien fondé de la cotonculture.