Dans une interview exclusive accordée notre jeune confrère «Mali Tribune», l’honorable Karim Kéïta s’exprime, pour la première fois, sur l’affaire Birama Touré, notre confrère disparu depuis janvier 2016. Il rejette en bloc toute allégation visant à l’impliquer dans cette affaire et parle d’accusation infâme.

Cet entretien réalisé par le très professionnel Alexis Kalambry apporte assurément du nouveau dans cette affaire qui affecte les rapports entre pouvoir et presse au Mali. L’honorable Karim Kéïta a décidé de rompre le silence et, fait notable, affirme de ne même pas connaître la personne au sujet de la disparition de laquelle il est chargé accusé. ‘’Non, je ne connais pas Monsieur Touré. Je ne l’ai jamais rencontré par conséquent je n’ai eu et n’ai aucun rapport de quelque nature avec lui. Je ne vois pas comment il aurait pu me faire chanter ou autre !!! ‘’

‘’Non ! Je n’ai éliminé personne’’ dira en conséquence l’élu de la commune II du district de Bamako !

Répondant à la question du confrère « pourquoi avoir refusé de déférer à la convocation du juge à trois fois », il apporte quelques éclairages. « J’ai été, si mes souvenirs sont bons, convoqué une fois et non pas trois fois chez le juge. Cela remonte à il y a juste deux mois. Contrairement à ce que vous dites, je n’ai pas refusé de déférer. Bien au contraire, lorsque j’ai reçu la convocation j’ai décidé d’y répondre malgré mon statut, en disant que je n’ai rien à me reprocher. J’en ai avisé mon institution et mon conseil et pris les dispositions pour y répondre, un jeudi matin à 10h. Mais malheureusement entre temps la convocation s’est retrouvée sur tous les réseaux et j’ai été obligé de faire attention, car il y aurait du monde au rendez-vous, mais aussi vu le contexte, je me suis dit qu’il valait mieux être désormais prudent, car ce n’était plus une procédure normale. C’est pourquoi mon conseil a demandé à ce que la forme soit mise dans la convocation en tenant compte de mon statut et pour éviter tout malentendu», détaille l’honorable Karim Kéita.

Le Président de la Commission de défense et de la sécurité de l’Assemblée Nationale fait état dans cet entretien de son impatience d’être entendu dans cette affaire. « Aujourd’hui, je me demande qu’à être entendu pour que, plus jamais, mon nom ne soit associé à une disparition de personne humaine. J’ai du respect pour la personne humaine, et cette accusation infâme m’a atteint au plus profond de moi. Je ne souhaite pas à mon ennemi de ressentir ce que je ressens aujourd’hui face à cette affaire », précise-t-il.

A la question « pourquoi avez-vous fait muter les agents de la Sécurité d’Etat dont les noms sont cités par Adama Dramé du Sphinx dans l’affaire de la disparition du journaliste ? », l’honorable Karim Kéïta répond : « Rires. Que voulez vous que je réponde ? C’est une pure création de l’imagination fertile de M. Dramé qui me voue une haine viscérale, je ne sais pas pourquoi. Pourtant, j’ai l’âge de son fils. Mais le bon Dieu est Grand, omniscient et omnipotent. Je suis croyant. Il saura juger. Soyons sérieux….rires…C’est de la fiction tout ça. Mais je tiens à rappeler qu’étant président de la Commission défense de l’Assemblée, je n’ai aucun pouvoir de décision sur nos forces de défense et de sécurité encore moins un organisme tels que les services secrets».

 Le député élu en commune II s’inscrit en faux contre toute allégation faisant état de sa convocation par les familles fondatrices de Bamako. « Je n’ai jamais reçu de convocation ou sollicitation de qui que ce soit dans ma circonscription, encore moins les familles fondatrices pour lesquelles j’ai un profond respect », apporte-t-il.  

Pourquoi votre silence tout ce temps ? L’honorable Karim Kéïta lâche : « Tout simplement parce que je suis un homme politique et, donc, public. A cet effet, je suis habitué à entendre tellement de choses sur mon compte que je me suis dit : ‘’voilà tout simplement une autre invention émanant d’un journal, qui régulièrement, parle de moi !’’ A vrai dire, je n’ai pas jugé utile de m’exprimer sur une histoire cousue de fil blanc. Je ne pensais pas qu’ils pouvaient ainsi utiliser les réseaux sociaux et toute la machine à fabriquer des fakes new pour atteindre un objectif inavouable. Lénine disait que si l’on veut faire croire en un mensonge, il faut le répéter un million de fois, il deviendra vérité aux yeux des gens. C’est ce que Dramé met en œuvre ». Un autre son de cloche qui marque assurément un tournant dans cette affaire

Le challenger