L’épisode est pratiquement relégué aux tiroirs aux oubliettes alors qu’il est lourd de conséquence pour le devenir des droits et libertés au Mali. Le combattant le plus célèbre du Mali Koura, Issa Kaou Djim, a été mis hors d’état de nuire pour de bon et s’en est réduit, comme son mentor et beau-père, à un retour forcé à la mosquée après avoir tant battu le pavé contre le régime défunt. En cause, une énième atteinte flagrante à sa liberté de mouvement, qui s’est déroulé à l’aéroport de Sénou où le président de l’ACRT s’est heurté à un refus catégorique de quitter le pays. Aucune explication ou argument juridique ne lui a été fourni en dehors du seul pouvoir discrétionnaire qu’ont les autorités de restreindre ou d’agréer l’expression des libertés selon leurs humeurs. Mais la plus grande aberration c’est lorsque ces transgressions sont perpétrées sans qu’aucune voix contestataire ne manifeste une quelconque solidarité envers la victime. Celle-ci aurait pu provenir du Cadre d’échanges des partis et regroupements de partis politiques qui est étrangement demeurée muette, pas plus que les nombreuses organisations de défense des droits de l’homme n’ont exprimé une indignation face au règne d’abus qui affecte de plus en plus le quotidien des acteurs politiques.
Le CNT en mode strict minimum
La session extraordinaire du CNT a vécu. Ouverte tambour battant au regard des enjeux, elle s’est aussitôt refermée car les législateurs de Transition se sont contentés d’assurer le strict minimum. Leur délibération n’a finalement concerné aucun autre texte en dehors de la relecture de la Charte dont la consistance réside dans prolongation de la Transition aux fins de conjurer le risque d’un vide institutionnel. La session extraordinaire était pourtant partie pour un labeur parlementaire plus consistant, incluant notamment beaucoup d’autres matières comme la loi sur la police territoriale reléguée aux calendes, selon toute vraisemblance. Ça n’est pas le seul projet de loi abandonné en plein envol de la session extraordinaire. Les portes de l’hémicycle se sont refermées sans connaître d’une panoplie d’autres textes, visiblement parce qu’elles n’avaient été ouvertes que pour sauver les institutions du vide qui risquait de rattraper la Transition. Autant dire que les législateurs n’ont été convoqués à siéger que pour cette cause et que les membres du CNT n’ont été grassement rémunérés que pour la besogne.
Grande amertume au Nord après les Français
À peine quelques semaines après l’annonce du départ de Barkhane et les langues commencent à se délier sur les implications de la nouvelle donne. Des regrets s’expriment pour l’heure en termes de crainte d’enlisement d’une situation sécuritaire toujours incertaine et fragile, en dépit de la montée en puissance de l’armée nationale. Mais, par-delà les hypothèses, les conséquences socio-économiques sont quant à elles bien réelles. Et pour cause : le départ de Barkhane, selon des sources concordantes, entraîne des conséquences socio-économiques déjà durement ressentis à Tombouctou par exemple, sous la forme de pertes massives d’emplois du côté de la jeunesse.
Le même phénomène devrait logiquement se répandre à Gao où les forces françaises ont décidé d’abandonner les lieux. Il s’y ajoute, rapportent nos témoignages, que leur présence un peu partout faisait figure de levier significatif de l’activité l’économique locale partout où ils ont séjourné.
Rassemblées par la Rédaction
Source : Le Témoin