- Le projet de révision constitutionnelle, bien que lancé depuis mai 2016, suscite ce matin la polémique dans les journaux, à l’occasion de son passage devant les députés à l’Assemblée nationale du Mali, ce samedi. Le Prétoire titre : « Révision constitutionnelle : Le processus véritablement enclenché» ; pour Le Combat le projet de révision de la Constitution de 1992 mène « Vers un Parlement bicaméral au Mali » tandis que L’Observatoire estime que ce sera « Pour relever des défis majeurs ». Si Le Républicain évoque « Une réforme constitutionnelle qui intrigue les Maliens », Info Matin est dans une dynamique plus pédagogique en tentant d’expliquer «Ce qui change ».
- Évoquant le projet de réforme de la Constitution de février 1992, Le Prétoire estime qu’«Ibrahim Boubacar Keita vient de poser un pas (sic) majeur dans le processus de révision » et annonce « Un léger bouleversement de l’ordre institutionnel ». Pour le journal, les raisons de cette réforme résident dans la fragilité des institutions de la République inscrites dans la Constitution du 25 février 1992 » des « insuffisances » que le Président IBK voudrait corriger « pour renforcer les institutions de la Républiques et bâtir un système démocratique au service de la construction nationale », poursuit le Bihebdomadaire.
- Le Combat qui rappelle « que l’initiative de cette révision de la Constitution ne date pas d’aujourd’hui », soutient que c’est « la crise sécuritaire et institutionnelle » que le Mali a connue qui a « montré l’évidence de la nécessité d’une révision constitutionnelle ». Le journal explique que la nouvelle Constitution qui sera soumise au vote des Malien « fait référence dans son préambule à la Charte de Kuru kan Fuga ou Charte du Mandé adopté en 1236 pour valoriser le patrimoine culturel et historique du Mali » et « prend en compte les clauses de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation nationale issu du processus d’Alger ».
- L’Observatoire, pour sa part, estime que le but du projet de révision « est de prendre en compte les réalités sociopolitiques du pays et de corriger les vides juridiques requis pour l’encrage d’une démocratie moderne ».
- Info Matin, dans un exposé explicatif, annonce que « Le projet de loi proclame la volonté du peuple malien de préserver et de renforcer les acquis démocratiques de la Révolution du 26 mars 1991, les principes intangibles de l’intégrité territoriale, de la souveraineté nationale, de la forme républicaine et de la laïcité de l’État ». L’une des nouveautés de la nouvelle Constitution est « la suppression de la Haute cour de justice en tant qu’institution de la République (même si) elle demeure compétente pour juger le Président de la République et les ministres mis en accusation devant elle par le Parlement pour haute trahison ou crimes ou délits commis dans l’exercice de leurs fonctions». Ensuite le quotidien annonce « l’ordre de prééminence des Institutions de la République : le Président de la République ; le Gouvernement ; l’Assemblée nationale ; le Sénat ; la Cour constitutionnelle ; la Cour suprême ; la Cour des comptes ; le Conseil économique, social, social et environnemental ».
- Le Républicain soutient de son côté que « Cette réforme constitutionnelle suscite des réserves, et intrigue les Maliens, quant à son objet et au timing ». Le quotidien estime qu’il s’agit d’«une nouvelle forme d’agression physique à la loi fondamentale » dans la mesure où la Constitution de février 1992 dispose : « Aucune procédure de révision ne peut être engagée ou poursuivie lorsqu’il est porté atteinte à l’intégrité du territoire », ce qui, selon le journal est le cas car, écrit-il, « la souveraineté de l’État malien n’est que factice dans de nombreuses localités du nord et du centre du Mali ».
- La nomination des membres de l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite est le second élément de la revue de ce lundi. Si certains journaux se demandent si l’Office pourra travailler en toute liberté, la plupart d’entre eux se félicitent de sa mise en place. C’est le cas de 22 Septembre qui annonce un « IBK aux trousses des fonctionnaires, ministres et élus véreux», d’autant plus que pour le journal il s’agirait d’«une structure indépendante qui devra lutter efficacement contre la corruption ». Le journal renchérit en écrivant que « Cette décision est la traduction concrète de la volonté du président Ibrahim Boubacar Kéita d’asseoir et de consolider la transparence dans la vie publique et de renforcer la lutte contre la corruption » car, ajoute le journal, « la nomination des membres de l’office marque le démarrage de la déclaration de patrimoine à l’égard de tous les assujettis ».
- Nouvel Horizon qui annonce que « Le Magistrat Mouminou (sic) Guindo prend la tête de l’Office Central » de lutte contre l’enrichissement illicite, ajoute que la structure « a pour mission, entre autres, : d’améliorer la coopération et la concertation des autorités nationales chargées de la lutte contre l’enrichissement illicite ; d’exploiter les déclarations de biens déposés par le fonctionnaires qui y sont assujettis ; de réaliser des études périodiques sur l’évolution des techniques utilisées aux fins d’enrichissement illicite ; de recevoir les dénonciations formulées par les citoyens pour des faits d’enrichissement illicite ; de dénoncer à la justice les faits d’enrichissement illicite » etc.
- Le Soir de Bamako annonce la liste des 12 membres qui composent l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite : ce sont
- Moumini Guindo, Président
- Djibril KANE
- Mme BAGAYOKO Fanta CAMARA dite Diouka
- Oumar Wagué
- Ibrahim Abdoulaye MAIGA
- Modibo TOLO
- Mme SIDIBE Fatoumata CISSE
- Yéro DIALLO
- Ali AWAISSOUN
- Djibril SOGOBA
- Amadou MALLET
- Oumar TRAORE
- C’est de façon unanime que la presse malienne rend hommage au Général Kafougouna Koné, décédé au début du week-end dernier. « Mort d’un Général et deuil d’un peuple !» s’exclame Le Sursaut » ; « Le Mali perd un officier de grande valeur », écrit L’Essor. Pour tempérer la douleur de tous ceux qui souffrent de cette disparition, Info Matin écrit d’un ton spartiate : « Un Général ne meurt pas, mais il part ».
Le quotidien national L’Essor, témoignant de la solidarité et de la reconnaissance nationales, écrit : « Chaque fois qu’un vaillant fils du pays meurt, les Maliens de tous bords politiques et religieux se réunissent pour lui rendre un dernier hommage ». Le quotidien national aurait pu y ajouter aussi toute cette foule d’anonymes venus saluer la mémoire d’un homme au cœur de l’action pour le Mali depuis la Transition en 1991, un fidèle compagnon d’ATT.
- Info Matin se fait l’écho des propos du Président IBK tels qu’écrits dans le livre de condoléances : « Brave parmi des braves ! Général Kafougouna KONÉ, vous avez mérité qu’en ce jour, nous venions au nom de la république, vous rendre le dernier et solennel hommage du mérite de la république, reconnu par la patrie malienne ! Dors en paix vaillant guerrier de Sikasso, honneur de la Patrie ». L’hommage militaire viendra du Grand Chancelier des ordres nationaux, le Général de Brigade Amadou Sagafourou Guèye, que cite le journal en ces termes : « Oui, l’enfant de Fourou, la mémoire de ce militaire sanglé dans sa tenue de combat, torse bombé dans l’impeccable salut militaire, restera à jamais gravée dans l’esprit de vos compatriotes ». Yémushara, Général !