La crise de 2012 que notre pays a connue a été caractérisée par la violation des droits de l’homme au nord du Mali par les rebelles et leurs alliés et au sud par les militaires putschistes. Avec le retour timide à la normalité et la signature d’un prochain accord de paix, le besoin de justice s’impose.
C’est dans ce cadre qu’une enquête a été conduite par l’association de barreau américain ABA ROLI. Cette enquête vise à proposer au Mali les stratégies d’une justice transitionnelle. Le rapport de cette enquête a été présenté aux hommes de médias au cours d’une conférence, le vendredi dernier, à la maison de la presse.
A l’entame de sa conférence, Olivier Kambala Wa Kambala de l’association ABA ROLI a déclaré que son organisation travaille avec le gouvernement et la société civile malienne pour renforcer leur capacité dans la mise en œuvre d’une justice transitionnelle pour une sortie de crise définitive. Pour cela, dira-t-il, l’association de barreau américain a focalisé ses efforts sur la formation des espaces de travail au niveau national et communautaire pour faciliter l’émergence d’une stratégie de justice transitionnelle.
Celle-ci englobe, selon lui, l’éventail complet des divers processus et mécanismes mis en œuvre par une société pour tenter de faire face à des exactions massives commises dans le passé en vue d’établir les responsabilités, rendre la justice et permettre une réconciliation véritable. Peuvent figurer au nombre de ces processus, des mécanismes judiciaires non judiciaires, avec une intervention plus ou moins importante de la communauté internationale et des poursuites engagées contre des individus, des indemnisations, des enquêtes visant à établir la vérité etc.
Pour le conférencier, les observations et analyses faites tout au long de ce travail nécessitent une stratégie de justice transitionnelle. Olivier Kambala Wa Kambala a dit que cette justice reste méconnue au Mali. C’est pour cette raison que son organisation travaille à aider le Mali à mettre en place ce processus qui consiste à trouver la vérité, faire la justice, réparer les préjudices commis à l’endroit des victimes et garantir que cela ne se répète plus jamais.
Ces mesures édictées dans le rapport vont permettre à l’Etat de se prononcer sur sa propre politique de réconciliation nationale après les accords d’Alger. Moussa SIDIBE
Source: L’Indépendant
