Après le procureur du pôle spécialisé de lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière, c’était au tour du président du Comité national de coordination de la lutte contre la traite des personnes et les pratiques assimilées d’éclairer l’opinion publique sur la situation actuelle de son comité. C’était à la faveur d’une conférence de presse dans les locaux du département de la Justice.
Avant de se prêter aux questions des journalistes, Boubacar Touré a d’abord planté le décor en déclarant que «le Comité est désormais effectif, efficace et en parfaite harmonie avec les normes énoncées dans Convention des Nations unies contre la criminalité organisée ». Et de rappeler que le Mali fait partie des nations ayant ratifié la convention adoptée en 2000 par les Nations Unies contre la criminalité organisée ainsi que ces deux protocoles additionnels notamment le protocole additionnel à la convention des Nations unies contre la criminalité organisée visant à prévenir, punir et réprimer la criminalité organisée contre les personnes, en particulier les femmes et des enfants, puis le protocole additionnel à la à la convention des Nations-unies contre la criminalité organisée et le trafic illicite des migrants. Le Mali, pour respecter ses engagements, a créé un comité et voté une loi afin d’apporter une réponse adéquate à ce crime. Cependant, a-t-il déploré, l’application de cette loi pose se heurte à des obstacles car les acteurs de la chaine pénale (magistrats, police judiciaire et les inspecteurs des travailleurs sociaux) disent ne pas connaitre son existence. M. Touré se réjouit, en revanche, qu’aujourd’hui le Comité national de coordination de la lutte contre la traite des personnes et les pratiques assimilées soit malgré tout effectif et en parfaite harmonie avec les normes énoncées dans les deux protocoles ci-dessus. Et c’est par la sensibilisation, le renforcement des capacités et les plaidoyers que les choses ont bougé sans immixtion dans les affaires judiciaires et enfreinte à la séparation des pouvoirs. San donner de bilan précis, M. Touré a signalé que des cas de présumés coupables de traite contre la traite des personnes sont actuellement connus des juridictions compétentes.
Pour ce qui concerne la migration, le président du Comité a relevé que le rôle de sa structure n’est pas de lutter contre la migration irrégulière, mais le trafic illicite des migrants et qu’elle n’est pas opérationnelle comme les acteurs de la chaine pénale. Il a en profité pour dénoncer la mendicité créée par les faux marabouts qui s’enrichissent sur la sueur des enfants mineurs.
A signaler que selon l’Article 3 du Protocole visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, « l’expression “traite des personnes” désigne le recrutement, le transport, le transfert, l’hébergement ou l’accueil de personnes, par la menace de recours ou le recours à la force ou à d’autres formes de contrainte, par enlèvement, fraude, tromperie, abus d’autorité ou d’une situation de vulnérabilité, ou par l’offre ou l’acceptation de paiements ou d’avantages pour obtenir le consentement d’une personne ayant autorité sur une autre aux fins d’exploitation. L’exploitation comprend, au minimum, l’exploitation de la prostitution d’autrui ou d’autres formes d’exploitation sexuelle, le travail ou les services forcés, l’esclavage ou les pratiques analogues à l’esclavage, la servitude ou le prélèvement d’organes »..
Chaque année des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants sont victimes de ces pratiques dans leur pays ou à l’étranger et sont exploitées par contrainte, duperie ou la force, a mentionné Boubacar Touré pour expliquer l’ampleur du phénomène.
Amidou Keïta
Source: Le Témoin