Après plus de quatre mois de détention, onze leaders politiques maliens, arrêtés le 20 juin 2024, sont toujours privés de liberté. Le mardi 12 novembre 2024, ils ont comparu devant la cour d’appel de Bamako, dans l’espoir d’obtenir une libération provisoire. Cependant, la cour a rejeté leur demande, prolongeant leur séjour en détention et confirmant leur retour en prison. Ces personnalités, issues de divers partis politiques et regroupements, avaient été arrêtées lors d’une réunion privée au domicile de Moustapha Dicko, ancien ministre et vice-président de l’ADEMA-PASJ, sous les chefs d’accusation de « tentative d’atteinte à la sûreté de l’État » et « opposition à l’exercice de l’autorité légitime ».
Les Parties signataires de la Déclaration du 31 mars 2024, qui militent depuis leur arrestation pour leur libération, afin de favoriser un climat politique plus apaisé au Mali multiplient les sorties. « Nous déplorons la gestion lente de ce dossier dont le dénouement heureux pourrait participer à la décrispation et à l’apaisement du climat politique, ainsi qu’à la réconciliation et à la stabilité du pays », a déclaré la coalition politique dans un communiqué, tout en renouvelant son appel aux autorités de transition pour la libération des détenus.
Mobilisation politique
La coalition, qui regroupe plusieurs partis et organisations politiques, avait initialement suspendu ses manifestations pour privilégier la voie de la médiation. Des personnalités religieuses et des membres de la société civile ont également tenté d’intervenir pour un dénouement pacifique. Cependant, devant l’échec des négociations, les leaders de la coalition ont repris leurs actions publiques pour exiger la libération de leurs camarades. Depuis le 21 octobre, une campagne de soutien a été relancée sur les réseaux sociaux, où des messages comme « Libérez nos leaders politiques, un jour de plus c’est trop » circulent largement, rappelant que les détenus sont incarcérés depuis plus de 130 jours.
Le 28 octobre dernier, des membres de la coalition ont observé une pause symbolique de trois minutes dans leurs sièges pour manifester leur solidarité avec les détenus et rappeler leur revendication pour une libération immédiate. « Nos camarades ont été arrêtés et sont injustement détenus depuis plus de quatre mois. Cet acte pacifique est une marque de solidarité et une demande pour qu’ils soient libérés sans condition afin de retrouver leurs familles », a affirmé Bréhima Sidibé, un des responsables de la coalition.
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Appels à une libération pour apaiser les tensions
Les Parties signataires de la Déclaration du 31 mars 2024 insistent également sur la libération d’autres détenus politiques, tels que Ras Bath, Mme Sidibé Rose Vie chère, Etienne Fakaba Sissoko, et Clément Dembélé, entre autres. « Nous en appelons aux Autorités de la Transition, pour libérer, dans les meilleurs délais, les 11 hauts responsables politiques, et au-delà, tous les camarades détenus pour leurs opinions politiques », indique le communiqué. La coalition souligne que cette action favoriserait non seulement la réconciliation nationale, mais aussi le développement harmonieux du pays, tout en encourageant les autorités à privilégier le dialogue et à rétablir un climat politique inclusif.
Face à la situation actuelle, les signataires de la Déclaration du 31 mars se disent prêts à envisager d’autres actions légales pour sensibiliser l’opinion publique nationale et internationale. Ils ont réaffirmé leur attachement aux valeurs de la démocratie et de la République, soulignant leur détermination à défendre les acquis démocratiques face aux pratiques qu’ils qualifient de répressives et liberticides. « Les Parties signataires se tiennent mobilisées autour de ce noble combat pour la survie de la démocratie malienne et la sauvegarde des libertés dans notre pays », conclut le communiqué.
Madiassa Kaba Diakité
Source : Le Républicain