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Justice: ce qui fâche lesmagistrats

Pour un cahier de doléances, en 27 points, du Syndicat autonome de la magistrature (SAM), seulement 8 ont fait l’objet d’accord avec le Gouvernement, les 17 autres (1 point a été retiré) qui sont matière à désaccord sont exactement ceux qui sont les plus chers aux yeux du syndicat. Ce qui a rendu la grève inéluctable.

Cheick Mohamed Cherif Kone president SAM conference reunion

C’est ce qu’a expliqué le président du Comité directeur du SAM, Cheick Mohamed Chérif KONE, au cours d’une conférence de presse organisée avant-hier, après-midi, à la Maison de la presse. Le conférencier avait à ses côtés deux autres camarades, à savoir Dramane DIARRA, secrétaire aux relations extérieures ; Boya DEMBELE, 1er secrétaire aux revendications.
En campant le décor, M. KONE, au nom du SAM, a dénoncé la chasse aux sorcières, dont est victime un certain nombre de magistrats qui étaient, depuis longtemps inscrits sur une liste noire du régime turc.
Mais le plat de résistance était la grève de 72 heures entamée hier.
Le président du Comité directeur du SAM, à l’entame de ses propos, a mis en cause, non seulement le niveau, mais également la mauvaise foi des représentants du gouvernement aux négociations lesquels ont une idée floue de la séparation des pouvoirs et de l’indépendance de la justice. Pour lui, point de doute que lesdits représentants ont été les points faibles des négociations.
M. KONE justifie cette mauvaise foi par le désaccord sur le point portant renforcement des mesures de sécurité au domicile et au service des magistrats. Pour lui, au regard des risques qu’encourt le magistrat dans l’exercice de ses fonctions au quotidien, cela ne devrait pas faire l’objet de revendication. C’est une évidence. Mieux, cette protection, a-t-il rappelé, est prévue par les instruments internationaux ratifiés par le Mali.
Un autre exemple de mauvaise foi que cite M. KONE est le désaccord sur le point concernant la réparation des dommages matériels occasionnés aux magistrats lors des événements survenus dans la partie nord de notre pays. Le conférencier juge qu’un refus de dédommagement n’est pas de nature à encourager les fonctionnaires à servir dans les zones à risque.
En ce qui est du niveau des représentants gouvernementaux qui ne donne pas satisfaction, M. KONE en veut pour preuve qu’ils ne font pas la différence entre prime de documentation et recherche et renforcement du programme de formation de base et de soutien à la formation continue des magistrats. Pour eux, ce serait du pareil au même.
Le conférencier principal est formel, la grève déclenchée hier ne sera interrompue que s’il y a satisfaction de la totalité des points de revendication. Il promet de remettre ça pour une semaine et à des périodes cruciales, si après les 72 heures, le SAM n’obtenait pas satisfaction.
A son tour, Boya DEMBELE a fait l’état des lieux des points d’accord (8) et de désaccord (17).
Les points d’accord sont : le relèvement du budget du ministère de la Justice ; l’alignement de la Cour suprême sur les institutions de même niveau, au point de vue traitements et avantages ; l’octroi d’une prime de risque ; l’élaboration d’un plan de carrière des magistrats et la classification des juridictions ; l’élaboration du Règlement intérieur du Conseil supérieur de la magistrature ; l’installation solennelle des chefs de Juridictions et de Parquets ; le renforcement du programme de formation de base et de soutien à la formation continue des magistrats ; l’extension du décret qui accorde des indemnités pour l’eau, l’électricité…
Les points de désaccord portent sur : la revalorisation de la grille indiciaire des magistrats ; l’octroi d’une indemnité de judicature ; l’octroi d’une indemnité de logement ; l’octroi d’une prime de recherche ; l’octroi d’une allocation d’installation pour les jeunes magistrats en début de carrière ; la revalorisation des pensions des magistrats à hauteur de 50 % ; l’octroi au SAM de sa place au sein du Conseil économique, social et culturel (CESC) ; le renforcement des mesures de sécurité au domicile et au service des magistrats ; la dotation de chaque magistrat en passeport de service, en général, et des membres de la Cour suprême, des présidents des Cours d’Appel, des Procureurs généraux près les Cours d’Appel et des Directeurs des services centraux et assimilés en passeport diplomatique, en particulier ; la dotation de chaque Cour d’Appel, de chaque Tribunal de Grande Instance et de chaque Tribunal d’instance en véhicule d’extraction ; la dotation des magistrats de la Cour suprême, des chefs de Juridictions et de Parquet en véhicule de service ; le relèvement de la transparence dans l’attribution des titres de distinction honorifique et la disponibilité des critères d’avancement pour une meilleure prise en compte des magistrats ; l’adoption d’un programme de logement des magistrats…

Par Bertin DAKOUO

 

Source: info-matin

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