L’accusé Seydou Koné a comparu, hier jeudi, à la Cour d’assises pour répondre des faits de » viol » sur Kadiatou Camara, une fille âgée de 13 ans. A l’issue des débats, il a bénéficié des circonstances atténuantes, qui lui ont valu deux ans de prison ferme. Toutefois, il recouvrera la liberté, puisqu’il a été placé sous mandat de dépôt en 2019.
Selon les informations, les faits se sont déroulés en juin 2019 à Tourakabougou, dans le cercle de Bougouni. C’est le 20 juin 2019 que la fillette Kadiatou Camara, âgée de 13 ans, au moment des faits, reçut la visite du voisin Seydou Koné, âgé de 40 ans. Ce dernier demanda à la fille de lui remettre une boîte d’allumettes pour allumer sa cigarette. C’est ainsi que cette dernière se mit à chercher la boîte d’allumettes dans la cuisine. Contre toute attente, il profita de l’absence de toute autre présence humaine dans la concession pour s’introduire à l’intérieur de la cuisine où se trouvait déjà Kadiatou Camara. Il la contraignit à un rapport sexuel . Une fois ses désirs assouvis, il se retira. C’est le lendemain que les parents de la victime découvrent les faits.
Le père de la mineure porta plainte contre le susnommé Seydou Koné au Commissariat de Police de Bougouni. Lequel ouvrit une enquête à la suite de laquelle il fut interpellé et inculpé par le Tribunal de Bougouni pour » viol « .
A la barre, l’accusé Seydou Koné dit qu’il était allé acheter du charbon au domicile de sa victime. Celle-là devrait lui remettre ces jetons. C’est par la suite qu’il s’est introduit dans la cuisine et trouva la victime à moitié poil. » J’ai abusé d’elle « , dit-il.
Mais, ces propos ont été balayés d’une main de revers par le Président de la Cour, qui lui a rappelé qu’à l’enquête préliminaire devant le magistrat instructeur il a bien dit que tout est parti d’une « demande d’allumette pour allumer sa cigarette« . C’est ainsi que l’accusé s’est ressaisi, avant de présenter ses excuses. Il a affirmé que c’est l’acte de » Satan » puisqu’il dit être marié et père des grands enfants.
Pour le père de la victime, c’est le lendemain que la mère de la fille s’est rendu compte des faits parce qu’elle a surpris sa fille en train de laver ses habits couverts de sang. Elle déclare que sa fille a avoué avoir été victime de viol de la part de Seydou Koné, » Je pardonne à l’accusé pour les faits à lui reprochés et ne demande point de réparation « , a-t-elle toutefois déclaré à la Cour.
Dans son réquisitoire, le parquet a déploré la déliquescence des valeurs sociétales avec son lot de prédateurs sexuels à tous bords. Ajoutant qu’au regard de la gravité du crime, l’accusé devrait avoir le remords, » Ce n’est pas le cas parce qu’il a avancé trois versions différentes des faits « , a dit le procureur. Avant de requérir son maintien dans les liens de prévention conformément au Code Pénal.
Pour la défense, l’accusé a toujours reconnu avoir entretenu des rapports sexuels avec la victime. Il dira que nulle part » ici, il n’a été question de violence alors qu’un seul cri de la victime pouvait alerter les voisins « , a-t-il dit. Il révélera qu’il n’a pas vu » un certificat médical dans le dossier, qui expliquerait que la victime a été blessée au cours de l’acte. Aussi, c’est le lendemain que les parents sont allés à l’hôpital « , a indiqué Me Ladji Traoré.
La Cour, dans sa magnanimité, a condamné Seydou Koné à deux ans de prison ferme alors que le parquet avait requis cinq ans. De ce fait, l’accusé recouvrera la liberté puisqu’il est déjà placé sous mandat dépôt depuis le 13 mars 2019.
O. BARRY
Source: l’Indépendant