A l’instar du reste de la communauté internationale, notre pays a célébré, vendredi dernier au Palais de la culture Amadou Hampaté Ba, la 13è édition de la Journée mondiale du lait que consacre le 1er juin. La cérémonie était présidée par le ministre de l’Elevage et de la Pêche, Mme Kané Rokia Maguiraga avec comme thème : « la problématique de la transformation du lait local : propositions de solutions ».
Le choix de ce thème se justifie par le potentiel de notre pays, notamment en matière de production laitière et ses difficultés à s’inscrire dans une transformation industrielle compétitive à l’échelle africaine, voire internationale. En effet malgré les effectifs du cheptel national et son potentiel de production en lait, notre pays importe chaque année pour 15 à 20 milliards de Fcfa en lait et produits laitiers en vue de couvrir les besoins de la population. En outre, la consommation moyenne par habitant et par an reste encore faible, soit 12 litres pour une norme de 60 litres admise par la FAO. Les atouts enregistrés dans le développement de la filière, notamment l’environnement politique, institutionnel et technique favorable, le savoir-faire local des éleveurs, les acqui s importants en santé, alimentation et génétique et l’implantation de centres de collecte de lait cru à proximité des zones de production sont réels.
Mais la filière est confrontée à des contraintes dont le faible niveau d’investissement pour la mise en place et le développement d’unités de transformation du lait. D’où le recours à l’importation qui ne correspond pas toujours aux préférences alimentaires de nos compatriotes Face à ces multiples défis, le ministre en charge de l’Elevage a rappelé que le gouvernement a adopté en 2008 une stratégie nationale de valorisation du lait cru local qui a eu comme résultat l’organisation et la structuration des bassins laitiers, la construction et l’équipement de plusieurs centres de collecte et de mini-laiteries.
Déjà, il faut noter qu’une unité laitière est en cours de réalisation dans la Zone industrielle de Bamako dans le cadre du Programme d’urgences sociales du président de la République. Mme Kané Rokia Maguiraga dira que la transformation du lait reste l’un des défis majeurs de la filière dans notre pays, avant de rassurer que le département qu’elle dirige est résolument engagé dans cette voie et ne ménagera aucun effort, en collaboration avec l’ensemble des acteurs, pour relever ce défi. Pour le président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCAM), Bakary Togola, la filière lait ne pourrait se développer sans un élan de convergence d’efforts de tous les acteurs. Il a lancé un appel aux autorités nationales et aux partenaires techniques et financiers afin d’investir massivement pour booster la filière. S’adressant aux professionnels de la filière, le président de l’APCAM les a invités à mieux organiser la filière en la structurant en organisation interprofessionnelle agricole, toute chose qui permettra à la filière d’être plus compétitive dans l’avenir. Pour rappel, la Journée mondiale du lait a été instituée en 2001 par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Elle est célébrée le 1er juin de chaque année. Mais dans notre pays, la célébration de la Journée se fait depuis 2006.
A travers conférences-débats et autres activités, la 13è édition a été l’occasion de célébrer le lait sous tous ses aspects. Les discussions ont porté entre autres aspects sur sa capacité nutritionnelle, son importance dans l’économie nationale et l’organisation et la structuration de la filière. La Journée a été également l’occasion d’attirer l’attention de tous (acteurs de la filière, notamment les producteurs, transformateurs, commerçants, transporteurs et consommateurs et ceux qui ont des activités en rapport avec le lait et les produits laitiers), sur l’importance de cet aliment. Elle a aussi offert l’opportunité de jeter les bases d’un renforcement de la collaboration entre les acteurs des différents secteurs de la filière.
La Journée mondiale du lait a été aussi marquée par une distribution gratuite de lait aux enfants et aux structures nécessiteuses, comme les orphelinats, les centres de détention, le Service social des armées, la Pouponnière.
Anne-Marie Kéita
Source: Essor