Le Mali, à l’instar de la communauté internationale, a célébré hier jeudi, au siège de l’OMS, la journée mondiale de la Santé avec pour thème : « Soyez plus fort que le diabète » et avec comme message fort : « Adoptons une alimentation pas trop grasse, pas trop salée et pas trop sucrée ; du sport adapté et un poids normal pour éviter le diabète ».
Le lancement de cette journée, pour laquelle le Mali consacre toute une semaine, a été marqué par l’organisation d’une conférence de presse animée par l’émissaire du représentant résident de l’OMS au Mali, le Dr Massamou SACKO ; la représentante de la direction nationale de la Santé, le Dr Marguerite DEMBELE COULIBALY ; ainsi que le Pr Assa TRAORE SIDIBE, chef de division endocrinologie et diabétologie de l’Hôpital du Mali.
Selon les responsables de l’OMS et de la DNS, le 7 avril est consacrée à la Journée mondiale de la Santé qui a pour but d’informer et de sensibiliser l’opinion publique sur la morbidité, la mortalité et la souffrance.
Aussi, soulignent-ils, notre capital inaliénable le plus précieux est notre santé. Mais le constat mondial est alarmant : « les pays en voie de développement ne bénéficient toujours pas des conditions de vie nécessaires au maintien d’une bonne santé ». C’est pourquoi cette année, l’OMS a dédié la célébration de la Journée mondiale de la Santé au diabète, car l’épidémie progresse rapidement dans de nombreux pays. Ainsi, en 2008, on estimait à 347 millions le nombre de diabétiques dans le monde et la prévalence augmente en particulier dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. En 2012, le diabète a été la cause directe de 1,5 million de décès, dont plus de 80 % sont survenus dans des pays à revenu faible ou intermédiaire.
L’OMS prévoit qu’en 2030, le diabète sera la 7e cause de décès dans le monde.
Le Pr Assa TRAORE SIDIBE, définit le diabétique comme étant quelqu’un qui a un taux de sucre, dans son sang, en permanence élevée (24 h/24). Autrement dit, celui qui dépasse un taux officiellement reconnu par l’OMS, fixé à un 1g26.
Toutefois, conseille-t-elle, il ne faut attendre ce taux d’1g26 pour s’agiter, car la glycémie normale est entre 0g8 et 1g10 (la normale).
Aussi, a-t-elle précisé, le diabète est une maladie chronique qui apparaît lorsque le pancréas ne produit pas suffisamment d’insuline ou que l’organisme n’utilise pas correctement celle qu’il produit. Cela se traduit par un taux de glucose élevé dans le sang ou hyperglycémie.
Pour le traitement du diabète, les conférenciers estiment qu’il est préférable de s’adresser au personnel médical.
Cependant, pour la prévention, ont-ils fait savoir, les expériences ont montré que des mesures simples telles que maintenir un poids normal, pratiquer régulièrement un exercice physique et une alimentation saine peuvent réduire les risques du diabète.
Selon les conférenciers, à l’image de ce qui se passe à l’échelle mondiale, est que notre pays fait face à une véritable épidémie de diabète. Le Mali, ont-ils souligné, n’échappe pas à ce schéma puisqu’il présente une prévalence de diabète dépassant les 3,5 % de sa population adulte.
Les raisons principales avancées de cette transition épidémiologique sont, entre autres :, l’urbanisation galopante, la modification des modes de vie (sédentarité et alimentation).
« Très souvent associé aux pays occidentaux, le diabète s’est donc transformé en enjeu majeur de santé publique en Afrique, notamment au Mali », notent les conférenciers.
Au Mali, depuis plus de 10 ans, un partenariat entre l’ONG Santé Diabète, le ministère de la Santé et les médecins spécialisés a permis de mener plusieurs actions afin d’améliorer la prévention et la prise en charge du diabète. Cette stratégie commune, ont rappelé les conférenciers, a été conduite autour de 4 axes : la prévention (primaire, secondaire et tertiaire), la décentralisation des soins ; la réduction des coûts de prise en charge ; le soutien aux associations de patients.
Malgré cette solidification réelle du système de prévention et de prise en charge du diabète au Mali, les efforts doivent être multipliés pour anticiper sur la croissance exponentielle de la prévalence de la maladie dans les prochaines années.
La semaine consacrée à l’évènement, dans notre pays, consistera à sensibiliser davantage à la progression du diabète, à l’énorme charge qu’il représente et à ses conséquences ; informer la population sur une série d’actions spécifiques, efficaces et abordables à diagnostiquer, traiter et soigner les personnes qui en souffrent. Elle sera marquée par l’organisation d’une table ronde sur le thème ; des jeux-concours radiophoniques, etc.
Par Sékou CAMARA
Source: info-matin