Après l’année 2015 qui a vu le Projet de renforcement de la résilience contre l’insécurité alimentaire au Mali (PRIA-Mali) prendre son envol par le démarrage effectif de ses activités, cette année 2016 devra permettre aux membres du Comité de pilotage du PRIA-Mali d’apporter des réponses idoines aux nombreuses préoccupations des populations vulnérables dans les zones d’intervention. C’est du moins l’ambition affichée aux termes des travaux de la deuxième session qui s’est tenue, hier à la DFM du du ministère de l’Agriculture.
C’est avec une pleine ambition et un réel espoir que s’est tenue la deuxième session du Comité de pilotage du projet de renforcement de la résilience contre l’insécurité alimentaire au Mali (PRIA-Mali) sous la présidence du Secrétaire général du ministère de l’Agriculture, Daniel Siméon KELEMA.
Les travaux de la session, qui se sont tenus après une première année consacrée aux démarrage de ses activités, ont été l’occasion pour les représentants des ministres, des organisations agricoles, membres du Comité national de pilotage du projet, de procéder à une analyse critique et minutieuse des différents documents qui leur ont été soumis pour que se dégagent des recommandations pertinentes permettant à l’Unité de gestion de mettre en œuvre les activités de relance de la machine productive dans la zone d’intervention du projet.
Le Projet de renforcement de la résilience contre l’insécurité alimentaire au Mali (PRIA-Mali), composante nationale du Programme régional de renforcement de la résilience face à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle récurrente dans le Sahel, s’articule autour de quatre composantes: l’amélioration de la disponibilité et de l’accès à l’alimentation humaine et animale; la réhabilitation et la préservation des moyens de subsistance en milieu rural; le renforcement de la résilience au changement climatique et le renforcement de la sécurité alimentaire; la gestion du projet et l’audit du projet.
Le projet qui sera mis en œuvre sur une période de cinq ans (2014-2018), intervient prioritairement dans les régions de Tombouctou, Gao, Kidal et Mopti qui sont structurellement déficitaires au plan alimentaire et nutritionnel, selon le Système d’alerte précoce (SAP).
Le Projet interviendra toutefois dans les régions de Sikasso et de Ségou, pour la multiplication de semences améliorées afin de faire face aux besoins en semences de 1000 hectares de zones de bas-fonds et de 50 hectares de périmètres maraîchers qui seront aménagés par le projet pour produire du riz et des légumes.
Les parties nord des régions de Kayes et de Koulikoro, fortement affectées par les crises, liées aux déficits pluviométriques et aux effets néfastes du changement climatique seront également intéressées par certaines actions du projet PRIA dont le coût total pour le Mali est estimé à 49,89 millions de dollars US, soit 24,445 milliards de FCFA avec la contribution du Gouvernement s’élevant à un montant de 3,63 millions de dollars US, soit 1, 815 milliard de FCFA.
Si l’année 2015 a vu le Projet de renforcement de la résilience contre l’insécurité alimentaire au Mali (PRIA-Mali) prendre son envol par le démarrage effectif de ses activités, cette année 2016, selon son coordinateur Mody KANOUTÉ, devra permettre d’apporter des réponses idoines aux nombreuses préoccupations des populations vulnérables en termes d’appui à la reconstitution du cheptel par l’octroi de noyaux de caprins et de camelins aux éleveurs vulnérables, qui ont pratiquement tout perdu ; l’approvisionnement des exploitations familiales agricoles en semences céréalières, maraîchères et fourragères pour leur permettre d’entreprendre des activités de production céréalière et maraîchère, gage du retour définitif de la paix.
Aussi, l’année en cours verra le projet impulser la pisciculture communautaire par l’empoissonnement de 80 hectares de plan d’eau avec l’apport d’un million d’alevins.
En outre, il permettra d’appuyer les populations les plus pauvres, en particulier les petits agriculteurs dont la production est vulnérable et les pasteurs et agro-pasteurs dont le bétail est menacé pendant les mauvaises années. Aussi, contribuera-t-il, à la sécurité alimentaire et amélioration des conditions de vie des populations vulnérables des zones touchées.
Ces activités, selon M. KANOUTÉ, seront rendues possibles grâce à l’appui conseil qu’apporteront les structures techniques partenaires centrales et déconcentrées des ministères de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche.
En ouvrant les travaux, le Secrétaire général du ministère de l’Agriculture a rappelé le contexte favorable dans lequel se tient cette session. Un contexte consécutif au retour des populations déplacées et à la reprise des activités socioéconomiques dans la zone d’intervention du projet, suite à la signature de l’Accord de paix et de réconciliation. Toutes choses qui, s’en félicite-t-il, augurent de bonnes perspectives pour la mise en œuvre effective des activités de réhabilitation et de préservation des moyens de subsistance des agriculteurs, éleveurs et pêcheurs les plus vulnérables des régions du nord.
Daniel Siméon KELEMA a aussi rappelé l’ambition de son département pour qui, la sécurité alimentaire et nutritionnelle en tant que dimension de la souveraineté alimentaire, constitue la ligne directrice de la Politique de développement agricole du Mali (PDA). Car c’est une obligation pour l’État de définir et de mettre en œuvre une politique agricole et alimentaire autonome garantissant une sécurité alimentaire et nutritionnelle basée sur les productions locales. C’est pour cette raison, a-t-il soutenu, que le Président IBK a fait de la sécurité alimentaire et nutritionnelle une des priorités de son projet de société.
PAR MOHAMED D. DIAWARA
Source: info-matin