La Journée internationale de la liberté de la presse est célébrée depuis 30 ans à travers le monde. Elle a été lancée le lundi 03 mai 2021 à la Maison de la presse de Bamako. Ce lancement marque le début de la semaine nationale de la liberté de la presse au Mali du 03 au 07 mai 2021. Une semaine consacrée aux débats et échanges pour l’émancipation et la régulation de la presse malienne.
La cérémonie d’ouverture était présidée par la ministre de la Promotion de la femme de l’enfant et de la famille, Mme Bouré Bintou Founé Samaké, représentant le ministre de la Communication et de l’Economie numérique. Cette cérémonie a enregistré la présence des présidents des associations des faitières de la presse, du représentant de l’Unesco, de l’Unicef, de la Fondation Hirondelle, de la Haute Autorité de la Communication (HAC) et de nombreux hommes de médias.
Notre pays, à l’instar de la communauté internationale, célèbre les principes fondamentaux de la liberté de la presse, la liberté d’expression et d’opinion, pour laquelle beaucoup de nos compatriotes ont fait le sacrifice suprême, il y a de cela 30 ans. Le thème mondial de cette trentième édition s’intitule : “L’information comme bien public” et le thème national adopté est “Cybercriminalité et liberté de la Presse”.
A tour de rôle, les intervenants se sont appesantis sur l’importance et la portée de cette journée pour les hommes de médias. Elle demeure une journée de plaidoyer pour la protection et l’amélioration des conditions de vie et de travail des journalistes.
Selon Bandjougou Danté, le président de la Maison de la Presse, cette trentième édition se tient dans un contexte particulier et éprouvant pour la presse malienne, avec des interpellations extrajudiciaires et des plaintes formulées par de puissants syndicats.
“Depuis cinq ans, Birama Touré demeure introuvable. En septembre 2020, Hammadoun Niailibouly, de son retour d’un atelier de formation de journalistes a été descendu du véhicule à Mandjo, près de Somadougou, non loin de Mopti et amené vers une destination inconnue. Le 18 avril 2021, Moussa Dicko, directeur des programmes de radio Hairé de Boni, dans le cercle de Douentza, a été enlevé chez lui et est encore introuvable. Nous réitérons notre demande aux autorités de la Transition de tout mettre en œuvre pour faire la lumière sur ces affaires effrayantes”, demande-t-il.
Dans sa déclaration, Bandjougou Danté rappelle : “Rien ni personne ne pourra nous distraire dans l’accomplissement de cette mission historique. N’est pas journaliste qui le veut et la création d’un organe, de quelque type que ce soit, est soumise à des critères et à des règles bien définis”, a-t-il déclaré.
Le président de la Maison de la presse ajoute : “Ceux qui voudraient amener le gangstérisme dans notre profession, aux nostalgiques des trafics d’influence et des gestions chaotiques, aux prétendus professionnels qui opèrent simplement à partir d’un smartphone et à ceux qui travaillent aujourd’hui à salir l’image de notre maison commune, qu’ils se ressaisissent”.
Bandjougou Danté signale qu’aujourd’hui, les pouvoirs publics sont vivement interpellés par rapport à la situation actuelle, aux conséquences incalculables pour tout le pays dans le futur. Il s’agit notamment du non payement de l’aide directe à la presse depuis deux ans ; du manque d’appui aux organisations faîtières pour la mise en place d’outils efficaces d’autorégulation pour anticiper et relever les dérapages ; de la rénovation de la Maison de la presse et des déviations graves (injures, menaces de mort, incitation à la haine, tentatives d’intimidation, diffamations) de la part de certaines personnalités influentes et de leurs partisans, non sanctionnées, sur les réseaux sociaux.
Hamèye Cissé de la Haute Autorité de la Communication (HAC) s’est réjoui de la tenue de cette Journée internationale de la liberté de la presse, avant de demander aux responsables des faitières de la presse de s’assumer pour donner à cette corporation sa lettre de noblesse.
Parlant du thème à s’avoir “l’information comme bien public”, le représentant de l’Unesco, Ibrahim Cissé, estime qu’il s’agit de promouvoir la conception de l’information comme un bien public, comme quelque chose qui contribue à faire avancer les aspirations collectives et qui constitue l’élément de base de la connaissance et aussi de promouvoir l’information en tant que bien public qui est nécessaire pour mieux reconstruire le monde post-Covid.
S’agissant de la ministre de la Promotion de la femme de l’enfant et de la famille, Mme Bouré Bintou Founé Samaké, représentant le ministre de la Communication et de l’Economie numérique, elle a rendu un hommage aux hommes de médias qui se sont sacrifiés pour qu’aujourd’hui soit.
“Le thème souligne la nécessité incontestable que nous soyons informés en tant que citoyens tout court. C’est dire que l’information participe des droits de l’homme. Ce thème appelle l’attention sur le rôle essentiel que jouent les journalistes libres et professionnels dans la production et la diffusion des informations. Il attire l’attention sur l’importance de lutter contre les fausses informations et autres contenus préjudiciables”, indique-t-elle.
Elle continue en ces termes : “Maintenant plus que jamais, nos journaux, nos radios et nos télévisions sont appelés à jouer tout leur rôle de rassembleur des communautés, afin de promouvoir un dialogue constructif en faveur de la paix, la cohésion sociale et l’unité du pays. Ce pouvoir, vous l’avez, en raison de la portée étendue et de la vitesse de transmission de vos messages, aux quatre coins du Mali.
Vos micros, plumes et cameras demeurent le moyen le plus puissant, pour œuvrer à apaiser, à réconforter nos populations, pour contrer l’extrémisme violent et les conflits, en particulier dans des zones sensibles de nos régions du nord et du centre, particulièrement exposées à cette réalité”.
Marie DEMBELE
Source: Aujourd’hui-Mali