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Medias : Diomansi Bomboté, le père spirituel de l’Ecole supérieure publique de journalisme au Mali !

Attendue  au Mali depuis plus d’une décennie, l’Ecole supérieure de journalisme et des sciences de la communication de Bamako (ESJSC) s’ouvre le lundi prochain, 29 janvier. Enfin ! C’est un ouf de soulagement pour plus d’un professionnels des médias dans notre pays. L’ouverture de cette première école de journalisme créée par l’Etat malien est une sorte de consécration pour Diomansi Bomboté, démissionnaire de son poste de conseiller spécial à la Primature. De 2006 à nos jours, c’est le doyen des journalistes maliens encore en activité qui a principalement porté de bout en bout par le projet ESJSC. La juste fierté doit être grande pour notre confrère septuagénaire qui a formé plusieurs générations de journalistes, d’ici et d’ailleurs. Tous reconnaissent les solides bagages intellectuels d’un communicateur hors-pair et les talents immenses d’un journaliste hors du commun. Portrait d’un grand de la presse, très passionné formateur de journalistes.  Dans le cadre de la Journée internationale de la liberté de la presse, célébrée le 3 mai 2021, nous avons décidé de republier cet article paru dans notre édition n°103. 

A l’état-civil, il s’appelle Diomansi Mamady Alphonse Bomboté. Autant son nom composé peut étonner, autant son gabarit est impressionnant. Présentant une carrure de rugbyman avec son 1,90 m pour 90 kg, il est doté de solides connaissances intellectuelles et d’immenses qualités professionnelles, reconnues par tous ceux qui l’ont connu, pratiqué ou côtoyé.

Après de 72 ans (il a vu le jour le 4 juillet 1944 à Logo-Sabouciré près de Kayes), Diomansi Bomboté est le doyen des journalistes et communicateurs professionnels maliens encore en activité. Mais, simple et humble, l’homme place son décanat honorifique  sous la sagesse de son confrère et son grand-frère Cheick Mouctary Diarra (79 ans), ambassadeur du Mali en France en fin de mission.

Les deux qui s’apprécient mutuellement font partie de la première vague d’étudiants maliens qui ont fréquenté, à la fin des années 1960, les instituts universitaires de journalisme à Dakar puis en France. Si l’aîné Diarra s’apprête à quitter la diplomatie, le cadet Bomboté, lui, vient de renouer avec les activités de recherche et de consultations après avoir été récemment (avril 2017-janvier 2018) manager de la communication à la Primature sur sollicitation du Premier ministre d’alors, Abdoulaye Idrissa Maïga.

Le septuagénaire Bomboté se maintient physiquement avec une démarche rassurante. La pratique du vélo sportif à domicile y est pour beaucoup. “Je n’ai jamais fumé ni bu d’alcool”, nous dit-il, très formel. Mais, l’âge semble faire son petit effet sur ce teint clair : visage avec des rides non masquées par des lunettes correctrices aux fines montures ; chevelure et barbes grisonnantes de plus en plus rasées.

En gentleman, il n’aime pas élever la voix même s’il lui arrive très souvent à s’emporter dans certaines discussions dont les thèmes le passionnent. “Bomboté est très humain, extrêmement sensible et idéaliste. Il a des réflexes à fleur de peau et pour un petit rien, il pense que c’est la fin du monde”, témoigne à un journal dakarois, l’avocat sénégalais Moctar Ly, son ami de presque 50 ans.

Malgré les coups de fil réguliers entre eux, l’affabilité et les taquineries de cet ami manquent chaleureusement à Bomboté dans sa quasi-solitude bamakoise. Il vit seul, divorcé qu’il est et père de cinq enfants dont l’aîné (35 ans) opère dans l’ingénierie financière aux Etats-Unis. La solitude n’est point ennuyeuse pour cet expert en communication, toujours plongé dans les réflexions et l’écriture.

Polyglotte et disert, il très à l’aise dans le bamanankan, le khassonké, le soninké, le français, l’anglais et l’espagnol. Avec ses connaissances linguistiques, Diomansi n’hésite pas à se présenter ainsi : “Je suis Malien de raison, Sénégalais de cœur, Africain par conviction et universaliste par vocation pour avoir été fonctionnaire international” pendant près d’un quart de siècle. Dans ce domaine, celui que l’on appelle simplement Bomboté doit une fière chandelle à l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco).

Cette agence onusienne recrute en 1979 le jeune journaliste fonctionnaire malien pour servir d’abord comme expert-conseiller technique principal en communication rurale au Rwanda (1979-1981). Il regagne le siège de l’organisation à Paris où il est désigné rédacteur principal à l’Office d’information du public (1983-1987). Il devient ensuite administrateur et attaché d’informations au Bureau régional de Dakar pour l’Afrique (Breda) de 1987 à 1998.

Il retourne au siège de l’organisation dans la capitale française pour officier en qualité de spécialiste senior du Programme à la division des commissions nationales au secteur des relations extérieures (1999-2002). Nonobstant son admission à la retraite, l’Unesco le maintient comme consultant pendant deux ans. Il s’y exécute avec son enthousiasme naturel.

Le fonctionnariat international terminé, Diomansi Bomboté renoue en 2006 avec le monde de l’enseignement du journalisme qu’il avait quitté en 1979. Il répond favorablement à l’appel de la patrie pour conduire le projet de création de l’Institut de journalisme à Bamako. La création de cette école est une volonté unanimement exprimée, dès la moitié des années 1990, par les acteurs du secteur des médias. Tous se sont vite aperçus du besoin pressant de formation de journalistes dont la plupart à l’époque s’étaient formés sur le tas à la faveur de l’avènement de la démocratie pluraliste au Mali en mars 1991.

Après de nombreuses tentatives (plus ou moins réussies dans le privé), l’Etat s’est finalement décidé à satisfaire cette demande massive de la communauté journalistique. Pour monter le projet, le ministère en charge de la Communication fait appel à l’expertise avérée d’un journaliste chevronné, un communicateur talentueux et un formateur hors-pair. Bomboté s’est vu ainsi confier, en 2011, le pilotage du projet de création de l’Institut international de journalisme et de communication du Mali.

Très rapidement, les études de faisabilité sont terminées et un rapport circonstancié est déposé le 18 mars 2012. Soit quatre jours avant le changement brusque de régime. La crise institutionnelle, ajoutée à celle sécuritaire dans les régions septentrionales du Mali, a engendré le blocage de plusieurs initiatives dont l’ouverture de l’Institut de journalisme de Bamako.

Le chantier de son siège (les locaux de l’ancienne Maison de la presse à Darsalam) connait de nombreux arrêts de travaux avant le retour à la normale. Entre-temps, les nouvelles autorités du pays, élues en 2013, relancent le projet toujours administré par Diomansi Bomboté. Ses réflexions vont essentiellement nourrir l’élaboration des textes devant régir ce qui deviendra l’Ecole supérieure de journalisme et des sciences de la communication (ESJSC), créée par une loi du 5 mars 2015 complétée par un décret d’organisation et de fonctionnement signé le 12 juin de la même année.

L’expérience au service des jeunes

En acceptant de conduire le projet de création de l’Ecole publique de journalisme au Mali par le biais d’un contrat conclu avec le ministère de la Communication, Diomansi Bomboté s’est dit “heureux de mettre son expérience au service des jeunes qui veulent apprendre le métier du journalisme au Mali. La formation, c’est ma passion et c’est ma raison d’être”. En s’y engageant, Bomboté ne croyait pas si bien faire.

Quasiment, toutes ses propositions sont prises en compte par les textes qui vont régir l’ESJSC. Plusieurs fois annoncée, autant de fois reportée, l’ouverture effective de cette Ecole de journalisme est prévue, de sources officielles. Après la mise en place de la direction (conduite par l’universitaire Alassane Diakité secondé par le journaliste Bréhima Touré, précédemment rédacteur en chef de L’Essor), un concours d’entrée a été sanctionnée par la sélection de 25 étudiants.

Ceux-ci vont subir les premiers enseignements professionnels dispensés par des journalistes confirmés tels Souleymane Drabo et Seydou Sissouma sans oublier  le “Père spirituel” de l’ESJSC qui a jusque-là retenu son souffle, pressé qu’il était de voir “son” enfant commencer à marcher. “Nous allons être très vigilants pour ce début”, avertit ce rigoureux professionnel avisé. Pour qui connait un tant soit peu ce grand de la presse malienne, on ne peut que lui donner raison dans son avertissement.

Il veut voir dans la durée la fructification d’un arbre qu’il a planté dans son pays après avoir contribué au reboisement d’une forêt de structures africaines de formation de journalistes.

Bomboté a fait ses premières armes d’enseignant comme formateur permanent  au prestigieux Centre d’études des sciences et techniques de l’information(Cesti) de l’Université de Dakar, de  1973 à 1979. Avec le rang de professeur-assistant, il y dispense des cours des techniques professionnelles de presse écrite. Outre cet enseignement des genres rédactionnels, Bomboté était responsable de l’unité de recherche du célèbre établissement.

En six années académiques, le jeune professeur Bomboté  y a contribué à la formation d’une demi-douzaine de promotions comprenant d’étudiants venus du Bénin, de la Côte d’Ivoire, de la Haute Volta (l’actuel Burkina Faso), du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Sénégal. Ils étaient plus de 170 futurs journalistes dont une quarantaine de nos compatriotes.

Présentement, bon nombre d’anciens étudiants de Bomboté occupent des postes de responsabilités aussi bien dans la haute administration étatique que dans les rouages de l’information et de la communication au Mali. Citons-en quelques-uns : Abdoulaye Sidibé (président du Comité national de l’égal accès aux médias d’Etat), Hamadoun Bill Touré (ex- ministre de la Communication sous la Transition 2012), Soumeylou Boubèye Maïga (le Premier ministre) ainsi que Cheick Oumar Maïga “Gilbert” (secrétaire général du ministère en charge de la Communication). Bien d’autres, tels les anciens ambassadeurs Mamadou Bandiougou Diawara et Modibo Diarra, ont déjà pris leur retraite.

Nombreux sont aussi ceux qui exercent leurs métiers en dehors du pays. Il y en a qui sont décédés. Parmi lesquels Baba Daga, un des pionniers de notre télévision publique pour avoir été, le 22 septembre 1983, le présentateur des premières nouvelles du Journal télévisé au Mali. A l’annonce du décès de “Dag”, fin mars 2015, le doyen Bomboté lui a rendu un témoignage sincère en mettant l’accent sur certaines similitudes dans les attitudes du professeur de journalisme et son ancien étudiant : esprit taquin avec cette ligne de conduite au travail : “être sérieux sans se prendre trop au sérieux”. Cette philosophie comportementale permet à Bomboté de rester en contacts permanents avec ses amis. Il souhaite éviter les ruptures relationnelles. Récemment, on l’a vu accompagner certains de ses jeunes confrères dans leur initiative de fondation de l’Amicale des anciens étudiants et stagiaires maliens du Cesti.

Pour le rédacteur en chef du quotidien L’Indépendant, Mamadou Kouyaté “Jagger” (promotion 1978, la dernière encadrée par Diomansi), “c’est difficile de trouver quelqu’un parmi les journalistes qu’il a formés de parler mal de lui au plan professionnel. Il nous a beaucoup apporté. Jusqu’à présent, je continue à prendre des conseils auprès de lui. On peut seulement regretter sa longue absence au pays qui a fait que les générations actuelles ont moins profité des immenses talents de ce grand professionnel des médias”.

Outre son enseignement à Dakar, Bomboté a inculqué son savoir et savoir- faire à des journalistes gabonais lors d’une formation accélérée qu’il a encadrée en août-septembre 2008 à Libreville. Cette formation était destinée à équipe de journalistes de l’agence de presse privée gabonaise Gabonews. Ces dernières années, il exerce le même rôle d’encadrement dans des écoles privées maliennes. A Bamako, il a pu coordonner l’enseignement des cours de journalisme à l’Institut des sciences politiques et relations internationales et communication (Ispric) puis diriger le département journalisme & communication de l’Université privée Ahmed Baba (Upab).

En plus du pilotage du projet de création de l’ESJSC de Bamako, Diomansi Bomboté fait montre de la disponibilité d’un retraité très actif.  Actuellement, il continue à former les journalistes maliens par le canal élargi des conférences-débats où ses prestations sont très attendues. Il ne cesse de multiplier des activités de formation à travers des cours d’animation pédagogique à la faveur des séminaires et autres ateliers qu’il dirige avec maestria sur fortes et pressentes sollicitations à lui faites par des organisations professionnelles des médias, des structures étatiques et des organes de régulation de la communication.

Lors d’une session de formation, il a instamment suggéré aux responsables associatifs des médias de savoir collaborer avec leurs partenaires : “la rigidité, l’intolérance et la vanité ne stimulent pas la coopération”. A ce propos, il s’empresse de nous répéter une célèbre citation gréco-latine : “Vanitasvanitatum et omniavanitas !” (Vanité des vanités, et tout est vanité !). Rien ne sert de se vanter, se dit-il persuadé, il faut plutôt œuvrer inlassablement car, “la vie, pour un homme, c’est juste essayer de repousser sans cesse ses limites”.

Ici et ailleurs, Bomboté s’appuie sur des supports pédagogiques universels de même que sur ses propres productions et ouvrages relatifs notamment à l’enseignement du journalisme, “Médias et civilisations négro-africaines” (1973) et “Marketing de presse à l’usage des médias ruraux” (1991). A propos de sa carrière d’enseignant, ses anciens étudiants sont unanimes sur les valeurs indéniables d’un bon pédagogue.

Aux dires de l’ancien Directeur Général de l’Amap, Souleymane Drabo (de la promotion 1974, la 1re formée par Bomboté au Cesti), son aîné, professeur, confrère et ami est “un intellectuel structuré et torturé”. Succincte qualification des qualités d’un géant de l’écriture et de l’éloquence. Des qualités forgées par l’énormité de sa culture générale, la densité de sa maîtrise des sujets qu’il embrasse, la multiplicité de son goût pour la communication, la constance de sa passion pour la formation et l’expansion de ses penchants éclectiques.

Diomansi lui-même confirme son éclectisme en affirmant constamment méditer la pensée d’Oscar Wilde qui disait que  “la vie est un mauvais quart d’heure composé de moments délicieux !” En plus de l’écrivain britannique, le philosophe français Auguste Comte (un des fondateurs de la sociologie) constitue l’une des références intellectuelles de Bomboté. Il nous a rappelé qu’Auguste Comte était réveillé chaque matin par son majordome en ces termes : “Maître, levez-vous ! Vous avez des grandes œuvres à accomplir pour l’humanité !” Diomansi fait sienne cette exhortation faite au père du positivisme.

Un formateur très cultivé

Notre doyen veut ainsi positiver tout dans la vie. Comme nous le témoigne Sékou Oumar Doumbia alias DSO, un autre de ses étudiants formés à Dakar (promotion 1975). Pour ce retraité non moins correcteur actuellement à L’Essor, “Bomboté est un formateur très cultivé. Cela ne l’empêche pas d’être un grand farceur”. Il est temps, souhaite DSO, que Bomboté mette en place une véritable entreprise de communication englobant la formation, l’édition presse et la consultation. C’est une aventure professionnelle dans laquelle il pourrait s’engager avec de nombreux acteurs confirmés du secteur.

Parmi ceux-ci, plusieurs de ses anciens étudiants du Cesti dont Saouti Haïdara (promotion 1976, fondateur et directeur de publication du quotidien L’Indépendant). Ce dernier, à juste propos, ne tarit pas d’éloges sur les incommensurables qualités professionnelles de celui qu’il a connu comme “jeune professeur” et qui de nos jours “peut nous aider à avoir une structure de formation appropriée de journalistes. C’est un besoin immense pour la presse malienne”.

Pour devenir bon formateur, il faut être au préalable bien et bel formé. Et Diomansi Bomboté l’a été. Il voulait devenir médecin. Après son bac scientifique obtenu en 1963 au lycée Askia Mohamed, il s’inscrit à l’Ecole de médecine de Dakar. Là, ses études sont interrompues dès la 1re année, à cause du décès de son père, maçon de son état. Se considérant comme principal soutien attendu d’une famille où il est le l’aîné d’une fratrie de 3 frères et 3 sœurs, Bomboté renonce à des études de  long cycle.

Il veut rapidement être instituteur. Refus catégorique d’un oncle qui l’oblige à poursuivre son cursus universitaire à Dakar. Il obtient ainsi une licence en sociologie  (1967) puis une autre en journalisme à la Fac des lettres en 1968 (le Cesti n’était pas encore créé). Par la suite, il décroche une maîtrise en 1970 à l’Université de Strasbourg puis un DEA en sociologie de communication (à Paris II, 1975).

Auparavant, il menait des activités débordantes de journaliste depuis 1969. Sa carrière dans les médias commence à Jeune Afrique où il est stagiaire pendant quatre mois puis au Groupe  La Vie catholique illustré, hebdomadaire français (un an de stage entre 1969-1970). A la même période, il fait des piges pour le mensuel Croissance des Jeunes Nations.

De retour au bercail, il est journaliste à L’Essor  (1971) puis rédacteur en chef du journal Parlé de Radio-Mali (1972). C’est de là qu’il regagne la capitale sénégalaise pour prêter main forte à l’encadrement africain du Cesti, créé en 1970. “Je ne couperai jamais mon cordon ombilical avec ce Centre”, nous confie-t-il en nous apprenant que le nom de l’établissement est de l’inspiration du Canadien Jean Cloutier. Parallèlement à ses activités pédagogiques d’alors, Bomboté loue ses compétences à des journaux français comme correspondant du quotidien La Croix, Afrique-Asie et du mensuel Miroir du Football. En plus, il collabore avec l’hebdo dakarois Afrique Tribune et l’agence de presse américaine Associated Press (AP). Entre 1979  et 1983, il réintègre la rédaction de Jeune Afrique.

Son riche parcours journalistique l’autorise à jeter un regard critique sur la presse malienne d’aujourd’hui. “Nous avons une presse dynamique mais qui doit mieux faire dans le respect de la déontologie”. Le réalisme de Bomboté se fonde sur sa forte capacité d’écoute. Au détour de notre conversation, nous nous sommes vite aperçus de son ouverture d’esprit qui ne ferme pas les échanges à aucun sujet tabou : “On peut tout parler, de la vie d’un roi à celle d’une prostituée”, nous lance-t-il dès l’entame de notre entretien à bâtons rompus, pendant près de quatre heures d’horloge dans sa résidence sise au cœur du quartier huppé de Magnambougou Faso Kanu.

Fervent catholique, Alphonse Bomboté est un grand dévoreur de livres de philosophie, de sociologie et de la communication. Il se dit fortement impressionné par la personnalité de Jean Daniel, fondateur de Nouvel Observateur. Cette grande plume française a su être à cheval sur les principes de l’éthique professionnelle.

“Il est resté intransigeant à la fois avec ses amis de la Gauche et ses adversaires politiques”, souligne un Diomansi très admiratif. Il se dit surtout grand admirateur de Nelson Mandela pour “son intégrité morale, son courage politique et sa lucidité de visionnaire”. Sur sa table de travail, Bomboté a, à portée de mains, deux ouvrages biographiques de Madiba dont une photo est collée sur la vitre de la portée d’entrée de son salon.

Sa principale passion demeure le football. “Si le paradis existe, j’aimerais qu’il soit fait de matches de football Brésil-Brésil”, répète-t-il invariablement à tous ceux qui veulent savoir ses passe-temps favoris. Pas surprenant donc qu’il soit l’auteur en 1976 “Football et condition sociale des footballeurs en Afrique” à Dakar. Là, pendant six ans (1973-1979), il fut correspondant en Afrique de l’Ouest du mensuel Miroir du Football du journaliste français feu François Thébaud, “mythique directeur d’un magazine où l’éthique et la morale étaient érigées en dogme religieux”, se rappelle encore Bomboté, un peu nostalgique.

Tant à Dakar que dans d’autres capitales africaines, il a laissé de bonnes impressions dans la plupart des pays qu’il a visités. “Ayant été à l’international comme lui, partout, surtout en Afrique centrale où l’on apprend que je suis Malien, l’on me considère davantage en m’évoquant la personne de Diomansi qui a su forcer le respect et l’admiration de ses hôtes”, nous confie l’un de ses rares vieux amis maliens Malick Sène, l’ex-secrétaire exécutif du Haut conseil national de lutte contre le VIH/Sida.

Admiré par-ci, respecté par-là, apprécié partout et par tous, Diomansi Bomboté est assurément un personnage influent et fascinant. Dire que cet homme des médias et de la communication, grand par la taille et par le talent, n’a jusque-là reçu aucune distinction honorifique nationale… N’empêche, doyen Bomboté, continuez à former les jeunes ! Continuez à les encadrer ! Continuez à les conseiller !

La Rédaction

Aujourd’hui-Mali n°103

Source: Aujourd’hui-Mali

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