Dans le cadre de la commémoration de la journée internationale des migrants, Mme Aminata Dramané Traoré a accueilli dans ses locaux ‘Le Djené’ à Missira, une journée de réflexion sur le thème « Quelles réponses maliennes et africaines au durcissement des politiques migratoires européennes ? »
Le panel animé par le Pr Issa N’Diaye, Diadié Dagnoko, Mamadou Coulibaly, Aminata D Traoré et Nathalie N’Dela Monier en présence d’un auditoire intéressé par la question et les hommes des médias, a été une aubaine pour les conférenciers d’édifier les lanternes sur la problématique de la migration. Des réflexions qui ont tourné autour de la complexité de la migration, de ses enjeux, de la résolution onusienne sur la migration notamment le pacte issu du Sommet tenu à Marrakech les 10 et 11 décembre dernier, mais surtout il était question de débattre du durcissement des politiques migratoires européennes et ses conséquences pour l’Afrique.
Et à travers ce 13ème du genre, l’espace du migrant, initié par la société civile porté par Aminata D Traoré, a une nouvelle fois interpellé politiques et citoyens sur la gravité de la situation. Les enjeux du débat migratoire est énorme comme l’a indiqué Mme Traoré, l’ancienne ministre de la Culture, le sujet de la migration est plus grave que la crise du nord. Le Mali, pays à culture migratoire et à histoire qui a souvenance de l’épisode des 101 maliens expulsés par Charters par le ministre de l’intérieur français de la Vème République, Charles Pasqua, ne peut et ne doit rester en marge des débats portant avenir et devenir des migrants.
Pour l’altermondialiste non moins ancienne ministre de la Culture du Mali, Aminata Dramane Traoré, la question migratoire ne peut être débattu sans les africains car il s’agit de défendre les droits humains, ceux des africains. Selon ses dires, les chances de développement de l’Afrique sont confisquées par les décisions européennes. Une Europe dominante qui impose au continent son idéal de développement qui n’est souvent pas en adéquation avec le besoin africain.
Face au durcissement des politiques migratoires, Mme Traoré propose qu’on instaure un dialogue national en vue de redessiner le modèle économique, un modèle qui préconise l’investissement, la valorisation et la consommation locale. En somme elle invite les africains à prendre leur destin en main, à rehausser le niveau des débats afin de dénoncer les tentatives d’assignations des africains par les occidentaux, une tentation effectuée avec la complicité des dirigeants africains.
Fidèle à ses idéaux, toujours égale à elle-même, l’ex-ministre de la Culture, promotrice de la culture malienne appelle à « desserrer l’eau sur les africains ». A réfléchir sur le modèle économique sans quoi les communautés fragilisées continueront à ployer sous l’insécurité occasionnée par la pauvreté, une pauvreté qui conduit à la migration irrégulière où on dénombre des pertes de vie humaine.
Khadydiatou SANOGO
Maliweb