La région de Kayes est en tête des régions du Mali qui consomme le plus de tramadol au Mali. Plus de 200 000 comprimés saisis dans cette localité. Pour sensibiliser, informer les populations, le ministère de la Sécurité intérieure a décidé de célébrer la Journée internationale de lutte contre la drogue à Kayes.
Le ministre de la Sécurité intérieure et de la Protection civile, le général Sali Traoré, a présidé mardi à Kayes à la CCIM, l’ouverture de la Journée internationale de lutte contre la drogue. Journée célébrée chaque 26 juin. Le ministre Traoré avait à ses côtés le directeur général de l’Office central des stupéfiants, le représentant du gouverneur de Kayes, le colonel-magistrat, Adama Tounkara, le coordonnateur du bureau de l’ONUDC de Bamako, Ganda Traoré et la représentante du maire de la Commune rurale de Kayes.
« La problématique du trafic de la consommation non-médicale du tramadol au Mali », est le thème choisi par les autorités pour célébrer la Journée.
Antalgique utilisé pour atténuer la douleur, le tramadol est de plus en plus consommé par des Maliens en dehors des prescriptions médicales. Ce faisant, cette drogue causent des conséquences néfastes sur la santé humaine.
Ainsi, le consommateur du tramadol est en phase de devenir un véritable problème de santé publique, en raison de sa consommation non contrôlée.
Pour le ministre de la Sécurité intérieure et de la Protection civile, la consommation non médicale du tramadol par un individu « modifie non seulement ses fonctions physiques et phycologiques, mais aussi ses fonctions et ses états de conscience ».
Il ajoute qu’un individu sous l’emprise de cette substance « peut mettre sa vie et celles des autres en danger en raison de ses effets dépressifs ou hallucinogènes sur l’organisme ».
Ce qui souligne-t-il, explique parfois le regain de violences constatées dans nos villes et campagnes, caractérisées par des braquages, vols à main armée, des meurtres, des viols collectifs.
A en croire le ministre Traoré, plus de 200 000 comprimés de tramadol ont été ainsi saisi à Kayes par l’OCS-Kayes après près d’une cinquantaine d’interpellations, opérées par l’antenne de l’OCS-Kayes en 2017. Cette situation pourrait avoir plusieurs explications par l’ouverture de la région à trois frontières avec des pays côtiers, (Sénégal, Mauritanie, Guinée) toutes choses qui participent à sa vulnérabilité. De plus, la région abrite des sites d’orpaillages traditionnels. Elle est aussi un carrefour. Toutes ces situations ne peuvent pas être des excuses pour que certains s’adonnent à la consommation du « produit interdit », a souligné le ministre.
La lutte contre la consommation non-médicale du tramadol, doit être l’affaire de tous, a ajouté le ministre. Il a saisi l’opportunité pour lancer un appel à la population de Kayes à s’impliquer dans la sensibilisation, l’information à l’endroit des jeunes « pour réduire les effets dévastateurs de la consommation non-médicale du tramadol ».
L’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) à travers son représentant de Bamako, Ganda Traoré, a sonné l’alarme sur l’augmentation du trafic et de la consommation de tramadol, et sur ses implications sanitaires et sécuritaires.
Il a révélé la saisie de plus de 3 000 000 comprimés de tramadol, emballés dans des cartons portant l’étiquette des Nations unies interceptés au Niger, dans un véhicule provenant du Nigéria et à destination du Nord du Mali.
Selon Ganda Traoré, l’ONUDC, à travers son programme Sahel, apporte son appui aux institutions gouvernementales, « afin de renforcer les capacités des agents d’application de la loi et de justice dans la lutte contre le trafic de drogue ». La journée se poursuit aujourd’hui avec une marche dans la ville de Kayes.
Amadou Sidibé (envoyé spécial )
Les Echos