Selon les statiques données sur place lors de cette activité, en Afrique Subsaharienne, une (01) fille sur dix (10) ne va pas à l’école pendant sa période de menstrues, ce qui correspond à près de 20% de temps perdus sur une année. Pour donc relever le défi, c’est-à-dire, contribuer à ce que les menstrues ne soient plus un obstacle pour l’éduction des filles, l’Office national de la Santé de la reproduction (ONASR) en collaboration avec le ministère de la santé et du développement social et l’ensemble de ses partenaires était au chevet des adolescentes de l’école communautaire C de Mekin Sikoro à l’occasion de la célébration de la Journée Internationale de l’Hygiène Menstruelle.
Pour Dr Coulibaly Youma Sall, représentante du ministère de la santé et du développement social à cette activité, l’hygiène menstruelle est bien plus qu’une simple question de propreté. « C’est une question de dignité, de santé, d’égalité des chances » a-t-elle indiqué tout en regrettant que de nombreuses régions existent encore dans le Monde où l’accès à des produits d’hygiènes adéquates et à des installations sanitaires appropriées pour des filles et des femmes restent un défi majeur à relever.
Longtemps considéré comme un sujet tabou au Mali, le manque d’informations adéquates sur la menstruation des filles et femmes crée de nombreuses conséquences négatives, autant sur sa vie physique, mentale, émotionnelle qu’au niveau de son bien-être, nous indique la représentante de l’UNFP dans son intervention.
Il est inconcevable à ce jour qu’il ait encore des filles, à leur âge de puberté qui manquent cinq (05) jours chaque mois de leur scolarité. Une entrave, non seulement à leurs droits à la santé, à l’éducation, mais aussi une atteinte aux droits humains en général inscrits dans les objectifs des Nations unis, selon la représentante de l’UNFPA. C’est pourquoi, l’occasion était bonne pour elle de réaffirmer l’engagement de son organisation pour renverser la tendance. A ses dires, « le manque d’informations sur l’hygiène menstruelle et le manque d’infrastructure adéquates vulnérabilise nos jeunes filles » a-t-elle fait savoir.
Afin de gérer leurs expériences menstruelles, en toute sécurité et dans la dignité, selon Dr SAll, il est impératif que les femmes et les filles aient accès à des installations fiables, précises et complètes et à des structures sanitaires complètes, aux matériels de protections de leur choix et des environnements scolaires et familiers qui leur soutiennent émotionnellement et physiquement.
C’est dans ce cadre que lors de la célébration de la Journée Internationale de l’Hygiène Menstruelle cette année, l’ONASR et ses partenaires ont fait le choix du don d’important quantités de serviettes hygiéniques lavables et réutilisables aux élèves de l’école communautaire C de Sikoroni afin de les aider à faire face à la problématique de l’hygiène menstruelle.
L’autre objectif de cet événement était de promouvoir la santé et l’autonomisation des femmes et des filles à travers la sensibilisation et l’éducation aussi sur la gestion de l’hygiène menstruelle que sur la réduction des stigmates liées à ce cycle normal de la vie de toute femme.
Issa Djiguiba
Source : LE PAYS