Les femmes du Mali ont célébré le mardi 8 mars, la Journée internationale de la femme organisée par le Gouvernement à travers le Ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, en collaboration avec la Société Civile et les Partenaires au développement. Cette année, la fête s’est transportée au boulevard de l’Indépendance pour porter haut la voix des femmes du Mali jusqu’au sommet de l’Etat. Pour cette 28ème édition, le thème retenu est: ” Rôle et place de la femme dans la refondation du Mali “. Les décideurs, partenaires et la société civile féminine ont fait le point des acquis et rappelé les défis à relever. Le bilan est positif, mais l’application de certaines lois connait un recul comme la Loi 052 relative à l’accès des femmes aux fonctions nominatives et électives.
Le monde rend hommage à la femme le 8 mars. Une célébration annuelle pour rappeler les droits de celle qui est le socle de la famille. La Journée internationale de la femme est une opportunité de faire le plaidoyer et de sensibiliser sur la cause de la femme. Un rendez-vous historique célébré au boulevard de l’Indépendance pour mettre l’accent sur l’importance de la promotion de la femme pour le développement dans tous les secteurs. Le Mali a misé grand pour hisser les droits de la femme et faire entendre la voix de celle-ci au sommet de l’Etat.
Cette année, le thème international retenu par les Nations Unies est : “L’égalité aujourd’hui pour un avenir durable”. Au niveau national, le thème choisi est : “Rôle et place de la Femme dans la refondation du Mali”. “Ce thème est en parfaite harmonie avec les préoccupations du moment car notre pays est confronté aux conséquences d’une crise multidimensionnelle qui a ébranlé les fondements de la Nation elle-même : la dégradation de la situation sécuritaire, les dysfonctionnements des institutions étatiques, le délitement du lien social, l’effritement de la cohésion sociale, la détérioration du climat politique et la grogne sociale”, souligne Madame Wadidiè Founè Coulibaly, ministre de la Promotion de Femme, de l’Enfant et de la Famille.
Selon le rapport du bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires humanitaires intitulé “Aperçu sur les besoins humanitaires 2019”, la crise institutionnelle et sécuritaire affecte 7,2 millions de personnes au Mali, dont environ 50% de femmes, 19% des enfants de moins de 5 ans et 3,5% des personnes âgées de 60 ans et plus.
A en croire la ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, cette situation préoccupante n’a d’autre alternative que le dialogue inclusif pour une solution durable et ce processus de dialogue ne pourrait se développer sans la participation des femmes, des jeunes et des leaders d’opinion.
En matière de promotion de la femme, le Mali a fait des avancées avec la politique genre et des projets d’autonomisation. Par ailleurs, la mise en œuvre de la Loi 052 pour l’accès aux postes nominatifs et électifs connait un recul.
Quant aux partenaires techniques et financiers, ils dressent un bilan positif avec un souhait d’amélioration. Quant à leur accompagnement, ils rassurent. “Les femmes, principales victimes de conflits, d’insécurité et de déchirure sociale doivent être impliquées dans le processus de construction du Mali en vue de la consolidation d’une république démocratique, plurielle et laïque. Je voudrais réitérer l’engagement et la disponibilité de la Minusma et de l’ensemble du système des Nations unies à vous accompagner pour qu’ensemble nous gagnions le combat et que la femme malienne occupe toute la place qui lui revient dans l’entreprise et dans la refondation du Mali”, déclare El Ghassim Wane, chef de la Minusma .
Il ajoute que la femme a un rôle primordial dans la prévention et la résolution des conflits communautaires et dans le renforcement de la cohésion sociale, dans la construction des institutions. “Elles méritent une place importante dans la consolidation de la reconstruction de la société malienne. Ensemble, conjuguons nos efforts pour consolider les acquis en matière de genre et relever les nombreux défis”, invite le chef de la Minusma.
Les Maliennes soulignent que le thème femme et refondation fait référence aux rôles que chacune doit jouer dans la construction du pays. Elles apprécient les efforts consenties en matière de la promotion de la femme, tout en attirant l’attention sur un certain nombre de défis comme les violences basées sur le genre avec leur lot d’impunité.
“La période de la transition est pour nous, femmes, une aubaine et une opportunité pour refonder l’Etat et recoudre le tissu social de la nation. C’est pourquoi nous sollicitons l’adoption des textes législatifs sur les violences basées sur le genre et le code de protection de l’enfant. Nous recommandons que ces dispositifs législatifs soient dans le panier des reformes de la société”, sollicite Madame Doumbia Mama Koïté, porte-parole de la Société civile féminine.
Le choix du boulevard de l’Indépendance est un signal fort qui est à la fois une invitation à faire de la promotion de la femme un devoir républicain.“Notre action de tous les jours dans la réalisation du programme du gouvernement dans cette action, nous sommes constamment guidés par ces préoccupations. D’une part, faire en sorte que la transition profite au plus grand nombre de Maliens, sans discrimination d’aucune et d’autres part, asseoir nos actes sur des fondations inébranlables pour en faire le soubassement de progrès irréversibles dans les domaines politique, économique, social et culturel”, explique Dr Choguel Kokalla Maïga, Premier ministre.
Il évalue les femmes du gouvernement qui, avec peu de portefeuilles, ont pu apporter des solutions aux problèmes qui se posent à leur niveau. “Je les appelle les amazones du gouvernement. Elles sont dans le top 10 des membres du gouvernement, dans les fonctions les plus sensibles pour gérer la tension sociale, l’éducation, l’infrastructure, la santé, les femmes, les réformes politiques et institutionnelles. Tous ces domaines reposent sur les épaules des femmes membres du gouvernement”, se réjouit le Premier ministre.
Aux époux de leurs sœurs, ainsi qu’à leurs frères tombés sur le champ de l’honneur récemment à Mondoro, les femmes ont une pensée pieuse. En préambule aux différents discours, une minute de silence a été observée en leur mémoire.
Par la suite, l’assistance a pu apprécier le savoir-faire des femmes dans différents secteurs pour dire que les femmes sont en première ligne de leur promotion. Un défilé a mis à cette célébration.
Marie DEMBELE