Le 25 mai est consacré Journée de l’Afrique. La Journée est dignement célébrée chaque année dans notre pays. Elle est chômée et payée pour tous les travailleurs. Attaché particulièrement au panafricanisme dès les premières années de l’Indépendance, le Mali a toujours maintenu dans sa Constitution qu’il est prêt à abandonner tout ou partie de sa souveraineté pour la réalisation de l’unité africaine.
C’est dans cet esprit d’attachement à l’unité de notre continent qu’a été célébrée hier la Journée de l’Afrique. Dans le cadre de cette célébration, le Premier ministre, Modibo Keïta a présidé sur l’esplanade de la Tour de l’Afrique, à Faladié, la traditionnelle cérémonie de la montée des couleurs. L’événement s’est déroulé en présence de plusieurs membres du gouvernement, des présidents des institutions de la République, des ambassadeurs, etc.
À travers cette cérémonie, notre pays a célébré ainsi le 53ème anniversaire de la création, le 25 mai 1963, de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) devenue aujourd’hui l’Union africaine (UA). La célébration de cette journée offre davantage l’occasion de rapprocher les peuples africains, de raffermir leur foi en l’intégration, de populariser l’idéal d’union du continent et de rendre hommage aux martyrs de l’Afrique.
Pour magnifier cette traditionnelle montée des couleurs, les populations riveraines, avaient, très tôt, le matin, pris d’assaut les alentours de la Tour de l’Afrique. L’esplanade du monument avait été pavoisée aux couleurs de l’Afrique. Quelques officiels en l’occurrence, des ministres continuaient à prendre place dans la loge officielle aménagée à l’Est de la tour pendant que la fanfare du génie militaire exécutait des aires à la gloire de l’unité africaine. La cérémonie fut brève, mais très symbolique.
C’est à 8h 42 mn que le chef du gouvernement, vêtu d’un costume noir, cravate marron et lunettes de soleil, a fait son entrée sur l’esplanade de la Tour de l’Afrique. Accompagné par Tiéman Hubert Coulibaly, ministre de la Défense et des Anciens combattants, Modibo Keïta a pris position devant la fanfare nationale pour l’exécution de l’hymne de l’Afrique et celui de notre pays, accompagnée de la montée des couleurs, effectuée par 14 jeunes (filles et garçons), chacun tenant un drapeau.
Après cette étape, le Premier ministre a salué les membres du gouvernement au niveau de la loge officielle, avant d’effectuer un tour symbolique du monument dont les côtés ouest et sud étaient occupés par la jeunesse de l’Union africaine et les communautés africaines vivant à Bamako.
En plus des drapeaux des pays africains brandis par des dizaines de jeunes, on pouvait lire sur une grande banderole : « les Etats-Unis d’Afrique maintenant ou jamais, l’avenir de la jeunesse en dépend ».
A l’issue de la cérémonie, dans l’interview qu’il a accordée à la presse, Modibo Keïta s’est dit ému et honoré de prendre part à cette célébration du 53ème anniversaire de l’Organisation de l’unité africaine. « L’occasion est bonne pour rendre un vibrant hommage aux pères de l’Indépendance, aux pères de l’unité africaine », a déclaré le chef du gouvernement qui a indiqué que « les défis sont très nombreux, et qu’ils sont d’ordres politique, socio-économique, culturel. Imaginez-vous le chemin parcouru depuis l’indépendance de nos Etats à aujourd’hui. C’est vrai, il y a des manques, mais quand vous regardez les secteurs sociaux, l’éducation, la santé, les infrastructures, nous ne sommes pas satisfaits de ce qui a été fait, mais on ne peut pas dénier les progrès réalisés», a souligné Modibo Keïta.
C’est pour cette raison, dira-t-il, que « nous devons, en ce jour solennel, nourrir l’espoir d’une Afrique encore unie, aujourd’hui confrontée à de nombreux défis, ceux de la sécurité et du terrorisme, du narcotrafic. Cela nous commande encore plus d’être ensemble, d’être unis ».
Pour lui, l’Afrique a d’énormes atouts dont sa jeunesse qui représente plus de 60% de la population. « Cela est un immense capital qu’il nous faut valoriser. J’ai un sentiment de fierté, un sentiment mêlé à la fois non pas d’amertume et de gloire, mais un sentiment d’espoir et d’espérance pour l’Afrique. Nous espérons que les organisations régionales, sous-régionales, continentales et internationales sauront mutualiser leurs efforts pour lutter aujourd’hui contre un ennemi commun qui n’est plus le sous-développement mais qui constitue le socle qui empêche le développement d’être reconnu », a commenté le Premier ministre.
S. TANGARA
Source : L’ Essor