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Journée africaine de la Médecine traditionnelle: le défi de la qualité des produits de la pharmacopée

La Journée africaine pour la promotion de la médecine traditionnelle, à laquelle 80% des Africains ont recours pour se soigner, a été commémorée, au Mali, hier jeudi, sous le thème : «La réglementation des produits issus de la pharmacopée traditionnelle dans la région africaine».

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Les festivités de cette 14e journée de réflexion sur les enjeux de cette pratique ont eu lieu, à l’Institut national de recherche en santé publique (INRSP) sous la présidence du conseiller technique du ministère de la Santé et de l’hygiène publique, Sékou Oumar DEMBELE.
D’autres personnalités du monde de la santé, de la médecine traditionnelle et de la protection sociale, notamment le Représentant de l’OMS au Mali, Lucien MANGA ; le président de la Fédération malienne des associations des thérapeutes traditionnels et herboristes (FEMATH), Mohamed FALL ; le Secrétaire général du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, le Pr Drissa DIALLO étaient présentes à l’événement.
Selon le président de la FEMATH, la médecine traditionnelle est beaucoup prise en compte dans les soins primaires et fait partie de notre quotidien pour se soigner.
Sa réglementation, a fait savoir Mohamed FALL, constitue un élément important de son développement. Parce qu’elle va non seulement exiger des tradipraticiens de la qualité des produits; mais également participera à réguler le secteur en exigeant à ces derniers de se conformer à des normes de qualité de soins.
Pour imprimer cette dynamique, dira M. FALL, dans toutes les sections membres de la FEMATH, des cellules ont été installées avec pour objet de veiller à la réussite de cette mission largement partagée par les tradi-praticiens.
«Nous nous sommes inscrits dans cette approches dans le cadre de l’atteinte de nos objectifs en vue de la satisfaction des attentes des malades », a souligné M. FALL.
Tout en saluant ce processus de réglementation, le président de la FEMATH a formulé quelques directives à l’endroit des autorités sanitaires de notre pays en les invitant à organiser des séances d’information et de sensibilisation sur le processus ; impliquer les acteurs à la vulgarisation de l’approche à la base.
De son côté le représentant de l’OMS au Mali, Lucien MANGA, est convaincu que la réglementation du secteur de la Médecine traditionnelle va permettre de garantir des pratiques et des produits de qualité pour une meilleure sécurité sanitaire des populations faisant recours à cette médecine, soit 80% de nos populations. Toute chose qui, à son avis, témoigne l’intérêt que les populations accordent à la Médecine traditionnelle.
Selon Lucien MANGA, cette proportion a pris de l’ampleur à cause des difficultés d’accès aux soins conventionnels, dû aux crises multiformes que le monde connaît ; et aux structures de recherches qui peinent à trouver des ressources pour conduire les évaluations dont l’un des objectifs majeurs est de s’assurer que les médicaments mis au point soient de qualité.
«En dehors de la recherche, l’institution par les Etats d’une réglementation appropriée et son application efficace demeure la 2è action essentielle à la fourniture de produits et de services de qualité», a-t-il soutenu.
Sur le sujet, il a noté que les pays de la région africaine ont accompli des progrès remarquables vers l’utilisation efficace et sans risque de la médecine traditionnelle. Ainsi, révélé-t-il, depuis 2000, le nombre de pays qui ont élaboré des politiques relatives à la médecine traditionnelle a augmenté de 8 à 40, et le nombre de pays dotés d’institutions de recherche dans le domaine de la médecine traditionnelle est passé de 18 à 28.
Cependant, rappelle M MANGA, ces efforts sont entachés du fait que ce sont 21 pays sur 47 Etats de la région africaine qui disposent de lois et réglementation régissant la pratique de la médecine traditionnelle contre 70 pays, au plan mondial.
Aussi, l’OMS, dans son combat pour le mieux-être de la population, a publié en 2014 des directives pour l’enregistrement des médicaments à base de plantes pour la région africaine et le renforcement de la réglementation pharmaceutique en général tout en appelant les pays à les exploiter, a fait savoir M. MANGA.
Toutefois, le représentant de l’OMS a relevé qu’il y a de nombreux efforts à fournir sur l’innocuité et l’efficacité de la médecine traditionnelle à l’absence de peu de données scientifiques, en la matière. C’est pour surtout combler ce vide que l’OMS recommande aux Etats les mesures suivantes : la formulation d’une politique et une réglementation nationales pour le bon usage de la médecine traditionnelle ainsi que leur intégration dans le système national des soins, conformément à la stratégie de l’OMS pour la médecine traditionnelle ; la mise en place des mécanisme de réglementation pour contrôler l’innocuité et la qualité des produits et des pratiques de la médecine traditionnelle ; la sensibilisation du public, les consommateurs, les thérapies traditionnelles qui peuvent être appliquées avec efficacité et sans danger.
Pour sa part, l’OMS, rassure son Représentant, continuera à renforcer sa coopération avec les pays et tous les acteurs afin d’échanger des données factuelles en tenant compte des traditions et des coutumes des peuples et des communautés et de soutenir les programmes de formation pour renforcer les capacités nationales dans le domaine de la médecine traditionnelle.

Par Sikou BAH

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