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John Dramani Mahama : “Pour la Cedeao, le négociateur principal au Mali est Blaise Compaoré”

Crise malienne, acords APE, épidémie d’Ebola… Élu le 29 mars président de la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), le chef de l’État ghanéen, John Dramani Mahama, s’est confié à “Jeune Afrique” en marge du sommet Union européenne-Afrique (2 et 3 avril à Bruxelles).

John Dramani Mahama president ghana

 

 

Jeune Afrique : Le Nigeria bloque-t-il le processus de signature des Accords de partenariat économique (APE) ?

John Dramani Mahama : Nous négocions en tant que bloc régional. Lors de la dernière réunion de Yamoussoukro, nous avons approuvé le principe des APE. Le Nigeria a fait part de certaines réticences techniques. Un comité composé de quatre nations (Ghana, Nigeria, Sénégal et Côte d’Ivoire) a donc été mis sur pied pour régler ces problèmes. Il se réunira la deuxième semaine d’avril à Accra. Il faut accélérer le processus.

Certains avancent que le Nigeria a également été irrité par l’accueil réservé par l’Europe à la loi anti-homosexualité…

Cela n’a absolument rien avoir avec ça.

En quoi les APE vont bénéficier aux pays de la Cedeao ?

L’Union européenne reste notre principal partenaire économique. Il nous faut donc un système de libre échange régional. Cela nous aidera à être plus compétitif en terme de valeur ajoutée et de production. Négocier en tant qu’ensemble sous-régional doit également bénéficier à notre processus d’intégration. C’est pour cela que les APE sont plus intéressants que les accords particuliers et que le Ghana les soutient.

Certains estiment à l’inverse qu’une rapide libéralisation des échanges avec l’UE pourrait mettre en danger les économies des pays de la Cedeao.

Nous avons entendu ces critiques. Elles sont nombreuses, mais sont le résultat d’une méconnaissance. Si on regarde cet accord dans le détail, cette menace est inexistante. Avoir négocier l’ouverture du marché à 75% permet de préserver des industries et des secteurs essentiels. De plus, nous avons la possibilité de renégocier ces accords dans 5 ans. Cela nous permettra d’effectuer les ajustements nécessaires.

Le regard de l’Europe sur l’Afrique a-t-il changé ?

L’Union européenne et l’Afrique ont une longue histoire commune. Aujourd’hui, l’Europe comprend mieux le potentiel de notre continent. C’est une bonne chose.

Vous avez été élu président de la Cedeao. Quelle sera votre ligne de conduite ?

Comme je l’ai annoncé lors de mon discours d’investiture, je souhaite concentrer mon action sur trois axes principaux. D’abord, consolider la paix et la sécurité dans la sous-région. Ensuite, approfondir le processus d’intégration, lever les obstacles à la libre circulation des biens et des services. Enfin, améliorer les infrastructures, les routes, les ports, les lignes ferroviaires.

Qu’est ce que la Cedeao doit améliorer pour être plus efficace ?

Principalement le respect du protocole d’accord et des décisions prises lors des sommets. Certains pays ne les respectent pas assez.

Parlons du Mali, qui sera sûrement l’une de vos priorités en tant que président le Cedeao. Comment jugez-vous l’avancée des négociations dans le nord du pays ?

Nous allons continuer de soutenir la médiation du président burkinabé, Blaise Compaoré. Dans le même temps, la Cedeao doit encourager le Mali à œuvrer pour le développement du Nord. Je crois qu’il faut plus d’investissement dans l’éducation, la santé. Le Mali ne peut pas le faire seul et aura besoin du soutien de la Cedeao.

Vous parlez du Burkina, mais le Maroc et l’Algérie ont également leurs propres canaux de négociation. Il y a aussi la communauté vaticane Sant‘Egidio. Est-ce bénéfique pour le Mali ?

Qu’il y ait plusieurs personnes impliquées dans les négociations n’est pas forcément un problème. Cela dépend de la manière dont celles-ci sont gérées. Si elles se coordonnent, cela peut même être bénéfique. Parce que l’Algérie, le Maroc ou le Burkina Faso ont une influence sur des composantes différentes. Toutefois, pour ce qu’il en est de la Cedeao, nous considérons que Blaise Compaoré est le médiateur principal.

L’Afrique de l’Ouest est confrontée à une autre crise majeure : le virus Ebola. Craignez-vous une pandémie ?

Ce risque existe. Mais nous sommes confiant qu’avec l’aide de la communauté internationale, nous seront capables de contenir le virus. Cependant, Ebola s’est développé à la frontière de trois pays. L’isoler est donc un peu plus difficile.

La Cedeao va-t-elle prendre des mesures particulières ?

Nous suivons très attentivement l’évolution de la situation. La première chose à faire est de ne pas paniquer.

Jeune afrique

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