Le départ de Jean-Yves Le Drian du nouveau gouvernement ce vendredi 20 mai, est celui d’un poids lourd politique. Remplacé à son poste par Catherine Colonna pour la nouvelle mandature, cette figure incontournable du Parti socialiste, qu’il a quitté en 2018, a pu se prévaloir de rester membre de l’exécutif entre le mandat de François Hollande et le premier quinquennat d’Emmanuel Macron, passant du ministère de la défense à celui des affaires étrangères.
Dix années à forger l’influence française dans le monde, pendant lesquelles l’ancien maire de Lorient et député du Morbihan a occupé une position de premier plan dans un cycle entier d’intervention de la France au Mali, d’abord avec l’opération Serval, lancée en janvier 2013, jusqu’à l’annonce du désengagement des forces armées françaises du territoire face au rejet de la junte militaire au pouvoir à Bamako, au mois de février.
Mais ces derniers mois, les relations entre la France et le Mali sont très tendues à tel point que Jean-Yves Le Drian a été convoqué par la justice malienne dans le cadre d’une enquête portant sur une “atteinte aux biens publics et autres infractions” auprès d’un tribunal de Bamako. Une source judiciaire malienne avait précisé que cette enquête faisait suite à une plainte d’une plateforme de plusieurs associations de la société civile malienne, dénommée “Maliko” (“La cause du Mali”). “C’est une histoire d’attribution d’un marché de fabrication de passeports maliens à une société française (à laquelle) le fils de Le Drian serait lié”. Une situation qui laisse croire certains observateurs que sa non reconduction dans le nouveau gouvernement Borne est liée à cet incident.
“Le Mali aura eu raison de deux de nos 3 ministres de tutelle : Jean-Yves le Drian et Florence Parly sautés du gouvernement. Reste Bruno Lemaire, dont le destin est lié au franc cfa. Jean-Yves Le Drian, juste vous rappeler que le juge vous attend à Bamako le 20 juin. Amenez votre fils”, a lancé l’activiste Nathalie Yamb sur Twitter.
SOURCE/ l-frii.com