Sa délicate silhouette n’arpentera plus les allées du Musée national ? Il ne sera plus là pour entretenir ses hôtes de sa gaité permanente ? Il ne sera plus là pour couvrir et ouvrir les jeudis du Musée ? Personne ne doit parier là-dessus. Car la retraite administrative est une chose, la retraite tout court une autre. Samuel Sidibé ne saurait d’ailleurs partir. Ili s’identifie au lieu. Il l’a habité, déroulé, développé, imposé. Au départ, un projet noble il est vrai, mais un projet tout de même et, au jour d’aujourd’hui, un « must » de la capitale avec plus 35 000 pièces selon les connaisseurs, de même qu’un espace de rencontre incontournable pour la jeunesse. L’expertise déterminée du grand professionnel passera par là. En fait, Samuel, c’est d’abord cette passion fusionnelle pour son job alliée à une claire conscience de la diplomatie culturelle pour un pays peut-être pauvre en économie mais absolument riche en civilisations. Janjo pour lui pour les décennies d’engagement et d’abnégation ! Janjo pour lui pour les kilomètres parcourus au-dedans ou au dehors, ces longues distances abolies pour affirmer le Mali ! Janjo pour lui pour les complicités nouées et partagées au nom de la culture et au nom du Mali ! Janjo pour un grand monsieur qui, sans doute, restera des jeudis musicaux, de la biennale photographique et de toutes ces belles initiatives qui ont donné au Musée national sa superbe personnalité !
Adam Thiam/