François Hollande a lancé une opération séduction du monde économique au deuxième jour de sa visite d’Etat en Turquie, pays à forte croissance où le président français a fixé comme objectif de faire passer le volume des échanges commerciaux de 12,5 à 20 milliards d’euros. Bilan de la visite après vingt-deux ans d’absence d’un président français et des relations crispées sur la question arménienne.

Avec notre envoyé spécial à Istanbul, Guillaume Naudin

Le climat a changé. Partout où il est passé, du palais présidentiel d’Ankara à l’Université Galatasaray ou au Palais de France à Istanbul, le chef de l’Etat a martelé son message. Un message de rupture avec la présidence précédente durant laquelle les relations s’étaient nettement dégradées, souligne l’Elysée, notamment sur la question de l’adhésion turque à l’Union européenne.

Pourtant, sur ce dossier, la position de principe française n’a guère évolué. Le processus de négociation sera long et si un accord venait un jour à être trouvé, il devrait être approuvé par les Français par référendum. Tout juste la France consent-elle à débloquer un chapitre de négociations et peut-être d’autres concernant, par exemple, l’Etat de droit, la séparation des pouvoirs ou l’indépendance de la justice. Une allusion limpide au moment où le gouvernement turc se raidit avec des purges dans la police et la justice.

Pas de changement non plus sur la question arménienne. La loi qui pénalise la négation du génocide reste la position française. L’accord est total, en revanche, sur la question syrienne et François Hollande n’a cessé tout au long de sa visite de saluer les efforts turcs sur la question des réfugiés. Les autorités turques ont semblé apprécier, autant que le changement général de ton.

rfi