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Issa Chaos Djim, président de l’ACRT : « la main de Choguel ne part pas. C’est pourquoi je ne le soutiens pas ! »

Le quatrième vice-président du CNT (Conseil National de Transition), et non moins président de l’ACRT, Mouvement de soutien à la Transition, transformé il y a peu en parti politique, sa Majesté Issa Kaou Djim ne cache plus sa haine vis à vis du Premier ministre. Une haine viscérale. Ou presque. Il ne manque aucune occasion pour le « descendre ». Ou multiplier ses actions et ses projets par zéro.

Dans cet entretien qu’il nous a accordé, le week-end dernier, il explique le pourquoi du comment. Entretien.

Mr le président, le jour de l’investiture du colonel Assimi Goïta, en tant que président de la Transition, au CICB (Centre International de Conférence de Bamako) le monde entier vous a vu prendre la main de Choguel Maiga pour l’amener jusqu’à la tribune officielle, alors son décret de nomination, en tant que Premier ministre n’avait même pas été signé. Pouvez-vous nous expliquer le sens de ce geste ?

C’était un appel du pied. Par ce geste, je voulais lui signifier qu’il pouvait compter sur moi ; mais aussi, mon Mouvement pour le soutenir durant la Transition. Mais après la signature de son décret de nomination, il n’a rien fait. Ni pour moi, ni pour mon Mouvement.

Donc, c’est ce qui explique votre haine à son égard ?

Le haïr, c’est trop dire. Disons, juste, que je ne le porte pas dans mon cœur. Vous savez, et ce n’est pas moi seul qui l’ait constaté, le vrai problème de Choguel, c’est que sa « main ne part pas », pour ne pas dire jamais.

Qu’entendez-vous par « sa main ne part pas » ?

Il dispose d’un budget de plus de 300 millions de Francs CFA ; mais il est incapable de vous donner un copeck. Voilà pourquoi, je dis que sa main ne part pas. Or, quand on est un leader politique, votre main doit partir et revenir. Auquel cas, vous n’aurez aucun allié politique. Comme c’est le cas de Choguel Maïga. Regardez autour de vous, il n’est soutenu par personne. Ni par ses alliés politiques d’avant, ni même la presse, dont l’accompagnement est indispensable à sa mission. Il mange seul. Et il veut qu’on le soutienne. Jamais. S’il veut notre soutien, il faut que sa main parte et revienne.

Et c’est pour cela que vous ne ratez aucune occasion pour le descendre ?

Bon, ce n’est pas, politiquement, correct de dire les choses comme ça. Mais, c’est ça.

Vous parlez de moins en moins du président de la Transition. Est-ce parce que lui aussi a une main qui ne part pas ?

Ceci pourrait expliquer cela. Mais à la vérité, depuis que j’ai pris partie pour lui, au péril de ma vie, pour qu’il soit candidat à la présidentielle de 2022, il n’a rien fait. Il est resté droit dans ses rangers. Pourtant, j’espérais qu’il fasse de moi son conseiller occulte. Sans succès.

Etes-vous toujours pour une candidature du colonel Assimi Goïta à la prochaine présidentielle ?

Non !

Pourquoi ?

Je vous l’ai dit. Tout comme son Premier ministre, sa main ne part pas.

Et l’imam Mahmoud Dicko, avez-vous de ses nouvelles ?

De quel Mahmoud Dicko parlez-vous ?

En connaissez-vous deux Mahmoud Dicko au Mali ? Mais de votre ex-mentor et beau-père, voyons ?

Ah celui-là ? Laissez-le là où il est. Je crois qu’il ne sert plus à grand chose.

Pourquoi dites-vous cela ?

Parce qu’il a perdu son aura et son crédit. Chaque jour que Dieu fait, il sombre dans l’anonymat. Au jour d’aujourd’hui, il ne mobilise plus grand monde. A part, bien entendu, ceux qui ne le connaissent pas autant que moi.

Concrètement, qu’est-ce qui vous oppose à votre ex-mentor ?

Je vous l’avais dit lors de notre dernier entretien : c’est une affaire de « gombo ».

C’est à dire ?

Comprenne, qui pourra !

Quel bilan tirez-vous de la Transition, un an après ?

Le bilan n’est pas reluisant. Je dirais même que sur le plan de la sécurité, l’échec est patent. En clair, les Maliens étaient plus en sécurité sous IBK que sous cette Transition. Cela crève les yeux.

Vous êtes dur avec vos amis de la Transition au profit desquels vous avez même créé un Mouvement de soutien.

Cela m’a rapporté quoi, en termes d’avantage ?

Vous êtes membre du CNT, non ?

Ça, ce n’est rien ! Je caressais l’espoir de devenir ministre ou conseiller du président de la Transition pour accroitre mon influence. Ou, à tout le moins, président de la Transition. Mais rien, à part quatrième vice-président du CNT. Or, j’ai souffert sous le règne d’IBK. Contrairement à Choguel, qui se la coule douce à la Primature, j’ai été interpellé par la Sécurité d’Etat. Avant d’être enfermé des heures durant dans les toilettes.

Propos recueillis par Le Mollah Omar

Source : Canard Déchaine

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