Le Mali est devenu un recordman de Coups d’Etat avec la démission forcée du président IBK le mardi 18 Août .
Pour sa toute première interview, le CNSP a décidé de se tourner vers une presse étrangère. Sur France 24, la semaine passée, son porte-parole, le colonel-Major, Wagué a donné des explications sur le leitmotiv de leur coup de force contre le régime d’IBK.
Selon le colonel Wagué, l’intervention des militaires pour mettre fin au mandat d’IBK, fait suite à un blocage au Mali, depuis longtemps de la bonne gestion des affaires. Aussi, dit-il, leur intervention est justifiée par la souffrance d’une bonne partie des Maliens, de même que le disfonctionnement constaté dans l’Armée.
D’après lui, les militaires n’étaient plus en mesure de faire leurs missions régaliennes et que le niveau de la corruption était trop élevé. « Je vous dis clairement, je préfère éviter le mot ‘’Coup d’Etat’’, parce que ça n’en est pas un. Le président n’avait pas de choix parce que lui-même il a vu comment les gens souffraient ; ça ne veut pas dire qu’il n’avait pas le choix parce qu’on lui a braqué une arme sous sa tempe. Non ! » a déclaré le porte-parole du CNSP.
A ses dires, le CNSP est en train de rencontrer les forces vives de la Nation afin de mettre en place un conseil de transition avec un président de transition qui sera un militaire ou un civil.
Concernant le sort de l’ex président et les personnalités arrêtées, le porte-parole de la junte affirme que cela n’est pas de leur ressort mais celui du système judiciaire.
En guise de précision, il a clairement soutenu que le CNSP n’a aucun lien avec le mouvement contestataire (le M5-RFP). « On n’a pas de lien avec le M5, aucun lien ! On n’est pas manipulé par un parti politique, on n’a aucun lien avec le M5 » a-t-il insisté.
Qu’à cela ne tienne, le colonel-Major Wagué approuve les agissements du M5-RFP. Par contre, il pense que cela ne justifie aucunement un quelconque lien entre eux. « On n’a aucun contact avec le M5 ! C’est après l’action, qu’on a contacté tout le monde pour les entendre » a-t-il laissé entendre.
Le porte-parole de la nouvelle autorité a aussi rassuré que la transition qui sera mise en place sera courte. « ça va être une transition qui va être la plus courte possible. Il n y a pas une histoire de 2023, de 2022, il s’agira de finir cette transition le plus vite possible et nous, on va retourner à autres choses ».
Il n’a guère caché la crainte des sanctions de la Communauté Internationale. Car, dit-il, s’il y a celles-ci, c’est le peuple qui en souffrira.
A signaler que dans la même soirée, le porte-parole du CNSP, comme pour réparer un tort, a accordé une grande interview à la chaine ‘’Africable TV’’. Le lendemain vendredi, en compagnie du 1er vice-président du même comité, le Colonel Malick Diaw, il a pris part au meeting populaire du M5-RFP. Au cours duquel, il a pris la parole pour remercier, selon lui-même, le peuple.
Vraiment il n’y a aucun lien entre la junte et le M5-RFP.
Par Mariam SISSOKO
Source: Le Sursaut